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[VIDEO/TUTO] - Comment bien placer sa prise de terre pour une clôture électrique efficace ?

La prise de terre est responsable dans la majorité des cas du dysfonctionnement d’une clôture. Certaines précautions sont à prendre lors de son installation, afin d’exploiter au maximum la puissance délivrée par l’électrificateur.

« À l’installation d’une clôture, on pense en priorité à la puissance délivrée par l’électrificateur, afin d’assurer une tension maximale. Pourtant, la prise de terre est un des premiers éléments influençant l’efficacité et la tension d’une clôture électrique », explique Bruno Vanhenis, délégué commercial Centre-Est chez Gallagher. Une clôture électrique fonctionne comme un circuit électrique fermé, où le moindre élément défaillant dégrade son intensité. La prise de terre joue le rôle de relais entre les éléments déviant ce circuit (animaux, végétation…) et la source électrique. Cette prise, composée d’un piquet, d’un collier de serrage et de câbles de raccordement, est parfois trop courte, au mauvais endroit et peu profonde, oxydée ou en nombre insuffisant, pénalisant la collecte des électrons délivrés par l’électrificateur et leur redistribution dans le circuit. Celle-ci bride alors la puissance (exprimée en joules) de la source électrique, provoquant une chute de tension (exprimée en volts). L’animal ne percevra donc pas une décharge assez importante pour le dissuader de toucher le fil. « C’est la longueur totale de clôture qui définit la puissance adéquate de l’électrificateur. Celui-ci impose ensuite le nombre de prises de terre nécessaires. Comptez 1 joule délivré pour 1 km de clôture et 1 prise de terre », explique Bruno Vanhenis.

Choisir un emplacement approprié

Les sols humides et argileux, si possible à l’ombre pour éviter l’asséchement du sol, sont les plus appropriés pour implanter les piquets de terre. Jacques Lebivic, responsable clôture chez AKO, explique que « les sols argileux, capables de retenir l’eau surtout l’été, sont les plus conducteurs. Sur des terres sableuses et séchantes ou en forte présence de cailloux, il n’est pas rare de perdre plus de 0,2 kilovolt en fin de clôture. Dans ce cas, un raccordement en milieu de clôture avec une autre prise de terre est nécessaire ». Généralement, les piquets de terre sont placés non loin de la clôture et à une dizaine de mètres du poste électrique. « Attention à ne pas brancher celui-ci sur une installation électrique classique de 220 volts, non prévue pour alimenter un poste de clôture délivrant 8 000 volts, par exemple », précise Bruno Vanhenis.

A lire aussi : Clôtures électriques - L’électrificateur solaire, gage de sérénité

Piquet en galvanisé ou en inox contre la rouille

Vient ensuite la pose des piquets d’une longueur minimum d’un mètre, galvanisés ou en inox, afin d’éviter l’effet isolant de la rouille. Philippe Jolivet, responsable clôture chez Patura, préconise de les enfoncer au moins à un mètre de profondeur, espacés de trois mètres chacun et à la verticale pour aller chercher l’humidité. « Des piquets en forme de T, plus résistants et offrant une bonne surface de contact avec la terre doivent être utilisés. Les tords à béton ou les doigts de fourche sont à bannir, l’un étant sensible à la rouille et l’autre entouré de résine époxy, un isolant », indique-t-il. Toutes ces précautions ne vont pas sans un bon raccordement des piquets jusqu’au poste électrique, effectué à l’aide de colliers de serrage et de câbles acier monobrins proposés sur le marché.

Un câble de connexion monobrin de 2,5 mm entre l’électrificateur et la prise de terre

Il est conseillé par l’ensemble des constructeurs d’utiliser un câble monobrin galvanisé doublement isolé de 2,5 mm de diamètre minimum, les plus petits diminuant la conductivité. Ce raccordement, souvent négligé, ne doit pas être réalisé avec du câble multibrin, surtout en cuivre. Pourtant très bon conducteur, ce métal est très sensible à l’oxydation (formation de vert de gris par électrolyse), détériorant la conductivité électrique de l’installation. Philippe Jolivet précise : « Le collier de serrage est tout aussi important. Il devra être inoxydable lui aussi. C’est un petit détail qui peut avoir une incidence sur tout le circuit ». Comptez une trentaine d’euros pour réaliser ce raccordement, dont le bon fonctionnement ne va pas sans un entretien et des tests réguliers de la clôture électrique.

À retenir

1 joule par kilomètre de clôture pour définir la puissance de l’électrificateur

1 prise de terre (à espacer tous les 3 m) par joule délivré par l’électificateur

4 000 volts (4 kV) minimum à obtenir en fin de clôture

Une perte de 0,2 kV maximum obtenue entre la sortie de prise de terre et l’électrificateur

 

La bentonite améliore la conductivité des sols

 

 
Une tension de plus de 4 000 volts doit être obtenue avec un testeur en fin de clôture électrique, afin d’assurer l'efficacité de celle-ci. © Gallagher
Une tension de plus de 4 000 volts doit être obtenue avec un testeur en fin de clôture électrique, afin d’assurer l'efficacité de celle-ci. © Gallagher

 

La bentonite est une forme d’argile colloïdale composée de sels minéraux. Réduite en poudre, elle présente une forte capacité à se gorger en eau et à transporter les cations. Multipliant par dix la conductivité, elle est à appliquer dans des sols séchants (sableux, caillouteux…) ou lorsque l’électrificateur délivre une forte puissance (plus de 30 joules). Si ce produit est utilisé, l’espacement entre chaque piquet doit être alors de 10 m au lieu de 3 m. Il est préconisé d’introduire un seau (généralement de 6 kg) de bentonite par piquet, en la diluant au préalable avec 5 l d’eau. Le coût d’un seau de 6 kg est d’environ 40 €, ce qui peut représenter une somme importante dans le cas où plusieurs prises de terre doivent en bénéficier.

 

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