Valorisation du fumier
Le compostage, intéressant sur le plan du gain de temps
Valorisation du fumier
Dans l´Allier, Arnaud Dubois et Gilles Méchin ont très précisément chiffré le coût et le temps passé pour fabriquer et épandre du compost comparativement à d´autres modes plus classiques de valorisation du fumier.
Faire du compost, pourquoi pas. Mais est-ce vraiment intéressant, si au final fabriquer puis épandre ce compost a un prix de revient supérieur à un épandage de fumier ? Pour avoir des éléments de réponse à cette question incontournable, la Fédération départementale des Cumas de l´Allier associée à la Chambre d´agriculture de ce même département ont procédé à une analyse chiffrée comparative. Cette étude a eu lieu sur la ferme expérimentale du Lycée agricole de Neuvy situé à quelques kilomètres de Moulins. Le fumier utilisé pour cette expérimentation était issu d´une stabulation sur litière accumulée où étaient logées plusieurs lots de vaches charolaises en vêlage d´hiver. Trois procédés de valorisation du fumier ont été analysés à la fois sur le plan du coût que cela engendre pour le matériel agricole, mais aussi en mesurant très précisément le temps nécessaire pour effectuer les différentes opérations.
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©F. d´Alteroche |
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Trois méthodes d´utilisation du fumier comparées
« Cette notion de mesure du temps de travail est importante. Trop souvent les agriculteurs ne comptabilisent pas les heures qu´ils passent à effectuer telle ou telle tâche, dès l´instant que ce sont eux-mêmes qui font les travaux. Il peut y avoir des économies à faire sur ces notions de temps de travail. En revanche, ils raisonnent souvent différemment lorsqu´ils travaillent en sous-traitance », souligne Gilles Méchin, technicien en charge du suivi de cette étude pour la Chambre d´agriculture. Les trois méthodes d´utilisation du fumier qui ont été comparées étaient les suivantes. Tout d´abord la solution consistant à épandre le fumier directement au champ tel qu´il venait d´être chargé dans les cases de la stabulation. La seconde possibilité consistait après curage de la stabulation, à benner le fumier de façon à faire un tas dans le champ. Puis quelques semaines plus tard, à recharger le fumier de ce même tas pour l´épandre. Le troisième cas de figure étudié consistait à réaliser un tas de compost.
Baisse du temps de transport
Ce dernier a alors été aéré et homogénéisé 2 fois par le biais d´un retourneur d´andain, conformément aux préconisations le plus souvent émises, de façon à optimiser la transformation du fumier en compost. «Pour chacun des trois cas de figure, nous avons au départ travaillé avec 100 tonnes de fumier brut avec des épandages réalisés à 1,5 km de la stabulation. Dans les 2 derniers cas, le champ retenu pour benner le fumier et pour réaliser le tas de compost n´était qu´à 100 m de la stabulation», précise Arnaud Dubois, animateur de la FDCuma. Au final, si l´on examine le temps passé dans les 3 cas pour «traiter» 100 tonnes de fumier, le compost sort largement gagnant. Le gain de temps est essentiellement imputable à la baisse sensible du temps de transport et du temps consacré à l´épandage qui est lié à la réduction des volumes à épandre. L´épandage direct présente aussi certains atouts. Gilles Méchin rappelle d´ailleurs que lorsqu´il s´agit de valoriser du fumier avec un épandage de printemps avant labour pour fertiliser un maïs, cette pratique est préférable à un compost. Il en est tout autrement sur prairies où l´épandage de fumier frais présente un certain nombre d´inconvénients.
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L´épandeur est moins utilisé et l´épandage est plus régulier
Sur le plan strictement financier à court terme, l´option compost n´est pas la meilleure, même si elle est préférable au bennage préalable au champ. Arnaud Dubois précise cependant que lorsque l´on parle du coût du compostage, il faut également tenir compte du fait que l´on utilise 2 fois moins l´épandeur à cause de la réduction des volumes à épandre. Cet aspect est difficilement chiffrable à court terme, mais si l´épandeur est moins utilisé, il s´use également un peu moins vite. « D´autre part, le compost à la reprise de l´andain pour l´épandage est moins compact que le fumier. Donc l´épandage est plus régulier et les organes d´entraînement et de distribution de l´épandeur sont moins sollicités qu´avec le fumier. Cela contribue aussi à une nette amélioration de la longévité des épandeurs ! », souligne encore Arnaud Dubois qui met également en avant au profit du compost l´absence d´odeur à l´épandage, l´hygiènisation vis à vis des germes pathogènes et des graines d´adventices ainsi que le maintien de l´appétence de l´herbe après épandage associé à une plus grande souplesse d´utilisation sur prairies.
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Cet article est extrait du Dossier de Réussir Bovins viande du mois d´Octobre consacré au compostage du fumier. "Pas d´odeur, moins de volume, facile à épandre sur prairie... Le compost fait le maximum" titre la revue qui observe que "le compostage permet avec un peu de technique et du matériel adapté de faciliter la gestion du fumier." 18 pages qui font un tour complet de la question, photos, schémas et tableaux à l´appui : conseils techniques, législation, choix du matériel, étude du temps de travail, expériences concrètes...
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