Évolution marginale du prix du lait de chèvre
En 2018, le prix du lait de chèvre a plafonné en France mais reste élevé par rapport aux Pays-Bas et à l’Espagne. La hausse des charges rogne la marge des éleveurs.
Le prix de base du lait de chèvre (à la composition standard 35MG/30MP en vigueur au 1er janvier 2015) a plafonné en 2018, à 653 € les 1 000 litres, au même niveau qu’en 2017. Il a connu des évolutions marginales sur l’année : un repli de 2 € au 1er trimestre, compensé par une hausse de 1 à 2 € sur le reste de l’année, en lien avec l’ajustement ou l’adaptation de grilles spécifiques à certaines entreprises, notamment dans le Sud-Est. Régionalement, il a oscillé entre 648 € les 1 000 litres dans le Centre Ouest et 668 € les 1 000 litres dans le Centre, soit 20 euros d’écart, en passant par 653 € les 1 000 litres dans le Sud-Est et 657 € dans le Sud-Ouest.
Évolution hétérogène de la composition du lait
Après avoir subi une forte dégradation au 3e trimestre, suites aux évènements climatiques estivaux, la composition du lait de chèvre a mieux évolué en fin d’année. Après avoir perdu 0,5 g/l au 3e trimestre, le taux protéique a retrouvé son niveau de 2017 au 4e trimestre, à 36,7 g/l. Le taux butyreux a pour sa part progressé de 0,2 g, à 41,9 g/l au dernier trimestre, gommant totalement les effets de la dégradation estivale. Cette évolution a cependant été très hétérogène avec une nette progression dans le Centre Ouest (+0,5 g/l), compensée partiellement par une forte dégradation dans le Sud-Ouest (-0,7 g/l). Au final sur l’année 2018, le taux butyreux s’est établi à 38,7 g/l, en progression de 0,3 g/l. Le taux protéique s’est en revanche légèrement dégradé dans toutes les régions, de 0,1 g/l, à 34 g/l en moyenne nationale.
Une progression marginale du prix payé
Alors que le prix de base a plafonné, le prix payé aux producteurs n’a été impacté que par l’évolution de la composition du lait. Sur l’année 2018, il a ainsi progressé de 3 €, à 706 € les 1 000 litres (+0,4 %/2017). Le lait de chèvre a été mieux payé dans la région Centre où la part de lait AOP est la plus élevée, à 744 € les 1 000 litres, soit 48 € les 1 000 litres de plus que dans le Centre Ouest (696 € les 1 000 litres). Il s’est positionné à un niveau intermédiaire dans le Sud-Ouest, à 703 € les 1 000 litres et dans le Sud-Est, à 717 € les 1 000 litres, où la composition du lait est généralement mieux payée. La saisonnalité du prix du lait est restée globalement stable avec un différentiel de 205 € les 1 000 litres entre le pic de collecte du 2e trimestre et le creux du 4e trimestre.
Une hausse des charges qui pénalise les résultats des éleveurs
L’année 2018 a été marquée par la hausse des charges en élevage. À l’indice 101,7 en moyenne sur l’année (base 100 = 2015), l’Ipampa a bondi de près de 3 % d’une année sur l’autre. L’alimentation achetée, principal poste de charge en élevage caprin (50 % des charges indicées), a augmenté de 2,6 % d’une année sur l’autre, mais c’est surtout le prix de l’énergie (6 % des charges indicées), le plus volatil, qui a bondi de près de 12 % d’une année sur l’autre, dans le sillage du cours du pétrole. Cette hausse des charges, dans un contexte de stabilité du prix du lait, a pénalisé les résultats des éleveurs caprins… d’autant que, face aux évènements climatiques, certains éleveurs ont dû acheter davantage de fourrages.