Présentées au 10e symposium sur la nutrition des herbivores à Clermont-Ferrand, deux études se sont penchées sur l’inoculation : d’une part en envisageant une stratégie de sevrage précoce (court terme), d’autre part sur l’activité du rumen au cours de la vie (long terme). Les chercheurs ont prélevé du liquide ruminal de chèvres adultes et l’ont inoculé à des chevreaux dès la naissance. L’inoculation de rumen frais chez les chevreaux a augmenté le taux d’ammoniac et d’acides gras volatils à cinq semaines, ce qui révèle un développement précoce des fonctions du rumen.
Amélioration de la digestion
Les chercheurs en ont conclu, qu’à court terme, l’inoculation de liquide ruminal frais chez les chevreaux nouveau-nés avait un effet positif sur la vitesse de développement de leur rumen. Cet effet pourrait favoriser la mise en place d’un sevrage précoce à l’aide de probiotiques issus de rumen de chèvre adulte. Les chercheurs ont observé, à cinq mois, des taux de méthanogènes et d’acides gras volatils supérieurs chez les chevreaux inoculés au liquide ruminal frais. Cela reflète une amélioration, à plus long terme, de l’activité de fermentation de la panse, et donc de la digestion. L’inoculation n’a en revanche pas affecté la fermentation du colon. Les chercheurs en ont conclu que l’inoculation de liquide ruminal frais chez les chevreaux nouveau-nés avait un effet positif à long terme sur le fonctionnement du rumen. Cet effet pourrait orienter vers une optimisation précoce du microbiote du rumen à l’aide de probiotiques issus de rumen de chèvre adulte. Ces recherches restent encore expérimentales, des pistes loin d’être applicables en élevage pour le moment.
