L’agrivoltaïsme doit être une coconstruction
Forte d’une certaine expérience dans le domaine de l’agrivoltaïsme, la filière ovine a défini quelques conseils pour le développement de projets vertueux.
Forte d’une certaine expérience dans le domaine de l’agrivoltaïsme, la filière ovine a défini quelques conseils pour le développement de projets vertueux.

« Les éleveurs ovins sont très sollicités par les développeurs de centrales photovoltaïques au sol. Il était donc important pour la filière de se saisir de la question. On commence à avoir un peu de recul. Dans ce type de réalisations, la production agricole doit être le cœur du projet économique. Le choix du développeur est donc essentiel. Ce dernier doit montrer une réelle écoute et pouvoir s’adapter à la demande de l’éleveur, à la production agricole. Attention à ceux qui arrivent sur le marché et pensent qu’il suffit de mettre des panneaux sur des parcelles ! », prévient Audrey Desormeaux, chargée de mission à la Fédération nationale ovine (FNO).
La gestion du pâturage doit être au centre de ces projets. La conception de la centrale doit faciliter au maximum l’exploitation des terres par les animaux, notamment en matière d’implantation des équipements (confort, contention et abreuvement des animaux, hauteur des tables, espacement des rangées, protection des équipements électriques, étanchéité et solidité des clôtures, intégration paysagère, accès, gestion et surveillance, conditions de travail, entretien sous les clôtures…). Les mono pieux sont par exemple plus faciles d’entretien. Plus on optimise la gestion par le pâturage, moins il y a de travail et plus on dispose de ressources pour les animaux.
Prendre en compte la végétation
« Un diagnostic initial de la végétation devra être réalisé afin de prévoir les semis pour la réimplantation des prairies qui auront été dégradées par les travaux. La possibilité d’un réensemencement, au cas où le potentiel fourrager venait à diminuer, doit être anticipée. Des espèces adaptées favorisant l’ombrage doivent être choisies. Les périodes de pluies sont à éviter pendant la construction pour ne pas dégrader les sols. Il faut également penser au lieu de repli des animaux pendant les travaux qui peuvent durer deux ans. » Il y a donc tout un travail à conduire à partir du projet agricole et de la gestion du pâturage sur les surfaces.
Pour assurer la pérennité de l’activité agricole (autonomie alimentaire et économique), la FNO recommande de ne pas dépasser 30 % de la SAU de l’exploitation (ou plus de 50 hectares). Idéalement, les terres à faible potentiel sont à privilégier.
Cas particulier
Être en mesure de produire
« Attention en cas d’accident sanitaire. Il doit être prévu dans le contrat car il faut toujours rester en mesure de produire. Car en l’absence de volonté de produire, le développeur peut tout à fait mettre en place quelqu’un d’autre », prévient Audrey Desormeaux de la FNO.