1-Comment sont formés les prix du bétail bovin en Uruguay ?
« C’est l’industrie qui les fixe en fonction de la valeur du bœuf à l’export. L’Uruguay exporte 85 % du bœuf qu’il produit. Seuls 15 % sont consommés sur place. En Argentine, c’est exactement l’inverse. Les Argentins ont pour eux l’avantage d’avoir un gros marché intérieur, mais nous, les Uruguayens, sommes libres d’exporter notre bœuf sans restriction de quantité et au prix le plus fort. »
2-Comment les éleveurs de l’Uruguay prennent-ils connaissance des prix du bétail ?
« Tous les lundis, l’association des négociants de bétail de l’Uruguay, dont je fais partie, publie pour chaque catégorie la moyenne hebdomadaire des prix pactés durant la semaine écoulée. La catégorie reine est le bouvillon lourd pour l’export. Celle-ci est exprimée en kilo de carcasse "propre" (quatrième pesage) et en dollars états-uniens. Lorsque ce prix-là ne reflète pas le jeu de l’offre et de la demande sur le marché international du bœuf, c’est à cause de déconvenues climatiques locales, comme la dernière sécheresse, qui, soudain, gonflent l’offre d’animaux. »
3-Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le système de traçabilité des bovins en Uruguay ?
« Il est né dans la douleur, faisant suite à la fermeture immédiate de nombreux marchés d’export après la dernière découverte, en 2001, d’un foyer de fièvre aphteuse sur notre territoire. Depuis, ce système basé sur le port obligatoire de boucles électroniques a été pensé pour garantir au consommateur étranger l’accès aux données de l’animal grâce à une identification individuelle tout au long de son cycle de vie. Ce système national d’identification des bovins est piloté par le ministère de l’Agriculture. L’éleveur n’a qu’à enregistrer les naissances et les transferts du bétail sur une base de données numérisée et mise dans le cloud. »