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L’APAL à l’écoute des marchés

Le concours de Pâques de l’Apal (Association de production animale de l’Est) a mis en lumière la volonté des éleveurs de s’adapter à la demande des bouchers comme des industriels.

Avec 156 animaux majoritairement Charolais et Limousins, mais également Blonds et Parthenais, le marché aux bestiaux de Laneuveville-devant-Bayon, au sud de Nancy, avait presque fait le plein, le 15 mars dernier, pour la seizième édition du traditionnel concours de Pâques de l’Association de production animale de l’est (Apal). Devant plus de 200 personnes, la vente aux enchères de douze bêtes sélectionnées par le jury, dont deux labels, a donné le "la" précédant les négociations de main à la main dans les allées. La fourchette de mise à prix oscillait entre 6 et 8 €/kg. Les enchères ne se sont pas enflammées. Le record de la vente à 9,10 € est revenu à une Charolaise avec des masses musculaires harmonieusement réparties. Si tous les animaux proposés aux enchères ont été vendus, leur prix moyen est en retrait d’environ 1,50 € sur la vente de Noël 2016 traditionnellement plus animée en raison d'une demande plus soutenue autour des fêtes de fin d’année.

Proposer une offre adaptée à chaque marché

Les concours de Bayon fournissent un débouché à environ 15 % d’un potentiel d’animaux provenant de toute la région Grand- Est. Ils attirent artisans bouchers et responsables des rayons boucherie de la grande distribution. Michel Copernot, gérant de la boucherie d’un hypermarché à Conflans-en-Jarnisy en Meurthe-et-Moselle, ne rate aucun de ces rendez-vous. « Je travaille des bêtes de concours toute l’année, nées, élevées et abattues en Lorraine » dit-il. « Je suis intéressé par des carcasses lourdes de 450 à 600 kg, de conformation U ou E. J’achète en moyenne deux bêtes aux enchères et cinq autres dans les allées. De la Charolaise pour le rendement, de la Limousine pour le grain de viande et de la Blonde pour la tendreté. Les clients viennent par le bouche à oreille. Nous mettons en vente au tarif qu’il faut, même si on en vend un peu moins ».

Pour Stéphane Peultier, président de l’Apal, ce type d’événement régulier est indispensable pour promouvoir le savoir-faire des éleveurs et créer des liens avec les points de vente de la région. Mais l’objectif de l’Apal est de « pouvoir proposer une offre adaptée à chaque marché ». C’est pourquoi l’association s’est positionnée il y a un an pour être le partenaire du schéma britannique Stabiliser. Facilité de vêlage, gène sans corne et carcasses répondant mieux que d’autres à un schéma industriel, ont convaincu l’Apal de lancer un test grandeur nature. Une trentaine d’éleveurs sont sur la ligne de départ. « L’est de la France convient tout particulièrement à cette expérimentation car toutes les races y cohabitent » fait remarquer Stéphane Peultier. Dans ce projet, l’Apal s’est assuré du soutien du Conseil régional et d’instituts techniques comme Arvalis ou l’ENSAIA. La signature des statuts de l’association de gestion de cette initiative était prévue début avril.

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