Mobilisation agricole le 9 mars dans un large Massif Central
L’appel à la mobilisation des Fdsea et JA du grand Massif central s’est traduite le 9 mars par des actions coup de poing dans la plupart des départements de cette grande région. Objectif : maintenir la pression sur les prix et la PAC.
L’appel à la mobilisation des Fdsea et JA du grand Massif central s’est traduite le 9 mars par des actions coup de poing dans la plupart des départements de cette grande région. Objectif : maintenir la pression sur les prix et la PAC.
Comme dans tous les départements où l’agriculture est focalisée sur l’élevage bovins viande faute de pouvoir produire autre chose, les éleveurs du grand bassin allaitant multiplient les signaux d’alerte pour dire combien leur situation devient chaque jour plus intenable. Mardi 9 mars, rejoignant l’appel lancé par la FRSEA et les JA d’Auvergne-Rhône-Alpes, des délégations d’éleveurs de cette grande région se sont mobilisés en prenant pour cible l’Etat pour dénoncer « une loi Ega pavée de bonnes intentions mais assorties de règles trop peu contraignantes pour que les agriculteurs soient enfin payés au coût de production » et d’alerter également sur « les menaces qui planent sur la pérennité des aides couplées animales dans le cadre de la réforme de la PAC, soutiens pourtant indispensables pour permettre le maintien d’une activité de production agricole sur tout le territoire français ».
Baisse des aides couplées redoutée
Le ministère de l’Agriculture est en train de plancher sur cette donnée clé du nouveau mode de répartition des aides compensatoires dans le cadre de la prochaine PAC mais ne laisse guère fuiter d’éléments sur le contenu de ce travail. « Alors que le ministère ne s'exprime pas encore sur les options retenues et entretient le doute sur le moment des arbitrages, nous redoutons fortement des baisses sur les aides à l'élevage (aides couplées) et à la montagne (ICHN) » explique la Fdsea de l’Aveyron. « Sur les aides couplées, des hypothèses allant jusqu'à - 30 %, voire - 50 % de baisse circulent. Sur l’indemnité compensatoire aux handicaps naturels, soutien majeur en zone de montagne, certains proposent de la diluer pour financer d’autres mesures, comme par exemple l’assurance récolte »
Et de rappeler que sur tous ces territoires, l’élevage génère toute une économie rurale qui ne s’arrête pas aux portes des fermes : laiteries, fromageries, découpe, transformation, soins et alimentation des animaux, services, bâtiments, machinisme, agro-alimentaire… Dans un département comme l’Aveyron, l’Agriculture et l’agro-alimentaire représentent un tiers des emplois. Cette économie de l’élevage a ensuite un rôle déterminant pour entretenir la beauté des paysages, lesquels sont par ricochet un atout déterminant pour le tourisme, et plus globalement pour la qualité de vie de ces départements.
Maintenir le pastoralisme
« Les aides de la PAC ne sont pas un "chèque en blanc". Elles sont soumises au respect de plusieurs critères environnementaux, territoriaux et de renouvellement des générations. » rappelle cette Fdsea. « Les « aides couplées » soutiennent l’élevage, comme activité menacée de régression à la fois sur des territoires qui n’ont pas d’alternatives, et sur des territoires qui peuvent abandonner l’élevage au profit des cultures.» Elles sont qui plus est dégressives et plafonnées. Quand à l’ICHN, elle compense les contraintes naturelles liées aux pentes, à l’altitude, à la nature des sols,… « C’est une aide à l’hectare, dégressive au-delà de 25 hectares. Elle encourage, de fait, une agriculture raisonnée en lien avec les réalités du territoire. Elle maintient le pastoralisme, préserve les sols autant de leur sur-exploitation que de leur sous-exploitation. Elle contribue à la dynamique des territoires et au renouvellement des générations. » et d’ajouter : « Les montagnes ne se sont pas aplanies, donc l’ICHN ne doit pas l’être non plus ! »