Nicolas Verdier, éleveur de ferrandaises : « Valoriser une race locale »
« Quand j’ai repris l’exploitation familiale, mon père possédait quelques Ferrandaises et des moutons. Je me suis installé en 2000, mon frère, Samuel en 2003. Nous avons stoppé la production ovine pour élever des Limousines et augmenter le troupeau ferrandais. Aujourd’hui, on élève 50 mères, 30 Limousines et 20 Ferrandaises, conduites en agriculture biologique, sur 125 hectares d’herbe dont un hectare de méteil. L’objectif est de passer à 25-25 dans chaque race. On possède deux taureaux ferrandais pour le renouvellement. Les génisses sont inséminées.
Nos animaux sont valorisés en vente directe. Les mâles en veaux de lait, les femelles en génisses de 3 ans. Une partie des veaux et vaches est commercialisée dans une boucherie bio, sur Bordeaux. Le retour des bouchers est positif. Les veaux sont abattus entre 4 et 4,5 mois, entre 100 et 130 kilos carcasse avec une note d’état d’engraissement entre 2 et 3.
En vente directe, on passe une génisse par mois, 4 Ferrandaises, 8 Limousines. J’ai une formation de boucher. Aussi, je récupère les demi-carcasses que je découpe en quartiers à l’abattoir, avant de les ramener dans notre laboratoire pour les mettre en caissettes. Les clients privilégient le local et sont attentifs au logo AB. Les génisses pèsent entre 350 et 400 kilos carcasse. Pour un veau bien valorisé, j’obtiens entre 1 000 et 1 300 euros la tête. Pour une génisse, 2 400 à 2 500 euros hors taxes. La finition des femelles dure quatre à cinq mois. Je leur distribue un aliment bio du commerce, un kilo matin et soir avec du foin et de l’enrubannage de méteil. Les mères sont à l’herbe et au foin.
La Ferrandaise est une vache avec peu d’os. Elle offre donc un rendement intéressant quasi identique à celui de la Limousine. Quand elle est bien finie, elle dispose d’un bon arrière. Sa mixité est intéressante pour la production de veaux de lait. Je recherche des souches laitières. »