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Taureaux reproducteurs
Un nombre et des flux pas faciles à cerner

La plupart des éleveurs allaitants possèdent un ou plusieurs taureaux de monte naturelle renouvelés en moyenne tous les trois ans. Un nombre important de reproducteurs est donc mis sur le marché chaque année.


A l´inverse du troupeau laitier, la monte naturelle est de loin le mode de reproduction le plus communément utilisé au sein du cheptel allaitant français. Au cours de ces dernières années, l´Institut de l´Elevage chiffre grossièrement à environ 60 000 le nombre de veaux mâles des différentes races allaitantes françaises qui sont chaque année conservés pour la reproduction en vue d´une utilisation en monte naturelle, principalement sur des cheptels allaitants mais également laitiers.
Combien existe-il précisément de taureaux de ces mêmes races actuellement en service dans l´ensemble des différents élevages français ? Impossible de donner une réponse précise. On peut toutefois s´avancer à une estimation en se basant sur les différentes données provenant des élevages suivis par le contrôle de performance en ferme. Ces dernières font état pour ces seuls mêmes élevages d´un taux de remplacement pour les taureaux qui oscille entre 28 et 42 %. Ce dernier chiffre concerne la Blanc Bleue et constitue l´exception.

Ce taux de remplacement est en fait le plus souvent compris dans une fourchette qui varie de 28 à 34 % et est respectivement de 32, 28 et 28 pour les trois races Charolaise, Limousine et Blonde d´Aquitaine. A partir de ces éléments, si l´on considère que ces données du contrôle de performance sont extrapolables à l´ensemble des troupeaux, on ne doit guère être éloigné de la vérité si l´on avance qu´il existe environ 200 000 taureaux de race à viande en service dans les élevages français.
Qu´ils soient utilisés en race pure ou en croisement, la majorité des taureaux de monte naturelle dans les cheptels français sont de race Charolaise. ©F. d´Alteroche

Une majorité de taureaux Charolais
Compte tenu des effectifs de la race et de sa large utilisation en croisement sur races rustique ou laitière, les mâles Charolais représentent une grosse part de ce chiffre. Il n´existe malheureusement pas au plan national d´étude statistique précise sur ce sujet pour cette race tant sur les effectifs, sur le mode de commercialisation de ces taureaux et sur les différents fluxs d´échange. Des travaux intéressants ont en revanche été réalisés pour les départements bourguignons et tout particulièrement pour la Saône-et-Loire. Ils ont été synthétisés dans un document consacré à la génétique charolaise et réalisé par l´Institut de l´Elevage à la demande de la région Bourgogne. « La circulation des taureaux de monte naturelle et leur usage dans les exploitations est une des choses les plus difficiles à cerner avec précision aujourd´hui », souligne ce document. Les données du contrôle de performance en Bourgogne font état d´un taux de renouvellement des taureaux de 30 %.
« En France, ce taux de renouvellement est très semblable, mais les taureaux ont en moyenne un peu moins de produits nés compte tenu de la taille supérieure des troupeaux en Bourgogne. » Cette étude met également en évidence le fait qu´au sein des élevages en base de sélection, la Bourgogne a peu recours à des animaux provenant d´autres régions. Entre 1996 et 2000, un peu plus de 86 % des taureaux Charolais utilisés dans la base de sélection bourguignonne étaient également nés dans cette même base de sélection. « Le complément provient des départements limitrophes considérés comme appartenant aussi au berceau de la race : Cher, Allier ou Vendée. » Autre donnée bourguignonne marquante : la mise en évidence d´un nombre limité d´élevages commercialisant annuellement plus de vingt reproducteurs par la suite en service dans des élevages en contrôle de performances. « En Charolais, nous avons identifié 268 élevages qui avaient vendu plus de vingt reproducteurs, dont 234 inscrits au HBC sur un total de 2817 élevages qui avaient vendu au moins un mâle. A eux seuls ils ont fourni près de 12 000 taureaux soit près de 40 % des reproducteurs qui ont été utilisés sur cette période ! »
Au sein des races rustiques, une part importante des vaches sont conduites en croisement, ce qui réduit d´autant le besoin de taureaux en race pure. ©F. d´Alteroche

