Produire des références sur les logettes dans l’Ouest
Le site de la ferme expérimentale des Etablières, en Vendée, a été rénové. Différents types de logements ont été sélectionnés, dont une stabulation logettes pour 64 vaches allaitantes et leurs veaux.
Le site de la ferme expérimentale des Etablières, en Vendée, a été rénové. Différents types de logements ont été sélectionnés, dont une stabulation logettes pour 64 vaches allaitantes et leurs veaux.
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« Dans la réflexion de modernisation de la ferme expérimentale des Etablières, à la Roche-sur-Yon en Vendée, un nouveau bâtiment a été construit pour accueillir la moitié du troupeau de vache et les génisses : un côté logettes et un côté aire paillée. Nous avions besoin de références technico-économiques sur les stabulations logettes dans l’Ouest, ce type de logement pour vaches allaitantes étant en effet concentré principalement dans le Massif central, où les problématiques climatiques sont différentes des nôtres. D’autre part, on observe une opportunité d’utilisation de bâtiments laitiers pour des troupeaux allaitants », explique Sophie Valance, responsable de la ferme expérimentale des Etablières.
Avec ce nouveau logement, l’objectif est d’en mesurer les impacts sur la conduite des élevages allaitants, de le comparer aux stabulations sur aire paillée et de constituer un cadre de références pertinentes. « Aussi allons-nous observer un certain nombre de paramètres comme la consommation de paille, l’efficacité, l’organisation et le confort du travail (surveillance, nettoyage…), le comportement et le bien-être des animaux (temps d’adaptation des génisses et des vaches, évolution des aplombs, locomotion, propreté des membres, reproduction, vêlages…). La consommation d’eau et d’électricité sera également évaluée grâce à des sous-compteurs pour isoler le bâtiment du reste de la ferme expérimentale », poursuit la responsable de la ferme.
Un bâtiment de 64 places pour les couples mère-veau
Ce bâtiment a été conçu par le service bâtiments de la chambre d’agriculture de Vendée pour 64 places, couples mère-veau, pour des vêlages aussi bien de fin d’hiver (mises-bas du 1er janvier à début mars) que d’automne (mises-bas du 1er aout au 15 septembre). « Il a été découpé en 4 cases de 16 logettes pour des raisons expérimentales. Un éleveur n’a pas besoin d’autant de séparations. Nous sommes en conduite lisier. Les vaches sont sur tapis caoutchouc censé résister dix ans. Les 11 cases à veaux paillées ont été positionnées à l’arrière. Elles disposent chacune d’un abreuvoir. » Ce bâtiment comporte également une aire paillée intégrale pour loger les génisses. Le troupeau conduit en vêlage de fin d’hiver est, en ce moment, celui présent dans le bâtiment logettes. La moitié des femelles de ce groupe est entrée directement en logettes et vêlera dans les box paillés dédiés à cet effet. « L’autre moitié est sur l’aire paillée destinée aux génisses. Après mise-bas et une fois que l’on a l’assurance que le couple mère-veau se porte bien, on le placera dans les logettes (24 à 48 heures dans les deux conduites). »
Le passage aux logettes pour un troupeau non habitué s’est bien déroulé. Une surveillance en continu a été mise en place les premières 48 heures. « Dès qu’une vache se couchait sur l’aire raclée, on la faisait se lever. À la fin de ce délai, 80 % des vaches s’étaient habituées aux logettes », observe Sophie Valance.
Les veaux sont bloqués la journée et libérés pour la tétée matin et soir. « Pour éviter qu’ils ne tournent en rond autour du bloc de logettes, on a rajouté une grille de séparation entre les deux rangées de logettes, et on a placé un portillon au niveau du couloir de circulation le plus étroit pour faciliter la rentrée des veau dans leur case à l’arrière. »
Ambiance et lumière pour le bien-être des animaux
Pour assurer le bien-être animal, « on a souhaité un bâtiment le plus lumineux possible. Des panneaux translucides ont été installés sur le pignon Nord, en long pan et sur la toiture. Celle-ci est d’ailleurs plus basse et isolée au niveau des box à veaux pour une ambiance adaptée à ces derniers ». Des panneaux photovoltaïques (700 m2) ont par ailleurs été posés au-dessus de l’aire paillée des génisses.
Un certain nombre de vaches ont été mesurées pour dimensionner les logettes « qui sont donc sur-mesure. Elles sont équipées d’arrêtoirs en caoutchouc. Il n’y a pas d’arête vive pour éviter les lésions et le béton de l’aire de circulation a été balayé pour réduire le risque de glissades ». Pour ne pas favoriser les phénomènes de hiérarchie au sein des cases, le couloir de circulation où se trouve l’abreuvoir permet le passage de deux vaches, alors que le second ne laisse la place qu’à une bête.
Pour la toiture, « nous avons choisi de faire travailler une entreprise locale (BarSun) qui propose une technologie innovante à partir de PVC recyclé et de sciures de bois. La conception alvéolaire du profil crée une convection interne naturelle qui absorbe et offre une dispersion efficace de la chaleur. Elle limite la condensation dans le bâtiment », note Sophie Valance.
Un bâtiment fonctionnel et sécuritaire
« On a voulu ce bâtiment fonctionnel et sécuritaire. Il dispose d’un couloir de circulation extérieur, de nombreux passages d’homme. L’automotrice peut passer pour nourrir vaches comme veaux. Le plateau d’alimentation est surfacé et donc plus facile à nettoyer. La stabulation est équipée de caméras de surveillance. » Le curage est mécanisé et les portails automatisés. Le curage est automatique en l’absence de petits veaux. Ensuite, il est commandé manuellement. Il passe de deux à cinq fois par jour selon le nombre d’animaux présents.
Ce bâtiment comprend une fosse à lisier de 600 m3. On pense utiliser 1 200 m3 par an. On devra ainsi la vider deux fois. Le bâtiment présente une pente de 1 % vers la fosse. Pour l’aire paillée des génisses et des veaux, on dispose d’une fumière.
La reproduction du troupeau en vêlage de début d’hiver commence le premier avril et se poursuit neuf semaines. Les trois premières semaines les vaches sont inséminées, la reproduction se fait ensuite en monte naturelle. Les génisses sont quant à elles inséminées à 100 % sur synchronisation.
« Pour l’instant, aucun programme de recherche n’est en cours. Le personnel de la ferme est dans une période d’observation (locomotion, propreté des membres, présence de lésions, à l’entrée, pendant et à la sortie de l’hiver) pour élaborer ensuite des expérimentations pertinentes. Toutes les vaches sont par ailleurs équipées d’un collier évaluant le temps de rumination, de repos, d’activité et d’ingestion. On verra par la suite comment se servir de toutes ces données », conclut Sophie Valance.