Bien-être des veaux
Testé dans les Ardennes Belges, un caveçon anti-suceur pour sevrer les veaux
Bien-être des veaux
Philippe Hansenne, à la suite d´une recherche sur Internet concernant le bien-être animal, est tombé sur cette technique canadienne de sevrage des veaux en deux étapes. Il décide d´essayer et selance dans une expérimentation, accompagné par José Wawreille, attaché scientifique du Centre wallon de recherches agronomiques, au département Productions et nutrition animales. Le ministère participe à l´expérimentation en achetant les caveçons au Canada.
« Mes veaux sont beaucoup plus calmes. Ils ne meuglent pas après leur mère, au point que personne du village ici, ne pourra vous dire quand on les a sevrés. En plus ils continuent à manger », déclare Philippe Hansenne. Résultats confirmés par Joseph Billaux et son fils, éleveurs ayant participé à la deuxième expérimentation : « Avant, ça meuglait pendant trois jours. Ils tournaient tout le temps, mangeaient peu, se levaient dès qu´il y avait du bruit dans l´étable. ». Tous deux sont d´accord pour dire qu´ils y « gagnent car les veaux continuent leur croissance durant le sevrage. Ils consomment d´ailleurs plus d´aliment. Les caveçons ne les empêchent pas de manger, loin de là ! ».
Le caveçon anti-suceur coûte deux euros avec les frais de port et est maintenant disponible en Belgique. ©E. Durand |
Pas plus de quatre à cinq jours
Par ailleurs, les mères ne « déchirent » plus les prairies, avantage certain dans une zone souvent humide et donc sensible au piétinement. Aucune mammite n´a été signalée non plus car « les vaches n´ont presque plus de lait à cette période là ».
Ce caveçon est un petit morceau de plastique qui se pince sur le nez des veaux à sevrer. Il les empêche de téter et doit rester en place quatre à cinq jours pas plus, car « certains n´arrivent plus à s´essuyer le nez et à le garder propre » au-delà de cette période. La mise en place du caveçon s´effectue en même temps que l´administration du vermifuge et des vaccins.
« L´idéal est une porte cornadis pour leur poser, sinon bien que la Blanc Bleu soit une race calme, c´est un peu cow-boy ! » Il faut 45 minutes pour 16 veaux afin d´effectuer toutes les opérations. « Mettre un caveçon, ça prend deux secondes », selon Philippe Hansenne, mais précise Joseph Billiaux, « c´est qu´on est équipé pour ça, sinon c´est du boulot ».
Attraper les veaux pour leur mettre le caveçon, puis les réattraper pour le leur enlever est sans doute le principal frein à la propagation de cette technique. Pour ces deux éleveurs, le problème n´existe pas puisqu´ils traitent et posent les caveçons en même temps et qu´ils doivent les réattraper de toute façon lors de la séparation vache-veau.
Moins de stress pour les veaux et les mères, plus de tranquillité pour les voisins, le caveçon semblerait bien mettre tout le monde d´accord.
Les caveçons se détachent rarement et sont réutilisables après désinfection. ©E. Durand |
La pose est rapide car « le geste s´apprend vite ». ©E. Durand |