La fermeture du marché d’Arras va affaiblir l’élevage régional
La communauté urbaine d’Arras a récemment annoncé son intention de fermer son marché aux bestiaux. Pour les négociants en bestiaux de la région, cette décision va impacter toute la filière d’élevage. Entretien avec Henri Ducrocq, président régional de la Fédération française des commerçants en bestiaux des Hauts-de-France.
La communauté urbaine d’Arras a récemment annoncé son intention de fermer son marché aux bestiaux. Pour les négociants en bestiaux de la région, cette décision va impacter toute la filière d’élevage. Entretien avec Henri Ducrocq, président régional de la Fédération française des commerçants en bestiaux des Hauts-de-France.
La fermeture du marché de bétail vif d’Arras est annoncée comme imminente. Pouvez-vous en dire davantage ?
Par un courrier, je leur ai fait part de ma surprise quant à cette décision et sur la façon pour le moins cavalière dont nous avons été tenus informés de l’avancement de ce dossier. Nous n’avons jamais été consultés. Si nous avions été prévenus longtemps à l’avance, nous aurions pu envisager des solutions de repli.
Les installations de ce marché sont-elles toujours fonctionnelles ?
Le recul des apports (1) est-il une autre explication ?
Pour les animaux de boucherie, il y a quelques laitières mais ce sont en grosse majorité des animaux de race à viande. Bon nombre d’entre eux proviennent de la Somme, du Nord, du Pas-de-Calais et un peu des Ardennes, de l’Oise et de Normandie. Il y a une certaine diversité dans les races, âges et catégories qui oblige à faire pas mal de petits lots. C’est pour cela que l’on a besoin d’un marché de gré à gré. Il serait par exemple totalement inenvisageable d’opter pour un cadran. Cela prendrait beaucoup trop de temps. Si demain certaines catégories de bovins ne peuvent plus être revendues sur ce marché de gré à gré, elles perdront forcément de la valeur et seront moins bien valorisées en ferme. Nous sommes une bonne quarantaine de négociants à être présents tous les jeudis matin. Pour ma part, environ 20 % de mon activité passe sur ce marché.
Comment envisagez-vous la suite ?
Il est inenvisageable de nous replier sur les seuls autres marchés régionaux. Rethel dans les Ardennes est à pratiquement 200 kilomètres. Le Cateau-Cambrésis dans le Nord est peu pratique avec des installations un peu obsolètes. Forges-les-Eaux en Seine-Maritime est lui aussi bien éloigné. Un nouveau site doit se réfléchir par rapport au réseau autoroutier. Faire 70 kilomètres sur des routes départementales pour amener des animaux sur un marché est compliqué. 120 kilomètres sur autoroute ne posent guère de difficultés. On réfléchit à différentes solutions. On a évidemment alerté les responsables politiques locaux. À nous d’étudier un nouveau projet avec eux.