Que faire des prairies touchées par la sécheresse ?
Dans l’épisode 22 de la saison 2 de Radio prairies (Groupe Herbe Franche Comté), Patrice Pierre de l’Institut de l’élevage, interviewé par Florian Anselme, responsable innovation et relations filières à la coopérative Eva Jura et repris par le Groupe Herbe Franche-Comté, donne des pistes d’adaptation pour les prairies touchées par la sécheresse.
Dans l’épisode 22 de la saison 2 de Radio prairies (Groupe Herbe Franche Comté), Patrice Pierre de l’Institut de l’élevage, interviewé par Florian Anselme, responsable innovation et relations filières à la coopérative Eva Jura et repris par le Groupe Herbe Franche-Comté, donne des pistes d’adaptation pour les prairies touchées par la sécheresse.
La question est simple, « Que faire des prairies grillées ? ». Dans un premier temps, il est important de différencier prairies temporaires et prairies permanentes. « Notamment à travers le pouvoir de récupération dont ces dernières disposent (végétation diversifiée, adaptée au contexte de sol de l’exploitation). Il est donc important d’attendre le retour des pluies et le redémarrage de la végétation avant de statuer sur une intervention à réaliser. On sous-estime souvent cette capacité de récupération des prairies naturelles », observe Patrice Pierre, spécialiste des prairies à l’Institut de l’élevage.
Réaliser un diagnostic floristique
Au redémarrage de la végétation, la réalisation d’un diagnostic floristique est essentielle pour hiérarchiser les prairies au regard de trois situations.
1- Les bonnes espèces sont encore présentes et bien mélangées. Des conditions météorologiques automnales douces permettront à la prairie de se refaire une santé et de les remettre dans le cycle d’exploitation.
2- On constate l’apparition de sol nu, combinaison de la sécheresse et du surpâturage qui épuise les espèces. On peut alors regarnir la prairie sans détruire la flore existante par le sursemis. « Attention toutefois, le sursemis reste une technique exigeante dans sa mise en œuvre et aléatoire dans sa réussite », insiste Patrice Pierre.
3- La végétation est très dégradée, la prairie produit peu, les trous sont colmatés par l’apparition de mauvais fourrages (capselle, pâturin commun). La prairie perd alors en qualité, les plantes ne se mélangent plus, on n’a plus de mosaïques. « Il faut alors se poser la question de la place de cette prairie dans le système. Si elle est destinée à des animaux aux besoins élevés, se pose la question de la rénovation. Sinon, elle peut être repositionnée par une autre utilisation au sein du système, pour des animaux aux besoins moins élevés. La rénovation d’une prairie permanente reste une difficulté du point de vue technique. »
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Pour écouter le podcast complet : Radio prairies - Saison 2 - Episode 22 - Que faire de mes prairies touchées par la sécheresse ?