La race Créole
« Le programme d´amélioration génétique démarre »
La race Créole
Les premiers taureaux devraient être évalués en 2007. Les qualités de la race créole pourraient à long terme lui permettre une expansion dans d´autres zones tropicales.
Comment mettez-vous en place le schéma d´amélioration génétique de la créole aujourd´hui ?
Serge Erhard - L´Upra fonctionne depuis trois ans. Nous avons commencé par recenser tous les animaux créoles et créer un livre généalogique. Puis nous avons travaillé à rendre possible l´insémination animale en race pure. Cette technique n´était pratiquée qu´en croisement, mais le troupeau expérimental de l´Inra a permis de constituer un stock de semences créoles. L´élevage est atomisé, les troupeaux ont en moyenne de 5 à 15 têtes et comme il y a peu de mâles de race pure, l´insémination est la voie à privilégier. Il a fallu mettre en place le protocole vétérinaire et le statut sanitaire des troupeaux. Les premières inséminations devraient être réalisées fin 2005. Nous allons aussi installer une station d´évaluation, ce qui est difficile dans notre contexte. Les premiers veaux qui y entreront seront parmi ceux à naître en 2006.
Comment faire pour développer le cheptel femelle de race pure ?
S. E. - Nous nous inspirons des actions menées il y a une vingtaine d´années par les races gasconne, salers et surtout aubrac, qui étaient alors dans la même problèmatique que notre race aujourd´hui. Nous pouvons compter aussi au jour le jour sur les conseils avisés des UPRa de ces races.
Nous travaillons à faire mieux connaître la race ici. C´est la mieux adaptée à la fois au climat et aux ressources de la Guadeloupe. Nous préconisons de conduire un troupeau de femelles de race pure et de pratiquer des croisements industriels, selon un schéma préétabli. C´est avec le Limousin que les résultats sont les plus intéressants. Nous avons aussi déposé un dossier pour demander le classement en race menacée de la Créole, ce qui permettrait de faire bénéficier les éleveurs d´une aide dans le cadre du CAD, et nous sollicitons le Conseil Général.
Quels sont les objectifs à long terme de l´UPRA ?
S. E. - Il existe une demande, dans différents pays d´Afrique de l`Ouest et à Madagascar, aux Comorres, aux Séchelles, et même plus près dans la Caraïbe, pour une race productive adaptée et surtout résistante aux maladies transmises par les tiques. Notre race sur ce point précis n´a pas vraiment de concurrente. Les Brahmans ont un niveau de résistance beaucoup plus faible que les Créoles. Les difficultés sont plutôt d´ordre organisationnelle - il n´y a pas encore de génétique disponible à la vente - et administratives, en particulier sanitaires, ce qui freinent les possibilités d´exportation.