Le gros bataillon de la race Limousine
Autre gros marché, celui de la race Limousine pour lequel Philippe Boulesteix, ingénieur à l´Upra, chiffre avec toutes les précautions d´usage à 20 000 le nombre de taureaux renouvelés chaque année et à 60 000 le nombre total de taureaux actifs. Un chiffre global qu´il décompose en 9000 taureaux pour la base de sélection suivis de 46 000 utilisés sur des cheptels allaitants principalement en race pure mais aussi croisés et autour de 5000 sur femelles laitières. Le rythme du taux de réforme de cette dernière catégorie tendant alors à être légèrement plus élevé.
Si l´on ne considère ensuite que les seuls taureaux Limousins actifs au sein de la base de sélection en analysant les départements où sont nés les taureaux et où ils sont utilisés, on s´aperçoit que malgré la belle expansion de la race Limousine, les départements du berceau de race (Haute-Vienne, Corrèze, Creuse) sont de loin les plus gros fournisseurs. Ils sont toutefois talonnés par l´Aveyron et les Côtes-d´Armor où cette race a connu un développement remarquable ces dernières années. Autre constat, même si certains départements sont logiquement surreprésentés, la quasi totalité des départements français ont fait naître des taureaux actifs dans la base de sélection.
Une étude réalisée par Jean-Baptiste Moreau pour l´Upra Limousine en 1999 mettait en avant deux schémas très différents pour analyser l´expansion géographique de la race et la mise en place de nouveaux cheptels sélectionneurs. « En Midi-Pyrénées, la Limousine s´est développée à partir des efforts d´homogénéisation des cheptels de producteurs de viande. La base de sélection est venue s´implanter ensuite afin de satisfaire la demande locale en reproducteurs.

La situation de la Bretagne est relativement différente. Ce sont d´abord les élevages de la base de sélection qui se sont développés, puis des producteurs de viande ont commencé à adopter la race Limousine. » Cette même étude avait été réalisée auprès des principales organisations de producteurs travaillant sur les départements limousins élargis à l´Indre, au Lot et à la région Poitou-Charentes, afin d´analyser les flux d´animaux reproducteurs au sein de ces structures. Comme pour le travail précédemment cité, réalisé pour la race Charolaise en Saône-et-Loire, elle précisait que : « 35 % des taureaux en activité chez les producteurs de viande ne proviennent pas d´élevages adhérents à la base de sélection (...) De plus, il y a 11 % de reproducteurs non-inscrits (qui proviennent de la base de sélection mais qui ne sont pas inscrits au herd-book) chez les producteurs de viande ».
La Blonde d´Aquitaine en troisième position
Pour la Blonde d´Aquitaine, Lionel Giraudeau, directeur de l´Upra recense « environ 25 000 élevages » détenant des vaches de cette race dont « environ 20 000 avec un ou des taureaux ». A partir de ce chiffre, il estime à 36 000 le nombre de taureaux en service en race pure, soit un besoin annuel de renouvellement de l´ordre de 12 000 par an auxquels s´ajouteraient 2000 à 3000 animaux utilisés en croisement.
Pour les autres races, le nombre de taureaux en activité est sensiblement plus réduit compte tenu d´abord de leurs effectifs plus limités mais aussi de la pratique du croisement.
Une remarque tout particulièrement vraie pour la Salers puis l´Aubrac et dans une moindre mesure la Gasconne.

Pour en savoir plus
Voir dossier de Réussir Bovins Viande d´octobre 2005 intitulé : « Monte naturelle : choisir un taureau de bonne famille ».
« L´achat d´un taureau doit se raisonner comme un investissement, explique la revue. A côté d´une morphologie adaptée il ne faut donc pas se fier exclusivement à son coup d´oeil mais prendre également en compte les différentes informations techniques disponibles concernant le futur reproducteur ainsi que ses apparentés. » (RBV nº120, 28 pages.)

Pour en savoir plus
Voir dossier de Réussir Bovins Viande d´octobre 2005 intitulé : « Monte naturelle : choisir un taureau de bonne famille ».
« L´achat d´un taureau doit se raisonner comme un investissement, explique la revue. A côté d´une morphologie adaptée il ne faut donc pas se fier exclusivement à son coup d´oeil mais prendre également en compte les différentes informations techniques disponibles concernant le futur reproducteur ainsi que ses apparentés. » (RBV nº120, 28 pages.)

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