Monitoring : le capteur à la queue, l’outil par excellence pour la détection des vêlages
Non-invasifs et ultra-précis, les capteurs à la queue sont les outils privilégiés par les éleveurs qui souhaitent un suivi rapproché. Leur usage peut être complémentaire aux capteurs de monitoring multifonctions.
Non-invasifs et ultra-précis, les capteurs à la queue sont les outils privilégiés par les éleveurs qui souhaitent un suivi rapproché. Leur usage peut être complémentaire aux capteurs de monitoring multifonctions.
Pour la détection des vêlages, deux marques dominent aujourd’hui le marché français. Le capteur SmartVel d’Innoval, lancé en 2012 et le détecteur conçu par la société irlandaise Moocall, disponible en France depuis 2015. SmartVel est le produit leader en nombre d’élevages équipés et d’animaux suivis. « Les éleveurs allaitants représentent environ 70 % des utilisateurs », situe Matthieu Marteau, responsable des solutions de monitoring chez Innoval. Sa fonction unique lui donne l’avantage niveau fiabilité, avec 95 % des vêlages détectés et moins de 1 % de fausses alertes. « Les 5 % qui échappent au capteur concernent, dans la plupart des cas, une délivrance très rapide et sans effort », poursuit-il. L’appareil se base sur les mouvements de la queue, avec un accéléromètre trois axes sur le même principe qu’une boussole. « En complément, l’algorithme est configuré pour déceler les comportements spécifiques à la préparation au vêlage (coliques, contractions, activité…). » Pour Moocall, la détection est, elle aussi, assurée dans 95 % des cas.
L’utilisateur est prévenu 1 à 2 heures avant l’expulsion du veau, « ce qui permet de suivre le bon déroulement du vêlage sans intervenir trop rapidement ». En cas de vêlage long, SmartVel comme Moocall adresse une nouvelle alerte 2 heures après pour prévenir d’une éventuelle anomalie. En règle générale, il est recommandé d’installer les capteurs trois à quatre jours avant la date du terme.
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Attention à l’autonomie et à la portée
Question autonomie, le Smartvel dispose d’une batterie longue durée (sept ans minimum) tandis que le Moocall bénéficie d’une batterie rechargeable autonome entre quatre et six semaines. Côté réseau, le SmartVel se compose d’un boîtier antenne 4G intermédiaire. Sa portée va jusqu’à 1 km. Le détecteur Moocall est équipé d’une carte SIM multiopérateurs, ce qui l’affranchit d’une limite de portée. Il se connecte automatiquement au réseau GMS disponible pour l’envoi des alertes (SMS et/ou notifications).
Les deux outils se distinguent également par leur mode de pose : le SmartVel se fixe sur la queue de la vache avec des bandes adhésives spéciales, avec une tenue jusqu’à 15 jours, alors que le Moocall Calving Sensors se clipse avec une sangle à cliquet, dont la taille est ajustable.
Bien faire le distinguo entre détecteur et indicateur de vêlage
Ces outils sont exclusivement dédiés à la détection des vêlages, ce qui les distinguent des capteurs embarqués à plusieurs fonctions. Concernant ces derniers, « des alertes santé ou détresse peuvent être générées en lien avec une mise bas mal engagée. C’est pourquoi on parle d’indicateur au vêlage », précise Raphaëlle Deffrenne, responsable supports clients monitoring pour SenseHub (MSD Santé animale).
À titre d’exemple, pour le collier FarmLife conçu par ITK, « près de 70 % des vêlages sont détectés, les 30 % restants étant associés à des vêlages faciles », estime Thomas Aubry, directeur opérationnel d’iOtee. Leurs usages sont différents, mais complémentaires, car la détection des modifications de comportements annexes (position couché/debout, baisse d’activité, de rumination…) peut être un plus pour la précocité de l’alerte.
Chez SenseHub, « nous recommandons aux éleveurs d’apposer les colliers quelques jours avant la date de terme présumée et de les laisser jusqu’à 90 jours après la naissance du veau, de façon à suivre la reprise du cycle, mais aussi à repérer les éventuelles complications après vêlage », complète Raphaëlle Deffrenne.
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Une petite révolution
Avec le lancement officiel de son nouveau capteur embarqué Mozae, le groupe iOtee a pour ambition de s’apparenter à un détecteur de vêlage (et non plus à un indicateur), avec le passage à un seuil de 90 %. « Le gros intérêt du collier, c’est de réunir sur un seul outil le suivi des vêlages et des chaleurs ainsi que les services annexes qui analysent le comportement du bovin », souligne Thomas Aubry, le directeur opérationnel iOtee. D’après Pierre Lechevallier, responsable zootechnique iOtee, les alertes seront paramétrables en fonction du profil de chaque éleveur, au sein d’une même exploitation, selon s’il souhaite être averti à chaque mise bas ou bien juste en cas de vêlage difficile. « Les seuils de sensibilité pourront par ailleurs être ajustés suivant le plan d’accouplement de chaque animal, en fonction du risque pris », détaille l’expert.