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Négoce en bovins vifs : s’adapter face à la baisse du cheptel bovin

La Fédération française des commerçants en bestiaux fête ses 80 ans. Si la relève est assurée avec une jeune génération de négociants, les restructurations d’entreprises et l’évolution du métier sont à l’ordre du jour pour s’adapter à la baisse d’effectif des bovins.

négociant achat bétail en ferme
© La-viande.fr

« Aujourd’hui, la baisse extraordinaire du cheptel met la filière au bord de la rupture. Mais le négoce en bétail est un métier qui a su s’adapter au cours du temps : c’est le thème de notre assemblée générale » a présenté Dominique Truffaut, président de la Fédération française des commerçants en bestiaux (FFCB) lors d’une conférence de presse le 22 juin 23, quelques jours avant l'assemblée générale de la fédération.

« Les 80 ans de la création de la FFCB que nous fêtons en 2023 sont une occasion de mettre en lumière notre activité de mise en marché, et tout le travail que les négociants réalisent pour le bien de la filière. »

Dominique Truffaut a rappelé que 60 % du commerce est réalisé par le privé. « Soixante-quinze pourcents des éleveurs de ruminants travaillent au moins pour une partie de leurs ventes avec le négoce. Le secteur met en place à l’engraissement un animal sur deux, et exporte sur pays tiers 80 % des bovins » a-t’il précisé.

Le syndicat patronal regroupe aujourd’hui 250 adhérents, dont plus de 80 % des plus grandes entreprises du secteur et de nombreuses petites entreprises. « Nous avons gagné des adhérents par rapport à il y a dix-huit mois, grâce à une remobilisation dans les régions auprès des entreprises. »

« La relève est assurée dans le métier de négociant en bestiaux. Dans les réunions nous avons plus d’un tiers de jeunes professionnels » se félicite Dominique Truffaut.

« Le métier a de l’avenir, mais il n’est plus le même que celui de nos parents » confirme Alexandre Berthet, président de la commission jeunes de la FFCB. Aujourd’hui, le négoce privé est un interlocuteur en pointe sur les réglementations et les différents cahiers de charges. Il développe aussi le conseil auprès des éleveurs. Les entreprises savent organiser des expéditions d’animaux pour l’élevage vers des pays lointains (Kazakstan, Mongolie) comme mettre en oeuvre des bateaux pour exporter des bovins vifs vers les pays tiers méditerranéens.

« Depuis deux ans, les négociants de la FFCB ont créé leur démarche RSE Qualinégoce, avec plus de 150 items et une certification par un organisme indépendant. Des logiciels nous permettent d’optimiser le bilan carbone des tournées. Nous appliquons la grille interprofessionnelle du bien-être animal »  explique Angélique Lhuillier, administratrice de la FFCB. L’application de la loi de santé animale et l’évolution de la réglementation du transport des animaux sont les prochains défis à relever.

« Forcément, les entreprises vont devoir se restructurer face à la baisse extraordinaire du cheptel » constate Dominique Truffaut. La pyramide des âges facilite cette transition, car celle des négociants est à l’image de celle des éleveurs. Si certains négociants restaient en activité jusqu’à un âge très avancé par le passé, c’est moins vrai aujourd’hui. « La fédération sera là pour accompagner les entreprises dans ce changement. »

 

Tenir un discours constructif

« Depuis dix-huit mois, à mon sens, les prix rémunèrent correctement les éleveurs et il faut accompagner les éleveurs vers » estime Dominique Truffaut, président de la FFCB. « Ce n’est pas l’opinion d’une partie des éleveurs qui considère que les prix ne sont pas à la hauteur. Je pense qu’il ne faut pas répéter tous les jours que le métier est foutu, mais accompagner les éleveurs dans cette mutation. »

« Certaines de nos entreprises pratiquent la contractualisation car c’est un bon moyen de sécuriser le revenu de chacun et les approvisionnements. Attention, il s’agit d’une contractualisation volontaire, qui ne porte pas sur toutes les catégories d’animaux, et avec les parties qui le souhaitent. »

 

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