Stocker puis arroser
Une grande partie du territoire français est concernée par un déficit hydrique historique. Des arbres sèchent. Des ruisseaux cessent de couler. La France rurale tire la langue et s’interroge pour savoir quelles seront l’an prochain les répercussions de cet été sec et brûlant suivi d’un début d’automne qui l’est tout autant. L’élevage est forcément à la peine. Dans de nombreux départements, l’affouragement démarré en août se poursuivra jusqu’en avril, soit en quelque sorte huit mois d’hiver.
Il n’est pas nécessaire d’être un climatologue expérimenté pour constater que les évolutions du climat mettent de plus en plus souvent à l’épreuve les systèmes fourragers. Constituer suffisamment de stocks et surtout sécuriser la constitution de ces stocks va devenir une priorité dans la mesure où des aléas climatiques similaires à celui constaté cette année sont annoncés avec une fréquence accrue dans les décennies à venir. Dans la mesure où on ne peut pas dire que l’on n’a pas été averti, diversifier les systèmes fourragers, mettre en place de petites retenues collinaires, utiliser les étangs existants ou remettre en service ceux oubliés par le temps pour irriguer en été avec l’eau stockée en hiver semblerait être une mesure de bon sens quoi qu’en disent certains intégristes de l’environnement. À l’heure où on parle beaucoup de bilan carbone, ce serait probablement plus raisonnable que de faire venir de pleins camions de paille espagnole.