Aller au contenu principal

Santé animale : « Nous avons vingt ans à rattraper sur le maillage vétérinaire »

Luc Jeannin, éleveur de charolaises en Saône-et-Loire et administrateur FNSEA, estime que les actions menées sur l'enjeu du maillage vétérinaire vont dans le bon sens. Mais beaucoup de paramètres jouent pour que pour chaque éleveur, un vétérinaire soit installé à 30 minutes de temps de déplacement de son exploitation. 

<em class="placeholder">étudiants vétérinaires charolaise formation</em>
Du côté de la formation des vétérinaires, l’évolution à la hausse des numerus clausus est maintenant actée et doit être amplifiée. L’ouverture de la formation en post-bac est une bonne mesure.
© M.Denis
<em class="placeholder">Luc Jeannin éleveur charolaises Saône-et-Loire administrateur FNSEA </em>
Luc Jeannin, éleveur et administrateur FNSEA

« Sur l’enjeu du maillage vétérinaire, nous avons de bons échanges avec la profession vétérinaire. Depuis deux à trois ans, nous voyons que les actions menées vont dans le bon sens.

Du côté de la formation des vétérinaires, l’évolution à la hausse des numerus clausus est maintenant actée et doit être amplifiée. L’ouverture de la formation en post-bac est une bonne mesure. Une sélection trop élitiste prive en effet un certain nombre de candidats motivés pour l’élevage d’y accéder, alors que près de 20 % des étudiants diplômés choisissent finalement d’exercer un autre métier.

Du côté des collectivités locales, nous constatons qu’elles sont de plus en plus nombreuses à proposer des aides aux étudiants et aux vétérinaires.

Lire aussi : Santé animale : comment maintenir des vétérinaires aux côtés des éleveurs ?

Ce serait cependant réducteur de dire que les solutions résident dans un calcul de numerus clausus, et même qu’elles sont un problème d’argent. Beaucoup de paramètres jouent, comme les résultats économiques des cliniques vétérinaires, la qualité de vie offerte en milieu rural (les routes, la vie culturelle et sociale, etc). Nous avons vingt ans à rattraper pour rétablir un maillage vétérinaire cohérent, c’est-à-dire que, pour chaque éleveur, un vétérinaire soit installé à 30 minutes de temps de déplacement de son exploitation. Nous avons un travail à faire de redécouverte de la richesse des territoires ruraux et de mise en relation des élèves vétérinaires avec les futurs éleveurs.

La contractualisation forfaitaire entre éleveurs et vétérinaires est une voie intéressante, mais ce n’est pas LA solution à tous les besoins. En élevage allaitant, la contractualisation avec un vétérinaire est rare pour l’instant. Du fait de la saisonnalité des interventions du vétérinaire qui coïncide bien souvent avec la période des vêlages, son intérêt est moins évident a priori qu’en élevage laitier. Et le conseil aux éleveurs doit se construire en partenariat avec les organismes professionnels agricoles qui en proposent déjà à l’échelle de chaque territoire.

Quant à la télémédecine, elle est prometteuse pour faciliter la vie aux vétérinaires dans certaines situations.

Enfin, de la part des éleveurs, être fidèles à leur praticien relève du bon sens pour que lui et eux y trouvent leur compte. C’est dans cette optique qu’a été pensé le futur choix par l’éleveur d’un « vétérinaire traitant ». Cela confortera en même temps la traçabilité et l’utilisation raisonnée des produits vétérinaires. »

Luc Jeannin,  est éleveur de charolaises à Saint-Eugène (Saône-et-Loire) et vice-président de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire. Administrateur FNSEA, il est investi au niveau national sur le dossier du maillage vétérinaire.

Les plus lus

<em class="placeholder">Exploitation canadienne en élevage bovin allaitant (chez Richard et Ganet Rey, éleveurs dans le Manitoba). agriculture canadienne. production de bovins viande de race ...</em>
« Les taxes américaines provoqueraient probablement une chute abrupte des exportations de bœuf des États-Unis vers le Canada »

Tyler Fulton, président de l’association canadienne de l’élevage allaitant, analyse les risques que provoqueraient des taxes…

Décapitalisation : une baisse du cheptel-mère de 20 % à horizon 2030 aurait des conséquences quasi irréversibles « bien au-delà des fermes »

Dans le cadre des Matinales de la Recherche tenues le 18 mars à Paris, la société de conseil Ceresco a projeté, pour le compte…

<em class="placeholder">Florent Meliand, sélectionneur et éleveur de Limousines en système naisseur à Saint-Ulphace (Sarthe)</em>
Florent Méliand, éleveur de limousines dans la Sarthe : « Mon objectif est d’en faire des ruminants le plus tôt possible »

Rationaliser les coûts, Florent Méliand, à Saint-Ulphace dans le pays du Perche sarthois, l’a toujours intégré dans sa logique…

<em class="placeholder">Vache Aubrac couchée sur une logette.</em>
Bâtiment d'élevage : « Nos vaches aubrac s’accommodent bien aux logettes conçues pour les laitières »

À l’EARL des Bachoux, à Valuejols dans le Cantal, soixante-dix vaches aubracs ont remplacé depuis 2022 les montbéliardes dans…

<em class="placeholder">parc de contention pliable </em>
Astuce d’éleveur : un parc de contention qui se replie le long du bâtiment

Éric Castanié, à Valence-d’Albigeois dans le Tarn, a monté un parc de contention fixé sur la façade avant de son bâtiment…

charolaise vêlage
La provision pour augmentation de la valeur du stock de vaches est-elle intéressante ?

La déduction fiscale 2024 devient provision en 2025 et même, en pratique, une prime à l’augmentation du cheptel.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande