[Covid-19] Le marché des jeunes bovins risque de s'alourdir encore
Les sorties de jeunes bovins sont ralenties. Cela pourrait s'aggraver en ce début mai à cause d'une reprise saisonnière de la production et de l'effet d'un pic de naissances observé en septembre et octobre 2018.
Les sorties de jeunes bovins sont ralenties. Cela pourrait s'aggraver en ce début mai à cause d'une reprise saisonnière de la production et de l'effet d'un pic de naissances observé en septembre et octobre 2018.
Les sorties des jeunes bovins sont déjà bien ralenties. Le stock, évalué par l'Institut de l’Elevage grâce à l’outil de modélisation MODEMO, était au 26 avril de 5 900 jeunes bovins de type viande. « Ceci représentait un retard de sorties de l’équivalent d’une demi-semaine d’abattage » selon la note de conjoncture hebdomadaire de l’Institut de l’Elevage.
Mais le péril va croissant. Si les abattages restent au même niveau qu'actuellement, «il pourrait y avoir 7 000 animaux en stock dans les fermes», prévient Guy Hermouet, président de la section bovine d'Interbev dans un entretien à Agra Presse le 30 avril. Ce nombre correspond aux «animaux présents dans les élevages prêts à sortir début mai». Ce surplus potentiel s'explique par la reprise saisonnière de la production et par un pic de naissances observé en septembre et octobre 2018.
Des stocks importants dans l'Est de la France
Guy Hermouet observe des «niveaux de stock disparates selon les opérateurs», concentrés dans trois bassins: «1600 à 1800 bêtes dans l'Est, 1100 dans l'Ouest et entre 700 et 800 en Rhône-Alpes».
Pour résorber le surplus de viande, la filière étudie plusieurs pistes d'action, dont l'aide alimentaire. La Commission européenne a ouvert l'aide a stockage privé. Ce n'était pas une demande d'Interbev, qui aurait préféré un dégagement de marché. Le stockage privé permet le retrait temporaire des produits du marché, pour une durée de deux à trois mois minimum, et de cinq à six mois maximum. Les premières demandes d’aide au stockage privé pourraient être déposées à partir du 7 mai 2020.
Plusieurs pistes d’action sont étudiées dont le stockage privé
L’aide au stockage privé de viande bovine concernerait les quartiers arrière avec os réfrigérés des gros bovins âgés de plus de 8 mois. « La Commission a accepté de revoir, à la marge, certaines dispositions des projets de règlement, par exemple ouvrir le stockage privé aux quartiers arrière de gros bovins désossés ou diminuer le tonnage minimum par contrat pour permettre à un plus grand nombre d’opérateurs d’accéder au dispositif, avec l’introduction de la classe O dans les produits éligibles » précise FedeV dans sa lettre hebdomadaire d’information du 30 avril 2020.
Les veaux restent à l’heure actuelle exclus de cette mesure. Les professionnels ont renouvelé avec force leur demande française d’ouverture du stockage privé à la viande de veau.
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