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Tour d'horizon des différents outils d'aide à la détection des chaleurs
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Certains outils peuvent aider à la détection des chaleurs. Il en existe de nombreux à sélectionner selon son exploitation.
Le patch est une technique facile à mettre en oeuvre et peu coûteuse. Collé sur la croupe, il se colore quand il y a chevauchement.
©
Coopelso
L’augmentation de la taille des
troupeaux, la diminution de
la main-d’oeuvre, la participation
à des réunions, une
période de gros travaux… sont
autant de facteurs qui affectent
la disponibilité pour se
consacrer à la surveillance de
son troupeau. Aussi, certains
outils peuvent aider à la détection
des chaleurs. Il en existe
de nombreux à sélectionner
selon son exploitation.
1 - Les détecteurs de chevauchements.
Dans la plupart des cas, il s’agit de patchs adhésifs à coller sur la croupe de l’animal. Il faut s’assurer d’avoir une colle assez forte et éviter la poussière au moment de les poser. Cette technique est peu coûteuse, quelques euros par vache, et pratique à mettre en place lorsque les bêtes sont en stabulation libre ou au pâturage.
Par contre Jean-Christophe Mayar conseille de cibler la pose des patchs sur des femelles particulières (chaleurs discrètes, retour après IA ou après groupage de chaleurs…).
2 - La Caméra pour observer à distance.
« Nous avons d’abord investi dans une caméra pour les vêlages. Il m’arrive parfois de visualiser des chaleurs en contrôlant les mises bas. Je détecte également des chaleurs car je jette souvent un coup d’oeil pour contrôler l’ambiance du bâtiment », commente Isabelle Auzeral, éleveuse de 65 mères blondes en veaux sous la mère. L’utilisation d’une caméra sert à l’origine pour la surveillance des vêlages, mais s’avère également utile pour aider à la détection des chaleurs.
3 - Les animaux détecteurs
Ce sont des taureaux stériles (déviés, vasectomisés ou auxquels l’épididyme a été retiré) mais conservant une activité sexuelle normale. Le premier type de taureau (dévié) va chevaucher les vaches, sans les saillir. Les deux autres saillissent, sans féconder, d’où une attention particulière à leur état sanitaire. « Cette méthode a l’avantage, par la présence du taureau, de créer une ambiance favorable à la reproduction. C’est le taureau qui par ailleurs va détecter les chaleurs », explique Jean-Marc Cazillac de UALC. Un collier marqueur peut être ajouté à l’animal pour encore plus de fiabilité. Par contre, cette méthode très fiable présente des inconvénients comme le sanitaire, le danger, le renouvellement et l’entretien de l’animal. « Le nombre de vaches qu’il peut surveiller est aussi limité. Un seul taureau ne suffit pas pour 100 femelles. » La synchronisation des chaleurs « est une technique qui se développe bien. C’est un moyen simple et efficace de s’affranchir de la surveillance des chaleurs », commente Jacky Mandin. Pour Jean-Christophe Mayar, nombreux sont les avantages « car on peut induire les chaleurs de plusieurs femelles simultanément à une date choisie, permettant ainsi une meilleure organisation dans le travail et la gestion du temps. » Autres atouts : désaisonner la production, améliorer la cyclicité de certaines vaches, produire des lots homogènes pour un coût approximatif de 20-25 €/bête. Deux techniques existent, la pose d’un dispositif vaginal ou d’un implant dans l’oreille. 3
De nouvelles techniques
Deux types de méthodes récentes peuvent être cités. Les détecteurs d’activité grâce à des capteurs placés sur l’animal comme le HeatPhone de Médria, la HeatBox proposé par Gènes Diffusion et le Heatime de Créavia ; et les formules minérales enrichies en β carotène. Pour les techniciens, les détecteurs d’activité vont certainement être amenés à se développer en élevage bovins viande en raison de l’augmentation des troupeaux. Le coût à l’achat représente cependant un investissement.
1 - Le HeatPhone lancé par Médria, (après le Vel’phone – détection des vêlages) est un nouveau système pour détecter les chaleurs. Il s’agit d’un boîtier monté sur un collier, placé en permanence ou quelques jours après le vêlage et qui répertorie les mouvements latéraux et verticaux de la tête de la vache, toutes les cinq minutes. Les modifications des mouvements renseignent l’éleveur de manière précoce sur l’état physiologique de l’animal. Une base GSM collecte et enregistre ces données par voie radio. « L’éleveur va ensuite recevoir un SMS d’alerte permettant de gagner ainsi une à deux heures sur la détection. L’exploitant peut ainsi se rapprocher de l’animal et visualiser lui-même les chaleurs. Toutes les données sur l’élevage sont aussi consultables sur l’ordinateur de l’éleveur. » « Le HeatPhone a été testé dans 27 élevages laitiers et a dénombré une sensibilité et une fiabilité de détection des chaleurs supérieures à 90 %. En élevage allaitant, seules des mesures vérifiant la façon dont les vaches expriment leurs chaleurs ont été effectuées. En terme de coût, les boîtiers valent entre 100 et 110 € par animal, auxquels s’ajoute l’achat de la base GSM, base identique pour ceux déjà équipés du Vel’Phone », informe Jean-Pierre Lemonnier, président de Medria.
