« Le véritable fait marquant de ces cinq dernières années reste le boom du haché,
qui touche tous les circuits. En GMS et RHD, il est principalement issu de vaches laitières. Toutefois une part croissante de viande du troupeau allaitant finit en steak haché, surtout par défaut, face à la contraction des exportations et du cœur de gamme en GMS. Mais ce marché du haché ne permet pas de bien valoriser les bovins de race à viande. La segmentation est certes de plus en plus poussée, mais sur des critères techniques qui ne permettent pas, sauf sur quelques niches, de mettre en avant la race. »
« Aujourd’hui, le monde agricole se voit de plus en plus attaqué
par différents lobbies écologistes. Alors que la COP21 s’est tenue récemment à Paris, il me paraît nécessaire de rappeler le rôle fondamental qu’a eu depuis la nuit des temps l’agriculture sur l’environnement. La France n’est pas la forêt amazonienne, ni le pôle Nord ! Si les paysages du pays le plus touristique au monde sont ce qu’ils sont aujourd’hui, c’est grâce à la main crevassée de générations de paysans. Il est anormal que des individus triant quelques déchets ou faisant quelques mètres par jour à vélo dans des villes croient sauver le monde. Malheureusement, ce lobby environnementaliste est de plus en plus présent et s’oppose systématiquement au monde agricole. (…) C’est pourtant bel et bien l’environnement qui est préservé grâce aux éleveurs. Nos grandes races de bovins viande et d’ovins viande participent au maintien en l’état de nombreux milieux ouverts. Si la consommation de viande venait à chuter, que deviendraient les bocages normands et les estives du Massif central ? L’élevage est la seule option pour entretenir ces territoires où il est surtout la principale activité économique. (…) Au-delà de ces lobbies qui l’accablent, l’agriculture se voit imposer de nouvelles contraintes. Je veux parler des prédateurs qui s’installent dans des contrées où l’agriculture peine à dégager un revenu, où les productions sont les plus fragiles et où l’agriculture est la plus vertueuse. S’il se propage davantage, le loup sera bientôt le fossoyeur de l’élevage de montagne, et le premier tributaire de cette catastrophe sera une déprise dans les zones les moins favorisées avec un enfrichement dévastateur pour l’environnement. »