Entretenir sa litière paillée pour un lait de chèvre sans STEC
La contamination du lait par des STEC est un enjeu majeur de qualité dans les filières au lait cru. Une bonne gestion de la litière paillée des chèvres est un levier pour limiter le passage des bactéries dans le lait.
La contamination du lait par des STEC est un enjeu majeur de qualité dans les filières au lait cru. Une bonne gestion de la litière paillée des chèvres est un levier pour limiter le passage des bactéries dans le lait.
La contamination du lait par des bactéries E. coli productrices de shigatoxines hautement pathogènes (Stec) est une menace les filières au lait cru. Ces bactéries étant d’origine fécale, il est essentiel de maintenir des mamelles et des trayons propres, secs et en bon état. L’entretien de la litière est donc une étape clé de la gestion de la contamination du lait. Toutefois, les membres du projet MaLiSTEC(1) rappellent qu’« en cas de présence avérée de Stec dans l’élevage, un état des lieux de la situation sanitaire de l’exploitation est recommandé, en faisant appel à des conseillers ou vétérinaires, afin d’être guidé vers les solutions à mettre en place ».
Ne pailler ni trop ni pas assez
L’objectif est de garder une litière la plus propre et la plus sèche possible. Pour cela, les chèvres doivent avoir suffisamment d’espace. Une étude portée par le projet MaLiSTEC a conclu qu’il fallait au moins 1,5 m² par chèvre adulte. Un paillage quotidien avec une paille sèche et non moisie permet de maintenir une litière propre et sèche en surface ce qui limite le contact entre la mamelle et les fécès et donc les risques de contamination fécale lors de la traite. Il est conseillé d’apporter entre 0,5 et 1 kilo de paille par chèvre et par jour mais la fréquence et la quantité de paillage sont à adapter à la conduite du troupeau et à la météo.
Attention à ne pas apporter trop de paille non plus car cela peut entraîner un échauffement de la litière qui favorise le développement des bactéries et nécessite de curer plus souvent. Seules certaines périodes comme la mise bas ou juste après le curage requièrent un apport de paille plus important. Pailler avec les refus est à éviter car le foin, plus fermentescible, favorise l’échauffement de la litière et absorbe moins d’eau ce qui rend la litière plus humide. Enfin, le foin est plus abrasif que la paille et agresse davantage les mamelles.
Gérer l’humidité
Pour garder la litière sèche, il faut contrôler toutes les sources d’humidité. Il est important de vérifier l’absence de fuite d’eau au niveau des abreuvoirs et éviter de mouiller la litière lors du nettoyage des abreuvoirs. Des produits asséchants peuvent aussi être utilisés. Astuce : si un rond humide apparaît sur le genou quand on le pose sur la litière, alors le paillage est insuffisant.
Une litière rien que pour les chèvres
La présence d’autres animaux et en particulier les volailles est fortement déconseillée en filière au lait cru. En effet, les oiseaux sont porteurs de Salmonella, Listeria et de Stec, même s’ils sont souvent proposés pour gérer les mouches.
(1) Le projet MaLiSTEC piloté par l’Institut de l’élevage avait pour objectif d’identifier les leviers pour limiter la multiplication et la transmission des E. coli du tube digestif dans le lait
Curer au bon moment
Pour savoir quand curer, il faut se donner un indicateur de déclenchement plutôt qu’une fréquence dans le temps. « Il est temps de prévoir le prochain curage lorsque la température de la litière approche les 35 °C en surface », affirment les conseillers de terrain. Même si d’autres paramètres peuvent intervenir dans la décision. Le curage est une opération à risque car il peut remettre des agents pathogènes en suspension dans l’environnement. Il faut donc éloigner les animaux pendant le curage et nettoyer les abreuvoirs après celui-ci.
Chiffres clés
À l’issue du projet MaLiSTEC deux plaquettes ont été éditées. Elles sont à retrouver sur le site idele.fr