"Le traitement de l’eau a participé à éliminer les diarrhées des veaux"
Charles Douté, éleveur de Salers dans l’Orne, s’est équipé d’une installation de traitement au peroxyde d’hydrogène pour désinfecter l’eau de son puits et lutter contre les dépôts.
Charles Douté, éleveur de Salers dans l’Orne, s’est équipé d’une installation de traitement au peroxyde d’hydrogène pour désinfecter l’eau de son puits et lutter contre les dépôts.
Charles Douté élève 45 Salers à Briouze, dans l’Orne, en système naisseur. Pour l’abreuvement du troupeau, il utilise un puits de neuf mètres de profondeur qui pourvoit toute l’année aux besoins des animaux. En 2015, une nouvelle stabulation a été mise en service et si les veaux nés en septembre-octobre se développaient bien, les veaux nés en mars ont commencé à déclarer des diarrhées récurrentes. "J’ai alors travaillé sur les conditions de logement, l’alimentation et la minéralisation du troupeau. Cela a amélioré un peu la santé des veaux, mais le problème des diarrhées n’était pas vraiment résolu. Je me suis alors penché sur la qualité de l’eau d’abreuvement, explique Charles Douté. Assurer la bonne qualité de l’eau fait partie de l’ensemble des mesures qui permettent au troupeau de conserver une bonne santé globale."
Chez Charles Douté, une analyse d’eau a révélé en 2017 la présence de bactéries coliformes en quantités très importantes (taux de coliformes supérieur à 200 pour 100 ml d’eau, la norme étant zéro) et un taux élevé de bactéries anaérobies sulfatoréductrices (5 pour 20 ml). L’eau présentait également un taux de bactéries aérobies revivifiables à 22 °C et 36 °C de respectivement 120 et 17 par ml, traduisant une situation propice au redéveloppement des bactéries dans l’installation de distribution.
Charles Douté s’est alors équipé d’une installation de traitement de l’eau au peroxyde d’hydrogène. Elle consiste en une pompe doseuse, installée sur son ballon de réserve de 1 000 litres. "L’analyse chimique avait montré que l’eau contient un peu de fer et de manganèse et dans ce cas, le peroxyde d’hydrogène est plus indiqué que le chlore", explique Guillaume Chapurlat, responsable Effiterr Eau. L’investissement a représenté, avec du bon matériel, entre 1 500 et 2 000 euros. En même temps, a été posé un nouveau réservoir pression pour réguler la pression de l’eau autour de trois à quatre bars. Une analyse microbiologique de contrôle réalisée quelques semaines après la mise en route de l’installation a confirmé que la qualité de l’eau était devenue conforme, et que le réglage de la pompe doseuse était bon.
Un réglage du dosage deux fois par an
"Depuis que l’eau est traitée, les veaux ne sont plus malades comme ils l’étaient. Cela n’empêche pas évidemment des passages de virus de temps en temps, mais globalement l’impact de l’installation a été très positif, constate Charles Douté. Il est arrivé que la pompe soit désamorcée, et quelques jours plus tard, de petites diarrhées sont d’ailleurs réapparues chez les veaux. J’apprécie aussi que l’eau des bacs dans les prés ne verdisse plus au bout de trois ou quatre jours." L’entretien de l’installation se résume à changer le bidon de peroxyde d’hydrogène quand il est vide, et à remplacer des clapets tous les ans ou tous les deux ans (environ 150 euros). En période de forte pluviométrie, l’éleveur augmente le dosage du peroxyde d’hydrogène (130 ml au lieu de 100 ml le reste de l’année). Au moment des vêlages, Charles Douté contrôle également avec une bandelette la présence de peroxyde d’hydrogène en bout de ligne. "Je suis ainsi sûr que tous les abreuvoirs distribuent de l’eau traitée."
"De l’eau propre dans un réseau et des abreuvoirs propres"
"Chez Charles Douté, on aurait pu essayer de protéger davantage le puits des infiltrations et des pollutions directes. Mais il faut avoir en tête que l’eau est en circulation permanente dans le sol. Si on voulait protéger complètement le puits, il faudrait aménager un périmètre de captage sur 100 à 300 mètres autour de lui, sur une surface qui serait déterminée en connaissant le chemin que prend l’eau qui l’alimente. Ce n’est donc pas possible pour un élevage. De plus, la contamination peut également se faire depuis le réseau de distribution et au niveau des abreuvoirs. Pour garantir une eau en tout point conforme pendant 365 jours par an, la solution est la désinfection chimique rémanente. De l’eau propre dans un verre propre !
Le peroxyde d’hydrogène est un système facile à mettre en place et parfaitement adapté à la chimie de l’eau de Charles Douté. Il y a cinq ans, la grande majorité des systèmes de traitement de l’eau installés en élevage bovin utilisaient le chlore. C’est le système le moins cher et le plus simple. Depuis trois ans, se développe le traitement au dioxyde de chlore, qui revient plus cher mais qui est plus performant, nettement plus rémanent et qui convient bien mieux aux eaux dures ou aux eaux riches en fer."