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Avec 18 milliards d’euros de frais, « la mécanisation agricole marche sur la tête » selon la FNCuma

Le réseau des Cuma formule une série de propositions pour encourager la mutualisation du matériel agricole dans un plaidoyer diffusé aux nouveaux députés.

Tracteur Claas partagé dans une Cuma de la Sarthe
Tracteur Claas partagé dans une Cuma de la Sarthe
© Véronique Bargain

« Le constat chiffré est sans appel, la charge cumulée des frais de mécanisation pour l’ensemble des exploitations française s’établit à 18 milliards d’euros, et pèse pour 25% en moyenne des charges pour une exploitation (et jusqu’à 30% selon les filières) » : dans son « plaidoyer pour une mécanisation responsable, durable et vivable », publié le 27 août à destination des parlementaires et du futur gouvernement, la fédération nationale des Cuma dénonce une mécanisation agricole « qui marche sur la tête » en citant ces chiffres issus d’un rapport du CGAEER d’avril 2021 sur la charge de mécanisation des exploitations agricoles et les données du Rica de 2022. 

Lire aussi : Comment les Cuma évoluent en cinq chiffres clés

Une fiscalité favorable à l’achat individuel de machines agricoles, dénonce la FNCuma

Un phénomène encouragé par une fiscalité favorable aux achats individuels de machines que la FNCuma estime à 1,3 milliard d’euros par an d’exonération sur les plus valeurs de cessions de matériel. Une politique de l’Etat qui est « à rebours des enjeux de décarbonation, de planification écologique, voire de renouvellement des générations », estime la FNCuma qui plaide pour la mutualisation qui ne touche aujourd’hui que 10% du parc machine (selon les données du rapport économique d’Axema 2023).

Voir tous nos articles sur les Cuma

Une économie de 15 000 euros par an sur les charges de mécanisation

Selon le réseau Cuma, sur 85 exploitations sondées dans les Pays de la Loire, 79% présentaient des marges de progrès sur leurs coûts de mécanisation pour une moyenne de 15 000 euros par an. Une marge de progrès « possible en changeant la stratégie d’équipements via de la mutualisation de machines, de la délégation, de l’entraide ou encore de la copropriété », vante la FNCuma dans son plaidoyer. 

Lire aussi : Contenir le coût de la mécanisation avec la Cuma

Quelles sont les 7 mesures pour une mécanisation agricoles responsable, selon la FNCuma

Forte de ces arguments, le réseau des Cuma avance 7 propositions dans le cadre d’un débat politique sur la mécanisation de l’agriculture qu’elle appelle de ses vœux.

Pour encourager une mécanisation agricole responsable, la FNCuma propose ainsi de :

  • Fixer un objectif de 30% de mutualisation du parc machine dans le cadre de la planification écologique
  • Une extension des missions de l’observatoire des prix et des marges au secteur amont sur le volet agroéquipements et la création d’une mission parlementaire sur le fonctionnement du marché des agroéquipements (dans son plaidoyer, la FNCuma dénonce la flambée des prix des agroéquipements sur les trois dernières années)
  • Revoir la fiscalité des agroéquipements remodelée sur le partage des machines (via la création d'un crédit d'impôt mécanisation collective)
  • Mettre en place un diagnostic mécanisation dans la phase d’installation des nouveaux agriculteurs
  • Le soutien au reconditionnement de matériel agricole et une reconversion énergétique réaliste du parc machine
  • Le développement d’une démarche stratégique pour le conseil et l’accompagnement en agroéquipement.
     

« Nous appelons les parlementaires et le futur gouvernement, tout comme les autres acteurs agricoles, à se saisir de ce plaidoyer comme base de réflexion et de proposition, et à lancer un chantier commun pour remettre le sujet de la machine agricole sur le bon rail », commente Philippe Martinot, secrétaire général de la FNCuma. 

Lire aussi : Ruralité et monde agricole : quel est le rôle de « Décloisonnons », le projet porté par la Fédération nationale des Cuma ?

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