Filière jeunes bovins Sanders
Un contrat tripartite pour les engraisseurs
Depuis trois ans, Sanders propose aux éleveurs de faire partie de sa filière jeunes bovins charolais. Elle compte aujourd’hui 40 éleveurs.
Sanders se positionne comme opérateur auprès d’abattoirs partenaires. C’est ainsi qu’en 2011, près de 3000 jeunes bovins charolais issus de 40 élevages ont été commercialisés par cet intermédiaire et le groupe Glon ambitionne d’atteindre l’objectif de 10000 JB d’ici trois ans.
Christian Egon, éleveur dans la Sarthe, a rejoint la filière voilà deux ans et demi après avoir été démarché par la structure. « Le fait qu’il n’y ait pas de limitation de poids carcasse et un cahier des charges en phase avec ma conduite d’élevage, m’ont séduit. J’engraisse en moyenne 190 taurillons par an, tous valorisés au travers de cette filière. J’achète 65 à 70 % des broutards, chez neuf naisseurs de la région. Les autres me sont fournis par un négociant partenaire de la filière », explique l’exploitant.
Ainsi, les engraisseurs peuvent choisir de travailler avec leurs animaux s’ils sont naisseurs, d’acheter des broutards par leurs propres moyens ou de faire appel à la filière. « Je rentre des broutards tout au long de l’année pour des départs réguliers, environ 12 à 15 bêtes, une fois par mois », ajoute t-il.
La contractualisation s’effectue par lot et est libre de tout engagement dans la durée. La formalisation a lieu au travers d’un contrat tripartite Sanders-éleveurs-abattoirs. Un débouché et une cotation minimum annuelle sont garantis à l’éleveur. « La cotation est calculée en fonction d’un coût de production théorique et réévaluée chaque année. En 2012, elle s’élève à 3,48 € pour une conformation U=, à 3,53 € pour une conformation U+ et à 3,45 pour du U- », note Denis Aignel, responsable de la filière JB Sanders.
Enregistrer les données pour le suivi technico-économique
Christian Egon dispose d’un bâtiment de quarantaine pour le démarrage des broutards. « A l’arrivée, j’effectue un RS intranasal, une vermifugation, je les tonds et leur donne une ration à base de paille, d’un aliment de démarrage et d’un filet de maïs ensilage pour les habituer à leur futur aliment et ce pendant trois semaines. » Ce n’est qu’au bout de cinq semaines qu’ils arrivent à la ration type, composée de maïs ensilage, de maïs humide, d’un concentré Sanders et de levures pour un GMQ de 1,6 kg/jour.
L’éleveur pèse ses animaux à l’arrivée, au bout de 4 à 6 semaines, puis tous les 90 jours. Les poids sont rentrés dans le logiciel Bovinet du fournisseur d’aliment. « A partir de ces données, on peut identifier un problème ou des pistes d’amélioration, fournir un bilan technico-économique (indice de consommation, GMQ, marge de production…) et apporter un suivi technique à l’éleveur », explique Bruno Leroy, technico-commercial Sanders. C’est également au travers de ce logiciel que Christian Egon annonce à l’abattoir les animaux prêts à partir. « J’essaie d’envoyer les taurillons dès qu’ils atteignent 450 kg de carcasse (environ 280 à 290 jours d’engraissement). Quinze jours après être informé, l’abattoir de SVA de Trémorel (Côtes d’Armor) vient les chercher. Je perçois le règlement 14 jours plus tard.
Le prix est défini en fonction de la grille nationale de cotation en cours la semaine de l’abattage, sans frais de gestion. Sur l’exercice 2010-2011, j’ai touché en moyenne 3,58 €/kg de carcasse et pour le dernier exercice, environ 3,90 € », précise Christian Egon. Les seules contraintes pour les éleveurs engagés dans cette filière sont la race Charolaise, et un suivi par les techniciens Sanders.
Un partenariat privilégié
La filière JB Sanders bénéficie également d’un partenariat privilégié avec la société Mc Key, fournisseur de Mac Donald’s France. « On valorise uniquement les avants pour produire des steaks hachés », note Mathieu Pissot, responsable filière et contractualisation Mc Key, avant d’ajouter « on s’engage sur la reprise dans les abattoirs d’une partie des carcasses, environ 120 à 130 kg par bovin. Notre objectif est de sécuriser une partie des approvisionnements en développant la contractualisation, dans un contexte de baisse de production. » Les jeunes bovins représentent 20 % des 700000 avants d’animaux achetés par la société. « On ne demande pas de conformation ou de poids spécifiques, seulement des bêtes de race Charolaise », précise Mathieu Pissot.