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Colloque caprin 79
La main-d’œuvre est un vrai capital

À l’occasion de sa 30e édition, le colloque caprin des Deux-Sèvres a abordé les questions de la main-d’œuvre et du matériel adapté.

Viennay, commune des Deux-Sèvres, a accueilli le 9 avril le colloque caprin annuel du département, organisé par la chambre d’agriculture, le syndicat Chevriers des Deux-Sèvres et le Saperfel. Le colloque a fêté sa 30e édition en se penchant sur le thème Travailler avec de la main-d’œuvre et du matériel adaptés. L’événement a attiré la plus forte mobilisation d’éleveurs pour ce colloque depuis huit ans, une cinquantaine d’éleveurs contre une vingtaine habituellement. Une vingtaine de techniciens agricoles ont aussi participé au colloque ; ils sont importants pour relayer les informations sur le terrain. « Cette journée en salle sans visite d’exploitation était un risque mais les éleveurs sont venus pour le thème », apprécie Angélique Roué, technicienne de la chambre d’agriculture et organisatrice depuis dix ans de ces colloques caprins. « Les thèmes des colloques sont choisis par les agriculteurs des structures, c’est important que le sujet vienne du terrain. Une journée complémentaire de formation sera peut-être organisée sur cette problématique, comme on l’a fait l’année dernière sur la traite. »

Embauche et bonnes relations avec son salarié

Du projet de recrutement à l’embauche effective, il y a de nombreux moments clés. Lors d’une intervention très interactive, Isabelle Drouet, juriste en droit du travail à la FNSEA 79, a détaillé les démarches de recrutement d’un salarié sur une exploitation agricole. Lors du recrutement, la définition du besoin exact pour l’entreprise est essentielle. Il faut ainsi bien définir le poste proposé pour savoir quel profil rechercher. « Financièrement, une embauche coûte moins cher qu’on ne le croit, assure Isabelle Drouet. Le CDI reste le principe contrairement au CDD qui est une exception prévue par la loi. Le CDD n’est pas à considérer comme une période d’essai non plus. » Le choix du contrat et la période d’essai sont liés et à bien prendre en compte. Le projet de recrutement doit aussi prévoir la rémunération et la durée du travail. L’employeur doit s’informer sur les formalités et documents obligatoires à l’embauche. Par exemple, le document unique (DUERP) qui évalue les risques pour la sécurité et la santé des travailleurs est obligatoire. "La santé, la sécurité au travail et la responsabilité de l’employeur", rappelle Isabelle Drouet.

« Écouter ses salariés est le premier effort à fournir »

Jean-Marie Pouget, conseiller en communication et ressources humaines, a rappelé que la communication est un exercice difficile avec beaucoup de perte d’informations passant par une forme verbale et non verbale. « L’écoute c’est le premier effort à faire. Les conflits viennent souvent de la forme plus que du fond. » Il a précisé qu’il faut avoir une vision claire de l’entreprise et du travail pour parler de l’organisation à son employé. La reconnaissance du travail réalisé est fondamentale dans une bonne relation avec son salarié. Jean-Marie Pouget a résumé la gestion de la main-d’œuvre au quotidien ainsi : « soyez présent et entraînez le mouvement, donnez du sens en parlant de votre vision globale de l’entreprise, soyez à l’écoute, accessible et dans l’échange, motivez en reconnaissant, déléguant et responsabilisant, organisez des temps de communication. » Pour l’une des exploitantes présentes, en effet la communication est difficile avec son stagiaire présent depuis déjà quatre ans sur l’exploitation. « Il n’est plus investi et tout le temps sur son téléphone », précise-t-elle. Les présentations du colloque l’ont inspiré pour reprendre point par point les besoins de l’exploitation et ses attentes avec le stagiaire.

Astuces pour améliorer ses conditions de travail

L’après-midi a été l’occasion d’échanger en groupes sur les aménagements et astuces qui ont permis de gagner du temps et de diminuer la pénibilité sur les exploitations de chacun. Les participants ont pu échanger dans trois ateliers sur la reproduction et la filiation, sur la mise bas et les chevrettes, sur les bâtiments et la traite. C’était la première fois que le colloque organisait ce genre d’ateliers. Pour Gérard Chabauty, éleveur et vice-président des Chevriers 79, « les ateliers sont des moments d’échanges, de partage, enrichissant pour tout le monde et qui permettent de se rendre compte de solutions. Ils permettent aussi aux éleveurs de prendre plus facilement la parole. » Il est ressorti de nombreuses idées de ces échanges, dont privilégier les objets à manche pour diminuer la mobilisation du canal carpien, diviser le cheptel en plusieurs lots lors de la reproduction, mettre en place des croisillons en bois dans le parc des chevrettes pour former des coins supplémentaires et éviter que les chevrettes ne s’entassent pour se tenir chaud et s’étouffent. Des astuces comme simplement utiliser un diable pour transporter les seaux ou apposer du scotch sur les pattes des chèvres pour la distinction lors de la traite en période de mises bas. Des idées variées et astucieuses pour améliorer les conditions de travail sur une exploitation.

Un CQP élevage de petits ruminants en Deux-Sèvres

Le colloque caprin des Deux-Sèvres a été l’occasion pour la FNSEA, la CPNE (Commission paritaire nationale de l’emploi) et la CPRE Nouvelle Aquitaine d’annoncer qu’un certificat de qualification professionnelle (CQP) en élevage de petits ruminants caprins est envisagé dans les Deux-Sèvres d’ici cet automne. Ce CQP validerait les connaissances et savoir-faire acquis par un salarié en élevage caprin. Il permettrait de valoriser les employés déjà présents et de former des gens avec peu ou pas d’expérience vers les métiers en élevage caprin. Le CQP se présente sous la forme de trois blocs obligatoires (mise bas et suivi du troupeau ; alimentation ; traite) et un bloc de spécialité au choix (transformation, vente directe…). Il est aussi possible de suivre seulement certains blocs certifiants, chaque bloc durant 100 heures. Un centre de formation va être agréé. Les cours, les évaluations pratiques et la prestation orale devant jury seront complétés par une période de travail ou de stage en entreprise. Le CQP s’adresse à tous les âges. « On cherche à former les employés et non les exploitants », précise Regis Mouneau, chargé de mission emploi-formation FNSEA Nouvelle-Aquitaine.

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