Aller au contenu principal

« On vit dans la crainte du loup »

Christian Chabrerie, cogérant du Gaec des Pradeleix en Corrèze, sur 140 hectares avec 70 vêlages en limousines conduites en veaux sous la mère.
© Gaec des Pradeleix

« Le 19 septembre 2022, j’ai perdu un jeune veau et une vache. Mon veau a été mangé à 80 %. Il ne restait que la tête et les pattes. La vache, quant à elle, est morte des suites d’une chute dans un trou dans lequel les animaux n’ont pas l’habitude de passer. J’ai mis une semaine à réapprivoiser le restant du troupeau, effrayé par cette attaque. J’ai appris plus tard, que ma voisine, éleveuse d’ovins, avait cette même nuit retrouvé son troupeau en panique, caché dans des ronces, après s’être échappé des filets qui le contenaient. Alors que ses bêtes, gardées par un chien de protection, ne sont pas apeurées par un chien de chasse.

C’est le second veau que je perds ainsi. Si tous les signes du loup sont là, les preuves ne sont pas suffisantes pour l’État. Après la venue d’un agent de l’office français de la biodiversité (OFB) pour prendre deux photos du veau mort, j’ai reçu un courrier m’informant que les éléments recueillis sur le terrain ne permettaient pas d’étayer une prédation du loup, alors même que nous nous situons dans une commune classée en cercle 2 (1). On recense de plus en plus d’attaques sur les veaux dans le département.

Christian Chabrerie. "C'est la deuxième attaque que je subis sur des veaux."

Pour les éviter, il ne faudrait plus faire vêler les vaches dehors. Rentrer les animaux tous les soirs. Or cette perspective complique notre travail, d’autant plus que sur l’exploitation nous sommes en vêlages toute l’année. Cela engendre par ailleurs des coûts supplémentaires. C’est une contrainte de plus pour nous, éleveurs, sans parler du traumatisme de retrouver une bête dévorée de cette manière. On ne se sent pas soutenus par l’État. On n’est pas sereins. On vit avec une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes, on ne sait jamais, avant d’aller voir nos troupeaux, si une nouvelle attaque a eu lieu. Quel avenir pour les jeunes installés ? »

(1) Le cercle 2 correspond aux communes ayant été le siège d’au moins une attaque pour laquelle la responsabilité du loup n’a pas été écartée au cours des deux dernières années.

Les plus lus

<em class="placeholder">Kathleen Brémont et Stéphane Le Moigne, à la tête d’un troupeau de 170 mères Angus à Ver dans la Manche</em>
Abattoir à la ferme : « De leur naissance jusqu’à l’abattage, nos bovins ne quittent jamais leur lieu de vie »

C’est une première en France. Kathleen Brémont et son compagnon Stéphane, à la tête d’un troupeau de 170 mères Angus à Ver…

<em class="placeholder">engraissement de jeunes bovins </em>
Engraissement des broutards : quelles sont les opportunités de marché à saisir ?

En France, les cours porteurs de la viande, le développement de la contractualisation et les soutiens au financement ont …

champ de triticale essais variétaux
Céréales en élevage bovins viande : le triticale a quarante ans et toujours tous ses atouts

Rustique, productif en paille, peu sensible à l'acidité, le triticale est plébiscité par les éleveurs.

<em class="placeholder">éleveur robot d&#039;alimenation</em>
« Avec le robot d'alimentation, nous avons réorganisé le travail et gagné sur les performances des vaches laitières et des jeunes bovins »

Au Gaec Maillard, dans l’Orne, l’automate Aura de Kuhn a trouvé sa place pour faire gagner du temps et réduire la pénibilité…

<em class="placeholder">Graphique - Une grande variabilité du niveau de persilléNotes de persillé des vaches de réforme (sur 2 506 vaches dans 9 abattoirs)</em>
Viande bovine : quel est le niveau actuel de persillé de la viande des vaches allaitantes ?

Une étude de l'Institut de l'Elevage incluant près de 2500 vaches de réforme met en lumière des différences de niveau moyen de…

<em class="placeholder">Jean-Pierre Pinsault, éleveur à Gévezé en Ille-et-Vilaine. «Le robot d&#039;alimentation est beaucoup plus précis et efficace qu&#039;une distribution au bol.»</em>
« Notre robot alimente jusqu’à 450 bovins dans six bâtiments »

En Ille-et-Vilaine, Caroline et Jean-Pierre Pinsault ont robotisé l’alimentation de leurs 150 mères charolaises et toute leur…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande