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Les différentes formes de maïs fourrage testées sur jeunes bovins

Arvalis Institut du végétal a comparé à de l’ensilage standard le maïs plante entière récolté en coupe haute, l’ensilage de maïs épis et le maïs grain humide. Toutes ces méthodes de récolte permettent d’excellentes performances zootechniques et engendrent peu de différences au niveau des résultats économiques.

A la ferme expérimentale de Saint-Hilaire-en-Woëvre, dans la Meuse, Arvalis Institut du Végétal a comparé la valorisation par des jeunes bovins en engraissement de maïs récoltés sous quatre formes différentes : l’ensilage de maïs « coupe haute » (fauché à environ 60 cm), l’ensilage de maïs épis, le maïs grain humide entier inerté et l’ensilage de maïs grain humide broyé. Les suivis ont porté sur les années 2015 et 2016, sur cinq lots de 16 jeunes bovins charolais.

L’intérêt de faucher haut, à une hauteur de 55 à 60 cm, est de concentrer l’énergie et de réduire la part de fibres du bas de la tige. A cet endroit, elles sont essentiellement ligneuses et donc peu digestibles. « Avec une coupe à 55 cm de haut, on gagne dans l’ensilage de maïs 3 % d’amidon et 0,04 UFL/kg MS. La digestibilité est améliorée de 2,4 % et le taux de matière sèche de 2 à 3 % », précise Didier Deleau, d’Arvalis Institut du végétal. « En contrepartie, le rendement baisse de 35 kg MS/ha par cm récolté en moins. » La conservation est identique à celle d’un maïs ensilage standard.

L’ensilage de maïs épis, qui contient uniquement les grains, la rafle et les spathes, est un aliment énergétique dont la teneur en cellulose est quatre fois plus élevée que celle d’un maïs grain.

Les performances des jeunes bovins ont tourné en moyenne autour de 1680 g/j de croissance, avec un abattage à 426 kg de carcasse (plus ou moins 10 kg). Les différences de présentation du maïs ont peu impacté les résultats. « Les performances de croissance sont toutes équivalentes entre elles, à 1 % près, commente Didier Deleau. C’est 1 % de mieux pour l’ensilage de maïs épis et 1 % de moins pour l’ensilage « coupe haute ». " Les performances d’abattage sont elles aussi très comparables, quelle que soit la forme de présentation du maïs, avec des GMQ carcasse tous supérieurs à 1060 g/j, et pas de différences sur le rendement commercial ni sur la conformation.

« Pour calculer les coûts alimentaires, nous avons regardé dans nos conditions lorraines sur les années 2000 à 2015 comment se positionnent les différents régimes étudiés, explique ensuite Didier Deleau. Il s’avère que les rations sont toujours hiérarchisées de la même façon, quelle que soit l’année. » Une simulation a ensuite été faite en faisant varier le rendement des cultures. A Saint Hilaire, le potentiel de rendement du maïs est de 11 tMS/ha. Si celui-ci était de 13 tMS/ha, soit une augmentation de 20 %, la simulation montre que le résultat économique de l’atelier d’engraissement serait amélioré de 400 à 500 euros, notamment pour la ration à base de maïs grain humide et enrubannage et pour la ration maïs épis.

Léger avantage à l’ensilage de maïs épis

Avec le maïs grain humide associé à 2,3 kg MS d’enrubannage de prairie ou de luzerne, la concentration énergétique de la ration augmente de 14 % et on économise de 620 à 700 kilos brut de concentrés (surtout énergétique) par rapport au régime de référence maïs ensilage « standard ». « Mais, dans nos conditions lorraines, avec l'utilisation de maïs typés "fourrage", les rations avec maïs grain humide sont toujours un peu plus chères que les autres, de 30 à 50 euros par jeune bovin », commente Didier Deleau. La situation peut être complètement différente en fonction du rendement en grains du maïs.

En ce qui concerne l’ensilage de maïs « fauche haute », la consommation des jeunes bovins a représenté 100 kg MS de moins qu’avec l’ensilage « standard », les quantités nécessaires de concentrés restant sensiblement les mêmes. « Le coût de cette ration est parmi les plus faibles et cette pratique ne dégrade pas les résultats économiques de l’exploitation. » D’après la bibliographie, on pouvait attendre un léger avantage économique avec le maïs ensilage « coupe haute », mais cela ne s’est pas vérifié dans les conditions de l’expérimentation. Celle-ci a porté sur une seule année et la valeur alimentaire du maïs fauché haut s'est révélée peu différente de celle du standard. Ce résultat doit donc être interpété avec précautions.

L’ensilage de maïs épis permet de ne pas apporter de concentré énergétique mais il nécessite quand même 70 kg bruts de concentré protéique de plus par jeune bovin qu’avec de l’ensilage « standard ». Les résultats techniques obtenus sont légèrement supérieurs aux autres rations et le coût de rationnement est intermédiaire, entre le maïs grain humide et le maïs plante entière. « Ramenés à l’échelle de l’exploitation, les résultats économiques avec l’ensilage de maïs épis sont finalement proches de la référence. »

En prolongement de ces essais, depuis 2016, Arvalis Institut du végétal teste des rations d’engraissement plus riches en herbe ou en luzerne pour réduire les besoins en concentré azoté tout en préservant une bonne densité énergétique : maïs épis et enrubannage de luzerne, ou bien moitié ensilage « standard » moitié ensilage épis et enrubannage d’herbe. Les premiers résultats sont encourageants.

Les rations testées

1 Ration de référence : 57 % de maïs ensilage standard (coupe à 24 cm), 17 % de tourteau de colza, 25 % d’orge.
2 Maïs ensilage « coupe haute » (coupe à 64 cm) et tourteau de colza : 54 % de maïs ensilage « coupe haute », 18 % de tourteau de colza, 26 % d’orge.
3 Maïs épis et tourteau de colza : 71 % d’ensilage de maïs épis, 22 % de tourteau de colza, 6 % de paille alimentaire.
4 Maïs grain humide entier inerté (en big bag) et enrubannage de luzerne : 63 % de maïs grain humide entier, 12 % de tourteau de colza, 24 % d’enrubannage de luzerne.
5 Maïs grain humide broyé ensilé (en boudin ou silo) et enrubannage de prairies permanentes : 56 % de maïs grain humide broyé, 24 % d'enrubannage d'herbe, 18 % de tourteau de colza.

L'ensemble des lots reçoivent 1 à 2 % de CMV et de la paille à volonté.

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