Le prix du lait de chèvre plafonne
Après trois années de hausse, le prix du lait de chèvre a atteint un plafond début 2016. La poursuite de l’allègement des charges en élevage contribue cependant à améliorer la situation des livreurs.
Au premier trimestre, le prix de base du lait de chèvre a connu une progression marginale de 4 € de plus qu’en 2015 (+0,7 %/2015), à 638 €/1 000 litres. Certaines entreprises ont donné un coup de pouce supplémentaire ou ont procédé à des ajustements de grille, d’autres ont conservé le niveau de 2015. Il semble cependant atteindre un plafond après les importantes hausses des années précédentes. Entre le point bas de 2012 et 2016, le prix de base du 1er trimestre a en effet grimpé de près de 90 €. Le bassin du Centre a de nouveau connu la hausse la plus marquée (+10 €), contre 4 € dans les autres bassins. À 694 € au 1er trimestre, le Sud-Est affiche le prix le plus élevé (mais aussi le plus saisonnier). De l’autre côté, le Centre Ouest présente le prix de base le plus faible, à 626 € les 1 000 litres.
Un prix moyen influencé par l’évolution de la composition
Le coup de pouce donné au prix de base a été intégralement gommé par la dégradation de la composition sur les mois de janvier et février, à respectivement 772 € et 730 € les 1 000 litres. L’amélioration des performances des animaux, boostées par un hiver doux et des stocks fourragers de bonne qualité, a eu un effet de dilution de la matière sèche utile. Le taux butyreux s’est replié de 0,7 g/l (-1,7 %/2015) en janvier et de 1 g/l en février (-2,4 %/2015). Le taux protéique s’est replié de façon plus homogène, de 0,2 g/l en janvier et février. En revanche, la composition du lait livré en mars a nettement progressé, de 0,4 g/l par rapport à 2015 pour le TB comme pour le TP. Le prix du lait payé aux producteurs a ainsi décollé de 14 € (+2 %/2015) en mars, à 685 € les 1 000 litres. Au final, il s’est établi à 720 € les 1 000 litres au 1er trimestre, soit 8 € de plus qu’en 2015.
Nouvel allégement des charges en élevage
Simultanément, les livreurs de lait de chèvre ont bénéficié de l’allégement des charges en élevage. À l’indice 108 (base 100 = 2010) en moyenne au 1er trimestre, l’indice des prix d'achat des moyens de production agricole (Ipampa) lait de chèvre s’est de nouveau replié de 3 % d’une année sur l’autre. Il s’est ainsi positionné au niveau du 1er trimestre 2011. La baisse du prix des matières premières végétales et la chute des cours du pétrole ont entraîné le repli des deux principaux postes de dépense indicés : l’aliment acheté (43 % des charges indicées) et l’énergie (7 %), respectivement de 4 % et 13 %. La situation économique des éleveurs connaît ainsi une amélioration qui leur permet de reconstituer et de consolider leurs trésoreries.
Des prix de ventes industriels aux évolutions divergentes
Par ailleurs, les prix de ventes industriels (PVI) ont connu des évolutions contrastées en ce début d’année. Dans un contexte fromager morose (repli de 2 % des PVI des fromages de vache au 1er trimestre), les fromages de chèvre s’en sont bien sortis, avec une hausse de près de 1 % du prix sortie usine par rapport à 2015. Néanmoins, si les fromages commercialisés sous marques nationales sont restés haussiers, le prix des fromages commercialisés sous marques de distributeurs et premier prix s’est replié de 2 %. signe du retour d’une offre moins bien valorisée.