Un marché européen équilibré en jeunes bovins
Selon l’Institut de l’élevage, les cours de jeunes bovins français sont tirés par une embellie qui semble durable sur les marchés italien et allemand.
Selon l’Institut de l’élevage, les cours de jeunes bovins français sont tirés par une embellie qui semble durable sur les marchés italien et allemand.
Les cotations françaises des jeunes bovins U et R ont gagné 12 centimes en huit semaines, pour atteindre fin novembre 4,19 euros/kg C pour le jeune bovin U et 4,01 euros/kg C pour le jeune bovin R" rapporte l’Institut de l’élevage dans sa publication Tendances du mois de décembre. Les sorties d’animaux de race à viande ont été limitées en novembre (- 7 % par rapport à la même période de 2016). Elles pourraient être un peu plus importantes en fin d’année. À quelques nuances près, cette tendance haussière se retrouve dans la plupart des autres pays européens.
"La bonne tenue du marché des jeunes bovins en Allemagne et en Italie permet d’absorber sans problème l’offre polonaise supplémentaire", analyse l’Institut de l’élevage. "En Italie, la consommation repart après dix ans de baisse quasi ininterrompue (+1,7 % en volume et +2 % en valeur sur les neuf premiers mois de l’année par rapport à 2016)." Face à ces signaux positifs de la demande, les sorties restent limitées. C’est ce qui a favorisé une belle hausse saisonnière des prix à la production sur le marché Italien. Pour la semaine 50 (3e semaine de décembre), le prix des JB U3 s’affichait à 4,55 euros du kilo à la cotation de Modène. Pour cette même catégorie, il était à 4,25 l’année précédente à la même époque.
En Allemagne, la demande pour la viande de jeune bovin est de plus en plus forte à l’approche de l’hiver et des fêtes de fin d’année. Et le report de consommation de la viande de porc vers la viande de bœuf observé depuis plus d’un an semble se confirmer. Malgré des abattages de jeunes bovins relativement dynamiques, les cours sont de 7 à 8 % supérieurs à ceux d’il y a un an pour le JB U et JB R.
En Pologne, 12 % de jeunes bovins de plus que l’an dernier ont été abattus sur les neuf premiers mois de l’année (soit 78 000 têtes de plus). Grâce à une demande européenne relativement ferme, cette offre supplémentaire est bien absorbée, les cours restent bien orientés, ce qui incite les engraisseurs à de nouvelles mises en place, selon l’Institut de l’élevage.
Les exportations françaises se maintiennent bien
Les exportations françaises de viande bovine se tiennent bien. Sur les neuf premiers mois de l’année, elles ont totalisé 176 000 téc (chiffre sensiblement celui de 2016 mais en hausse de 1 % par rapport 2 015). Les baisses vers les clients traditionnels – Italie (-6 % à 56 000 téc), Allemagne (-2 % à 33 000 téc) et Grèce (-4 % à 33 000 téc)- ont été compensées par des flux croissants vers les clients secondaires (Belgique, Espagne, Algérie et Tunisie) ainsi que par un redémarrage des ventes vers la Turquie (1 000 téc envoyées sur le seul mois de septembre).
En revanche, les exportations de JB vivants s’affichent en recul. « Elles sont tombées à 29 200 têtes sur neuf mois (-4 %/2016 ; -18 %/2 015). Les ventes reculent toujours vers l’Italie (9 900 têtes ; -7 %/2016 ; -17 %/2 015) en raison de l’évolution des circuits de distribution dans le sud du pays. Elles sont au plus bas vers le Liban (-51 % à 2 800 têtes), où la concurrence espagnole se fait toujours plus pressante, de même que celles des pays de l’Est de l’Europe (République tchèque, Croatie et Slovénie en tête). Les ventes ont été en revanche très dynamiques vers l’Algérie (9 600 têtes sur 9 mois, contre à peine 1 000 en 2016) », précise l’Institut.
S. B.