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Agrial veut séduire les futurs installés en élevage caprin

Pour assurer le renouvellement des actifs de ses 600 adhérents caprins, la coopérative Agrial promeut le métier d’éleveur de chèvres et toute une filière dynamique et porteuse.

Lors d’une journée autour de l’installation organisée par Agrial, Mickaël Lamy (à g.), président du métier chèvre de la coopérative, a souligné l’attractivité de la production caprine, au sein d’une filière solide économiquement.
© V. Hervé-Quartier

« Nous installons environ quarante éleveurs caprins chaque année, dont dix à vingt en création d’atelier », a indiqué Mickaël Lamy, président du métier chèvre à Agrial, lors d’une journée Capriboost, organisée à Beugnon-Thireuil dans les Deux-Sèvres mi-novembre. Cette porte ouverte faisait partie d’une série de quatre journées de sensibilisation des jeunes et des cédants.

Avec 600 adhérents, la coopérative recherche de nouveaux producteurs de lait de chèvre, non seulement pour le renouvellement des actifs, mais aussi pour répondre à la demande d’un marché en croissance. « Notre filière est solide, économiquement porteuse et le métier attractif. L’enjeu est d’attirer des futurs installés et notre rôle est de les accompagner dans la création d’un projet viable et vivable », a-t-il poursuivi.

Quarante installations par an

Depuis quelques années, la filière a davantage de nouvelles installations en fermier qu’en laitier (voir RCH 373 p. 10). Il faut séduire. L’année 2022 n’a pas été simple. La plupart des devis ayant une durée de validité courte (un mois maximum), les banques étaient inquiètes. Difficile dans ces conditions de monter un projet !

Pour maximiser les chances de réussite, la coopérative étudie avec les futurs installés la viabilité et la vivabilité de leur projet. « Nous définissons avec eux leurs objectifs, et les confrontons aux contraintes qui sont le plus souvent la main-d’œuvre, le bâtiment et les surfaces. C’est important de prendre ce temps, de faire des allers-retours afin de sécuriser le dossier d’installation », assure Mickaël Lamy.

Agrial propose aussi un accompagnement financier en trois volets. Le premier est un prix annuel minimum garanti. Révisé chaque année en fonction du prix moyen payé de l’année précédente, il était de 692 euros les 1 000 litres en 2022. « En 2023, le prix minimum garanti va se rapprocher de 750 euros les 1 000 litres. L’objectif est de ne pas l’activer, c’est-à-dire que le prix payé soit toujours supérieur. Cet outil donne une sécurité pour les projets d’installation, notamment vis-à-vis des banques », analyse-t-il.

+20 €/1 000 l la première année

Second dispositif, une aide à l’installation, avec un prix du lait majoré sur trois ans pour l’ensemble du lait livré : +20 €/1 000 l la première année, +10 la deuxième et +5 la troisième.

Enfin, la coopérative propose un accompagnement pour l’acquisition des chevrettes, via sa filiale chevrettes de France, avec un paiement des animaux après les premières livraisons de lait. « Le financement de l’élevage des premières chevrettes est souvent oublié dans les besoins en trésorerie, constate-t-il. Or c’est un poste important la première année. » Par ailleurs, les équipes Agrial insistent sur le choix des premiers animaux, facteur clé de succès d’une installation.

Chiffres clés Agrial

600 élevages caprins adhérents
163 millions de litres de lait de chèvre collectés dans l’Ouest et en Rhône-Alpes
30 % de parts de marché des fromages de chèvre vendus en grandes surfaces pour la marque Soignon
1re marque de fromage de chèvre vendue en France et 5e marque tous fromages confondus

Anthony Maupoint et Noémie Bailly, les deux jeunes associés de l’EARL La Tradition à Beugnon-Thireuil dans les Deux-Sèvres

Deux installations et une cession sur six ans

 

 
Anthony Maupoint et Noémie Bailly, les deux jeunes associés de l'EARL La Tradition à Beugnon-Thireuil, dans les Deux-Sèvres
Anthony Maupoint et Noémie Bailly, les deux jeunes associés de l'EARL La Tradition à Beugnon-Thireuil, dans les Deux-Sèvres © V. Hervé-Quartier
« Nous avons tous les deux été salariés sur l’exploitation avant de nous y installer, cinq ans pour Anthony et trois ans pour Noémie. Lorsque Anthony s’est associé avec Patrice Ayrault en 2016, ce dernier avait 55 ans, ils savaient que l’association serait relativement courte. Puis Noémie a franchi, elle aussi, le pas. L’accompagnement d’Agrial a conforté nos deux installations successives et le départ de Patrice Ayrault, notre cédant. Le prix minimum et le complément de prix donnent de la visibilité sur trois ans, notamment vis-à-vis des banques. À l’installation, nous avons investi dans la chèvrerie, et aujourd’hui, nous cherchons à réduire le temps de traite de nos 480 chèvres. La salle de traite passe de 2 x 12 à 2 x 16 postes, nous introduisons la distribution d’aliments pour améliorer la circulation et sommes passés en pulsation alternée. »

 

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