2 - La HeatBox commercialisée par Gènes Diffusion, permet de détecter la suractivité des vaches en période de chaleurs à l’aide d’un collier équipé de capteurs. « Chaque heure, des valeurs sont générées (marche, mouvements latéraux, chevauchements…) et transmises par ondes radio (portée de 50 mètres) à une ou plusieurs antennes. En cas de suractivité, l’éleveur peut être prévenu par différentes alertes (PC, SMS…) », explique Vincent Delcloy, responsable commercial et marketing de Gènes Diffusion. Le boîtier doit être installé 4 à 6 semaines avant la date d’IA ou juste après le vêlage. Le taux de détection annoncé en stabulation est de 95 % et en pâture de 82 %. Cet équipement peut être enrichi des données d’élevage (IA, date vêlage…).
3 - Heatime est proposé par Créavia « Cet équipement enregistre en permanence, grâce à un collier spécifique, l’activité motrice de l’animal. Des antennes, placées par exemple au-dessus des abreuvoirs, captent par infrarouge l’activité des femelles et transmettent les informations à l’unité de contrôle chargée de les traiter. Quand une femelle est en chaleur, une alerte de suractivité est déclenchée et un voyant rouge alerte l’éleveur », indique Alain Chevallier chef de marché solutions de reproduction de Créavia. Un signal est également émis quand il y a sous-activité. Ce système est autonome, il ne nécessite aucune connexion informatique. Comme il a été démontré lors d’un essai réalisé à la station charolaise de l’Inra de Bourges, son taux de fiabilité pour la détection des chaleurs est supérieur à 95 %. Il faut compter un investissement de 5000 à 6 000 euros.
4 - Les formules Minérales. Depuis le début de l’année, Big, groupe Sorélis en Aquitaine, commercialise des formules minérales enrichies en β carotène de Codélia qui permettraient de marquer plus fortement les chaleurs. Joël Ranque, éleveur de 35 Blondes d’Aquitaine dans les Pyrénées Atlantiques explique que suite à la FCO, il a vu l’IVV de son troupeau passer à 440 jours. « J’ai passé toutes les causes possibles de baisse, alimentation, conduite… J’avais surtout un souci de chaleurs trop douces, je ne les voyais pas. J’ai essayé avec un minéral enrichi en sélénium mais je n’ai pas vu de différence. Puis j’ai essayé, il y a presque un an, celui enrichi en β carotène de la coopérative et je ne sais pas si c’est ça mais, au bout de trois mois, j’ai mieux vu les chaleurs. Il y a, je pense aussi, la qualité des fourrages qui rentrent en jeu, mais je n’ai rien changé d’autre. J’en donne 120 g toute l’année, sauf en mai, où l’herbe est plus riche. Mon IVV est aujourd’hui de 405 jours et j’espère le diminuer encore de 20 jours. »
1 - Les détecteurs de chevauchements.
Dans la plupart des cas, il s’agit de patchs adhésifs à coller sur la croupe de l’animal. Il faut s’assurer d’avoir une colle assez forte et éviter la poussière au moment de les poser. Cette technique est peu coûteuse, quelques euros par vache, et pratique à mettre en place lorsque les bêtes sont en stabulation libre ou au pâturage.
Par contre Jean-Christophe Mayar conseille de cibler la pose des patchs sur des femelles particulières (chaleurs discrètes, retour après IA ou après groupage de chaleurs…).
2 - La Caméra pour observer à distance.
« Nous avons d’abord investi dans une caméra pour les vêlages. Il m’arrive parfois de visualiser des chaleurs en contrôlant les mises bas. Je détecte également des chaleurs car je jette souvent un coup d’oeil pour contrôler l’ambiance du bâtiment », commente Isabelle Auzeral, éleveuse de 65 mères blondes en veaux sous la mère. L’utilisation d’une caméra sert à l’origine pour la surveillance des vêlages, mais s’avère également utile pour aider à la détection des chaleurs.
3 - Les animaux détecteurs
Ce sont des taureaux stériles (déviés, vasectomisés ou auxquels l’épididyme a été retiré) mais conservant une activité sexuelle normale. Le premier type de taureau (dévié) va chevaucher les vaches, sans les saillir. Les deux autres saillissent, sans féconder, d’où une attention particulière à leur état sanitaire. « Cette méthode a l’avantage, par la présence du taureau, de créer une ambiance favorable à la reproduction. C’est le taureau qui par ailleurs va détecter les chaleurs », explique Jean-Marc Cazillac de UALC. Un collier marqueur peut être ajouté à l’animal pour encore plus de fiabilité. Par contre, cette méthode très fiable présente des inconvénients comme le sanitaire, le danger, le renouvellement et l’entretien de l’animal. « Le nombre de vaches qu’il peut surveiller est aussi limité. Un seul taureau ne suffit pas pour 100 femelles. » La synchronisation des chaleurs « est une technique qui se développe bien. C’est un moyen simple et efficace de s’affranchir de la surveillance des chaleurs », commente Jacky Mandin. Pour Jean-Christophe Mayar, nombreux sont les avantages « car on peut induire les chaleurs de plusieurs femelles simultanément à une date choisie, permettant ainsi une meilleure organisation dans le travail et la gestion du temps. » Autres atouts : désaisonner la production, améliorer la cyclicité de certaines vaches, produire des lots homogènes pour un coût approximatif de 20-25 €/bête. Deux techniques existent, la pose d’un dispositif vaginal ou d’un implant dans l’oreille. 3
De nouvelles techniques
Deux types de méthodes récentes peuvent être cités. Les détecteurs d’activité grâce à des capteurs placés sur l’animal comme le HeatPhone de Médria, la HeatBox proposé par Gènes Diffusion et le Heatime de Créavia ; et les formules minérales enrichies en β carotène. Pour les techniciens, les détecteurs d’activité vont certainement être amenés à se développer en élevage bovins viande en raison de l’augmentation des troupeaux. Le coût à l’achat représente cependant un investissement.
