Intermarché et Eurial s’engagent sur un prix du lait de chèvre à 749 euros les mille litres
Suivant la dynamique des États généraux de l’alimentation, Intermarché et Soignon s’accordent sur une première hausse de 40 euros les mille litres pour les producteurs de lait de chèvre.
Suivant la dynamique des États généraux de l’alimentation, Intermarché et Soignon s’accordent sur une première hausse de 40 euros les mille litres pour les producteurs de lait de chèvre.
Alors que les négociations commerciales battent le plein, Eurial et Intermarché prennent les devants en annonçant un accord qui engage sur une hausse des prix d’achat du fromage de chèvre Soignon fabriqué avec du lait français. Pour les 600 coopérateurs caprins d’Eurial, cette hausse permettra, dès le 1er mars, un prix de 749 euros les mille litres, toutes primes comprises, pour les volumes concernés.
Cette hausse fait suite à une demande de la Fnec qui alertait, dans un communiqué du 17 janvier, sur une crainte de la pénurie de lait de chèvre en France. « La collecte, malgré le rebond de fin d’année, reste stable, les disponibilités de lait de chèvre sont en baisse et l’Ipampa lait de chèvre a augmenté de 3,7 % les 12 derniers mois », avertissait en substance la Fnec avant de demander un prix minimum de 790 euros les mille litres, susceptible de rémunérer les éleveurs à hauteur de deux Smic.
Un appel pour les autres entreprises et enseignes
« Le marché croit tous les ans et on a un énorme enjeu de renouvellement des générations, s’alarme Mickaël Lamy, le président du métier lait de chèvre d’Agrial. Un quart des producteurs de lait français ont plus de 55 ans, dont la moitié n’a pas de successeurs. Cela veut dire que nous avons environ cent millions de litres de lait de chèvre à aller chercher. Il nous faut attirer des jeunes pour produire du lait et, la seule manière d’attirer ces jeunes, c’est que leur travail leur assure une rémunération à la hauteur de l’astreinte de notre métier et de nos coûts de production. »
Cette hausse à 740 mille litres n’est donc qu’une première étape avant une autre augmentation espérée l’année prochaine. Pour cela, il faut que toutes les entreprises de la filière et les autres distributeurs suivent la même dynamique haussière. « Nous avons les mêmes demandes avec les autres enseignes », précise Alain Mével, directeur commercial pour la grande distribution à Eurial.
Un retour pour une filière oubliée des EGA la première année
Pour s’assurer que la hausse de prix ruisselle bien jusqu’aux éleveurs, le cabinet d’audit PwC France vérifiera les comptes de la coopérative. Pour le consommateur, les hausses ne seront pas forcément répercutées immédiatement. « On parle de dix centimes sur une bûchette, modère Alain Mével, et nous restons de toute façon sous le prix psychologique de deux euros ». « Nous accompagnons progressivement nos clients à l’idée que les choses ont un prix, défend Thierry Cotillard, le président d’Intermarché. Nous nous étions impliqué auprès des éleveurs de vaches et nous manifestons une nouvelle fois notre volonté de construire un modèle plus pérenne et transparent où tous les acteurs prennent leurs responsabilités. »
« J’attends maintenant que les autres distributeurs suivent le même chemin, confie Jacky Salingardes, le président de la Fnec et de l’Anicap. La Fnec se félicite qu’Intermarché et le leader Eurial aient donné le ton avec cette signature ». Avec l’implication de la Fnec, de la pédagogie dans les box de négociation et si tout le monde joue le jeu, la filière caprine, qui avait été un peu oubliée des États généraux de l’alimentation l’année dernière, devrait ainsi retrouver de l’oxygène.