Filière caprine
Après les inondations dans le Gard, la volonté de reconstruire
Filière caprine
Jean-Louis et Madiana Barcelot, dans le Gard, ont décidé de repartir avec un nouveau troupeau mais les aides financières tardent à être versées.
Dans La Chèvre de novembre-décembre 2002 (nº 253), un article était consacré aux éleveurs caprins du Gard sinistrés par les graves inondations des 8 et 9 septembre de l´année dernière. Cinq mois après la catastrophe, nous sommes retournés voir Jean-Louis et Madiana Barcelot dans leur exploitation située à St-Laurent d´Aigouze en Camargue, afin de savoir où ils en étaient. « Je croyais être bien assuré, mais la mauvaise surprise a été de constater que mon assurance couvrait mon ancienne chèvrerie et non pas la chèvrerie neuve, avec les 180 chèvres et les 60 chevrettes qui ont été noyées » explique Jean-Louis. « La DDAF et la Chambre d´agriculture ont monté un dossier pour me permettre de bénéficier d´une aide au redémarrage grâce à des subventions de l´Etat, du Conseil Régional et du Conseil Général. Depuis, des commissions se sont réunies plusieurs fois pour examiner le dossier, une réponse de principe favorable nous a été donnée mais nous ne savons toujours pas, 5 mois après, combien nous toucherons et quand, alors que nous devons engager des dépenses pour la remise en état de l´exploitation. Heureusement, notre banque a procédé à un ré-agencement de nos remboursements d´emprunts car le troupeau ayant été noyé en totalité, nous n´avons plus de revenu.
©J.-L. Barcelot |
En principe, les aides de redémarrage devraient nous permettre d´acheter une centaine de chèvres adultes pour cet automne afin de repartir avec les lactations début 2004. L´élan de solidarité des éleveurs a été remarquable. Au total, 70 chevrettes nées début 2003 nous ont été données en février. Nous élevons ces chevrettes Alpines et Saanen dans un local qui n´a pas été dévasté par l´inondation. Cette solidarité a été réconfortante et nous adressons un grand merci à tous ceux qui nous ont aidé. Les travaux de réparation de la chèvrerie, de la salle de traite et de tous les autres locaux sont en cours mais la charge de travail est très lourde. Il nous faut tout nettoyer, jeter, réparer, reconstruire, sans oublier la remise en état des terres.
Mon but est de bien élever les chevrettes, d´acheter le troupeau adulte en fin d´année et de redémarrer début 2004. Pour les fromages, j´ai l´espoir que nos clients ne nous abandonneront pas et que nous retrouverons nos marchés habituels ».