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Rationnement
le résultat d'analyse du maïs en cinq points

Rappels avec Arvalis Institut du Végétal des critères d'analyse importants à connaitre pour bien complémenter son ensilage de maïs.

Pour une même valeur UFL, on peut avoir des maïs très différents sur le plan de leur teneur en amidon et de la digestibilité de la partie "tige feuilles".
Pour une même valeur UFL, on peut avoir des maïs très différents sur le plan de leur teneur en amidon et de la digestibilité de la partie "tige feuilles".
© S. Leitenberger

L’analyse d’un échantillon prélevé à la récolte d’ensilage de maïs donne de nombreuses informations. L’ensilage de maïs étant avant tout une source d’énergie, les plus importantes de ces informations sont les valeurs énergétiques (DMO, UFL et UFV) calculées à partir des analyses. Un maïs contient en moyenne 0,91 UFL/kg MS, soit 0,81 UFV/kg MS ou 71 % de DMO. On peut décomposer cette valeur énergétique entre ce qu’apportent les grains (teneur en amidon) et ce qu’apportent les tiges-feuilles (DMO du « non amidon »).


1-La teneur en matière sèche du maïs fourrage

Elle sert à calculer les rendements, les stocks et les quantités distribuées. « C’est un indicateur pratique pour décrire le stade de récolte et ses conséquences possibles sur la conservation de l’ensilage et l’ingestion », rappelle Gildas Cabon d’Arvalis Institut du végétal. L’objectif est de récolter dès que la plante cesse d’augmenter son rendement, vers 22-23 % de MS des tiges et feuilles. À ce stade, la teneur en MS de la plante entière est comprise entre 30 % (peu de grains) et 36 % (beaucoup de grains). À des stades plus avancés, la conservation peut poser problème si le maïs est mal tassé. D’autre part, les valeurs UF et PDI du bulletin d’analyse sont alors surestimées car on est hors des limites de validité des équations de prédiction. En dessous de 30 % de MS, on pénalise la conservation (écoulement de jus) et souvent l’ingestion.

2- La teneur en amidon de la plante entière

Elle est en moyenne de 30 % mais elle peut varier de 0 à plus de 40 %. « Elle augmente avec le stade de maturité. Il y a aussi des différences génétiques, et surtout des différences liées aux conditions climatiques », explique Bertrand Carpentier d’Arvalis Institut du végétal.

L’amidon du maïs, qui augmente la densité énergétique des rations, est très intéressant sauf dans deux cas. Premièrement dans le cas d’un stade trop avancé, car la forme « vitreuse » n’est pas bien digérée par les bovins. Deuxièmement, dans le cas d’une teneur trop élevée dans la ration, qui entraîne un transit trop rapide, c’est-à-dire un gaspillage, et aussi un risque de sub-acidose. « Pour l’engraissement de jeunes bovins, on peut viser 35 à 38 % d’amidon dans la ration », selon Gildas Cabon.


La teneur en amidon figurant sur le bulletin d’analyse permet de raisonner le choix de la complémentation énergétique du maïs. Si l’ensilage est déjà riche en amidon, il vaut mieux limiter l’apport de céréales et se tourner vers une autre source d’énergie.

3- Le Dinag et la dMOna.

Connaissant la teneur en amidon du maïs et sa digestibilité, on peut en déduire un indicateur de la valeur des « tiges + feuilles ». Sur le bulletin d’analyse, certains laboratoires donnent la valeur de Dinag : c’est une façon de présenter le résultat de digestibilité enzymatique mesurée sur fourrage vert, en la rapportant à la quantité de matière sèche moins l’amidon et moins les glucides solubles ; ce critère est beaucoup utilisé par les sélectionneurs, qui travaillent sur fourrage vert.

Arvalis a proposé d’utiliser la dMOna (na = non amidon), qui exprime la DMO rapportée à la quantité de matière sèche moins les matières minérales et moins l’amidon. Elle peut se calculer sur fourrage vert ou ensilé. Certains laboratoires mettent cette valeur calculée sur leur bulletin. La DMOna du maïs peut être comparée à la DMO des autres fourrages et sa plage de variation est aussi étendue que celle de l’herbe, entre un ensilage précoce et un foin tardif.

La valeur d’encombrement du maïs peut être déduite à partir de l’amidon et de DMOna, indépendamment de la teneur en MS. La DMOna n’intervient pas dans le calcul de ration, mais permet de raisonner la complémentarité entre fourrages.

4- La teneur en matières azotées totales (MAT)

Elle diminue quand le rendement de la culture augmente, par effet de dilution. Elle varie aussi d’une année à l’autre avec les conditions de végétation et en partie aussi avec la fumure, mais dépasse rarement de nos jours 7 à 7,5 %. Les ensilages de maïs « riches » en protéines sont le plus souvent des maïs récoltés à un stade précoce, ou faibles en rendement.

Dans le bulletin d’analyse figurent les valeurs calculées des PDIE et PDIN. « On peut retenir que plus de 50 % des ensilages de maïs se situent entre 62 et 66 g de PDIN/kg MS », explique Bertrand Carpentier d’Arvalis Institut du végétal.

Pour une récolte dans la plage des 30 à 35 % de matière sèche, l’équation Inra de calcul des PDI fonctionne très bien. Par contre, la valeur azotée réelle peut être sensiblement inférieure aux valeurs calculées dans deux cas. « Si le maïs est récolté à un stade précoce, à un taux de matière sèche faible, les protéines se dégradent davantage au silo et dans le rumen. Et si le maïs est récolté à un stade tardif, une partie de l’amidon est trop vitreuse et ne participe pas à l’élaboration des protéines microbiennes ». Il faudra alors distribuer davantage de correcteur azoté que ce que le résultat d’analyse n’indique, et bien observer les animaux.

5- Et aussi

Les glucides solubles (GLS) sont importants pour une bonne conservation de l’ensilage. Un résultat inférieur à 6 % peut être signe d’un problème sur l’échantillon, ou bien d’une plante trop sèche.

La teneur en cellulose brute renseigne sur la fibrosité. Si le taux est inférieur à 18 %, l’ensilage présente un risque de sub-acidose.

Connaître la teneur en matières grasses brutes est nécessaire lorsque des aliments riches en matières grasses rentrent de façon importante dans la complémentation (huiles, tourteaux gras, graines d’oléagineux aplaties), afin de vérifier qu’on ne dépasse pas un certain niveau de matières grasses au total dans l’auge. « On peut prendre une valeur moyenne pour ce critère de 3 % /kg MS. » explique Bertrand Carpentier.

Pour les teneurs en calcium et potassium, le spécialiste conseille de se référer à des références régionales car les analyses donnent des résultats assez imprécis et sujets à beaucoup de variabilité.

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