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En Saône-et-Loire
Un pulvé pour 4 euros de l'heure

A la Cuma de la Cirisienne, un groupe composé de dix éleveurs se partage l’utilisation d’un pulvérisateur très performant. Gage de qualité de travail et de rentabilité.

Alain Saunier : "un pulvé avec une rampe de 27 mètres et une cuve de 3200 litres traite 650 hectares. Je me charge d'établir un planning en fonction des besoins de chaque adhérent.
Alain Saunier : "un pulvé avec une rampe de 27 mètres et une cuve de 3200 litres traite 650 hectares. Je me charge d'établir un planning en fonction des besoins de chaque adhérent.
© DR

"Nous avons opté pour du matériel performant et de grande dimension afin de réaliser du travail de qualité », commence Alain Saunier responsable du groupe pulvérisateur de la Cuma de la Cirisienne dans la région de Charolles. « Cela fait deux mois que l’on a reçu ce nouvel outil avec une rampe de 27 mètres et une cuve de 3 200 litres. Au sein de la Cuma, un groupe « pulvérisateur » s’est formé. Il est constitué de dix adhérents en grande majorité éleveurs de vaches allaitantes », ajoute-il. Deux personnes se répartissent le traitement des 650 hectares de la Cuma : un salarié embauché dans le cadre d’un groupement d’employeurs et un des dix adhérents du groupe pulvé, Denis Beaudot. Ce dernier est éleveur de 120 vaches allaitantes sur 240 hectares dont 100 en SCOP, complété d’un atelier de transformation pour la vente directe de 80 animaux issus de l’exploitation et de 60 en prestation pour des voisins. En Gaec à trois avec un salarié, « la Cuma nous permet de déléguer l’achat de matériel onéreux. De plus, la pulvérisation est demandeuse de beaucoup de technicité. En se regroupant, nous avons donc pu faire l’acquisition d’un matériel très performant, nous permettant de travailler avec précision », explique ce dernier.

Une banque de travail

« La pulvérisation devient de plus en plus compliquée et pointue pour quelqu’un dont ce n’est pas le métier. D’autre part, nous avons au sein du Gaec la plus grande sole engagée dans la Cuma et comme je suis chargé de la partie culture du Gaec, je réalise la majorité des traitements sur les 650 hectares de SCOP des dix adhérents », continue Denis Beaudot. Alain Saunier est chargé de l’organisation. Chaque adhérent du groupe pulvé l’informe des travaux à faire. Il réalise ensuite un planning de route en fonction des besoins de chacun et de leur situation géographique. C’est ensuite Denis Beaudot et le salarié du groupement qui prennent la relève. « En général, je commence les traitements sur notre exploitation avant d’aller chez les autres adhérents.Tout d’abord parce que j’ai la plus grande sole à traiter (240 hectares) et d’autre part parce que nous appliquons deux à trois fongicides et un insecticide, alors que les autres membres ont un plan de traitement plus souple avec un fongicide et un régulateur », explique Denis Beaudot. Sur son exploitation, il utilise son tracteur. Chez les autres exploitants, il se sert du tracteur de la Cuma. Une banque de travail a été créée pour comptabiliser les heures fournies par chacun. Le matériel de la Cuma est sous la responsabilité de quelques adhérents. « Notre objectif est d’avoir à payer ni traction, ni main-d’oeuvre à la fin de l’année. On essaie de réguler le travail de chacun sur l’année », explique Alain Saunier. « Comme je réalise la pulvérisation, les exploitants du même groupe viennent m’aider pour la moisson, le pressage de la paille… ils me rendent des heures pour ne pas avoir à les payer en fin d’année », ajoute Denis Beaudot. « Contre l’utilisation du pulvé, nous versons 4 € par hectare à la Cuma. Ce chiffre comprend, les amortissements et les frais d’entretien du matériel. Cela me revient donc à 3000 € par an pour le traitement de mes 240 hectares », précise -t-il.

« Le coût de revient d’un pulvérisateur se situe habituellement autour de 12 €/ha (main-d’oeuvre, traction et carburant compris). Dans certaines situations très particulières (matériel performant, partagé ou utilisé de manière intensive, en grandes parcelles groupées, avec un volume de bouillie réduit, une gestion du stockage des produits phytosanitaires et du remplissage en un lieu unique, avec minimisation des déplacements, tracteur et main d’oeuvre dédiés…), il peut descendre à 5 € par hectare. Mais la recherche du coût le plus faible ne doit pas être l’unique critère de décision au risque de rendre impossible la bonne organisation du travail », précise Richard Wylleman, conseiller en agro-équipements à la chambre d’agriculture de l’Yonne. Les adhérents de la Cuma de la Cirisienne ont choisi d’avoir une aire de lavage commune et de se répartir la tâche de nettoyage. « A l’heure actuelle, chaque adhérent achète individuellement ses produits de traitement. Nous réfléchissons donc à la prochaine étape qui est d’acheter nos produits en commun afin de gagner en temps et en compétitivité. Pour cela, on est en train d’essayer d’unifier l’utilisation des produits. En 2010, nous passerons à 1000 hectares de surface traités et le prix sera de 5 €/ha », conclut Alain Saunier.

Franck Loriot, conseiller machinisme à la FrCuma de Bourgogne

"Déléguer ou acheter un pulvérisateur en Cuma peut s'avérer intéressant"

« Le contrôle technique n’est pas insurmontable. C’est en moyenne 200 à 250€ HT tous les 5 ans. D’ailleurs, si son matériel est en bon état, seuls quelques éléments sont obligatoires. Par contre, si l’état du pulvérisateur n’est pas satisfaisant et sachant que dès 2 014 une formation sera obligatoire pour acheter ses produits phytosanitaires (Certiphyto), alors, on peut se demander s’il est nécessaire de réinvestir seul dans un pulvérisateur. Un pulvérisateur porté de 12 mètres, simple, typique des fermes d’élevage représente un coût de 5,5€/ha(1) pour une surface traitée de 214 hectares et le coût d’un pulvé trainé de moins de 28 mètres s’élève à 5,3€/ha(1) si la surface de traitement atteint 908 hectares. Dans le cas où on ne souhaite pas réinvestir seul, plusieurs choix se présentent. Faire appel à un entrepreneur, louer le matériel, ou encore acheter en Cuma ou en copropriété. Par contre, tous les adhérents achetant en Cuma, co-propriété ou location et réalisant eux-mêmes leurs traitements doivent être formés. Il est donc plus intéressant d’avoir un salarié qui fait les traitements pour tout le monde ou un adhérent de la Cuma qui réalise ce travail pour les autres contre rémunération.

(1) source : chiffres du guide des prix de revient des matériels en Cuma 2 010 élaboré par les conseillers du réseau Cuma nord-est.

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