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« À cause d’un mauvais réglage de notre robot, nos primipares ne décollaient pas en lait »

À l’EARL des Mésanges, en Meurthe-et-Moselle, un audit robot réalisé par le BTPL a mis en évidence un problème de réglage du plan de complémentation des primipares.

Rémi Mercier, éleveur. « On n’ose pas trop aller fouiller dans les paramétrages du robot, notamment le plan de complémentation, par peur de faire des bêtises. Mais c’est pourtant primordial pour reprendre la main sur le troupeau, surtout si le type de fourrages et/ou leur qualité ont changé. »
Rémi Mercier, éleveur. « On n’ose pas trop aller fouiller dans les paramétrages du robot, notamment le plan de complémentation, par peur de faire des bêtises. Mais c’est pourtant primordial pour reprendre la main sur le troupeau, surtout si le type de fourrages et/ou leur qualité ont changé. »
© Gaec des Mésanges

« Depuis mon installation, nous disposons de deux sites séparés par la route, chacun équipé d’une stalle robotisée », décrit Rémi Mercier, éleveur laitier à Saint Germain dans le Grand-Est. Sur le deuxième robot, les performances constatées cet automne n’étaient pas satisfaisantes. Le premier site affichait une production moyenne par vache de 31 litres, tandis qu'elle plafonnait à 24 litres sur l’autre. « Même si la part de primipares est plus élevée sur le second site (50 % contre 30 % sur le premier), cela ne pouvait justifier l’écart de production observé. Il ne devrait pas dépasser 3 à 4 litres. » L’élevage a donc réalisé un audit avec le BTPL pour mieux comprendre ces résultats.

L’audit a mis en évidence que « les primipares avaient du mal à décoller en lait, et beaucoup se trouvaient en acétonémie », relève Stéphane Lartisant, du BTPL.

Sur le second robot avec beaucoup de primipares, le plan de complémentation proposait une augmentation très rapide de la distribution des concentrés en systématique (quel que soit le lait produit). Durant cette période de démarrage, la quantité maximale de concentré distribué était atteinte dès 30 jours, alors que cette programmation durait jusqu’à 55 jours, avant de basculer en automatique (c’est-à-dire en fonction de la production). « Sur cette période, la part de concentré dans le régime des primipares pouvait atteindre plus de 50 %, alors qu’il devrait se situer en dessous de 35 %. »

Les éleveurs ont donc rajouté des paliers au démarrage pour augmenter les concentrés plus progressivement et faire en sorte que le maximum distribué (5 kg) coïncide avec le pic de production autour de 55 jours. Ces changements n’ont pas tardé à porter leurs fruits. « Les primipares affichent de meilleurs démarrages en lait et nous n’observons plus de décrochage à deux mois de lactation lorsqu’elles passent sur la table automatique », témoigne Rémi.

D’autre part, l’audit robot a montré que « la consommation d’aliments se révélait assez forte, avec plus de 150 grammes de concentrés par litre de lait pour les multipares à plus de 100 jours de lactation ».

Sur l’autre site, il a été constaté une surconsommation d’aliments pour les vaches à plus de 100 jours de lactation. Une vache à 40 litres recevait des concentrés lui permettant d’en produire 45. Cela générait un gaspillage et une perte économique. « Nous avons modifié le réglage des quantités distribuées car il n’était plus adéquat par rapport au lait produit, indique le jeune éleveur. Souvent, on n’ose pas trop aller fouiller dans les paramétrages du robot, notamment le plan de complémentation, par peur de faire des bêtises. C’est pourtant primordial pour reprendre la main sur le troupeau, surtout si le type de fourrages ou leur qualité ont changé. »

 

Lire aussi : Savez-vous faire parler les données de votre robot de traite ?

 

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