Le « cœur de gamme » validé par Système U


La Fédération nationale bovine a signé en juin dernier avec l’enseigne Système U un engagement en faveur de la création d’un « cœur de gamme » pour « au moins 50 % » de la viande bovine vendue au rayon boucherie des magasins de cette enseigne. Il a pour objectif de proposer une référence de base pour les vaches de race allaitantes engagées dans cette démarche. « On a en France un troupeau allaitant qui produit une viande de qualité et possède une bonne image. On a voulu aller dans ce sens. On a mis en place un cahier des charges pouvant correspondre aux attentes de l’ensemble des enseignes », a expliqué Jean-Pierre Fleury, président de la FNB. « On a voulu créer ce cœur de gamme pour que ce soit lui qui serve de référence. Il vise à déconnecter de la logique des cotations hebdomadaires, lesquelles s’alignent sur la vache P », ajoutait Guy Hermouet, vice-président de la FNB. Et de souligner que la volonté était de reproduire un schéma existant déjà dans d’autres pays, comme l’Allemagne, où le prix de la race Simmental n'est pas corrélé au reste du marché. Une situation que l’on retrouverait en Grande-Bretagne avec l’Angus.
Le cahier des charges signé par Serge Papin, PDG de Système U, et Jean-Pierre Fleury sera identique pour tous les autres distributeurs s’ils envisagent eux-aussi d’entrer dans cette démarche. Le prix revendiqué est un « prix responsable », dans la mesure où il prend en compte les coûts de production et permet une rémunération des éleveurs jugée « équitable ». Le chiffre de un euro supplémentaire au kilo de carcasse pour les producteurs a été évoqué et confirmé par Serge Papin.
Pour le consommateur, « il n’y aura pas forcément de changement de prix, a estimé Serge Papin. Il faut que la viande reste accessible et ne se transforme pas en un produit de luxe ».
La FNB s’est engagée « à accompagner les distributeurs qui s’engageront dans la démarche » et, sous entendu, à faire comprendre aux enseignes qui ne souhaitent pas le faire qu’elles s’exposent à des manifestations de mauvaise humeur sur leurs parkings. « On n'impose rien, on co-construit une nouvelle relation commerciale », revendique Guy Hermouet.