1 - Le HeatPhone lancé par Médria, (après le Vel’phone – détection des vêlages) est un nouveau système pour détecter les chaleurs. Il s’agit d’un boîtier monté sur un collier, placé en permanence ou quelques jours après le vêlage et qui répertorie les mouvements latéraux et verticaux de la tête de la vache, toutes les cinq minutes. Les modifications des mouvements renseignent l’éleveur de manière précoce sur l’état physiologique de l’animal. Une base GSM collecte et enregistre ces données par voie radio. « L’éleveur va ensuite recevoir un SMS d’alerte permettant de gagner ainsi une à deux heures sur la détection. L’exploitant peut ainsi se rapprocher de l’animal et visualiser lui-même les chaleurs. Toutes les données sur l’élevage sont aussi consultables sur l’ordinateur de l’éleveur. » « Le HeatPhone a été testé dans 27 élevages laitiers et a dénombré une sensibilité et une fiabilité de détection des chaleurs supérieures à 90 %. En élevage allaitant, seules des mesures vérifiant la façon dont les vaches expriment leurs chaleurs ont été effectuées. En terme de coût, les boîtiers valent entre 100 et 110 € par animal, auxquels s’ajoute l’achat de la base GSM, base identique pour ceux déjà équipés du Vel’Phone », informe Jean-Pierre Lemonnier, président de Medria.
2 - La HeatBox commercialisée par Gènes Diffusion, permet de détecter la suractivité des vaches en période de chaleurs à l’aide d’un collier équipé de capteurs. « Chaque heure, des valeurs sont générées (marche, mouvements latéraux, chevauchements…) et transmises par ondes radio (portée de 50 mètres) à une ou plusieurs antennes. En cas de suractivité, l’éleveur peut être prévenu par différentes alertes (PC, SMS…) », explique Vincent Delcloy, responsable commercial et marketing de Gènes Diffusion. Le boîtier doit être installé 4 à 6 semaines avant la date d’IA ou juste après le vêlage. Le taux de détection annoncé en stabulation est de 95 % et en pâture de 82 %. Cet équipement peut être enrichi des données d’élevage (IA, date vêlage…).
3 - Heatime est proposé par Créavia « Cet équipement enregistre en permanence, grâce à un collier spécifique, l’activité motrice de l’animal. Des antennes, placées par exemple au-dessus des abreuvoirs, captent par infrarouge l’activité des femelles et transmettent les informations à l’unité de contrôle chargée de les traiter. Quand une femelle est en chaleur, une alerte de suractivité est déclenchée et un voyant rouge alerte l’éleveur », indique Alain Chevallier chef de marché solutions de reproduction de Créavia. Un signal est également émis quand il y a sous-activité. Ce système est autonome, il ne nécessite aucune connexion informatique. Comme il a été démontré lors d’un essai réalisé à la station charolaise de l’Inra de Bourges, son taux de fiabilité pour la détection des chaleurs est supérieur à 95 %. Il faut compter un investissement de 5000 à 6 000 euros.
4 - Les formules Minérales. Depuis le début de l’année, Big, groupe Sorélis en Aquitaine, commercialise des formules minérales enrichies en β carotène de Codélia qui permettraient de marquer plus fortement les chaleurs. Joël Ranque, éleveur de 35 Blondes d’Aquitaine dans les Pyrénées Atlantiques explique que suite à la FCO, il a vu l’IVV de son troupeau passer à 440 jours. « J’ai passé toutes les causes possibles de baisse, alimentation, conduite… J’avais surtout un souci de chaleurs trop douces, je ne les voyais pas. J’ai essayé avec un minéral enrichi en sélénium mais je n’ai pas vu de différence. Puis j’ai essayé, il y a presque un an, celui enrichi en β carotène de la coopérative et je ne sais pas si c’est ça mais, au bout de trois mois, j’ai mieux vu les chaleurs. Il y a, je pense aussi, la qualité des fourrages qui rentrent en jeu, mais je n’ai rien changé d’autre. J’en donne 120 g toute l’année, sauf en mai, où l’herbe est plus riche. Mon IVV est aujourd’hui de 405 jours et j’espère le diminuer encore de 20 jours. »