« Je me forme pour intégrer l’homéopathie dans ma gestion sanitaire »
Vincent Sachot s’initie à l’homéopathie. Il employe cette médecine sur ses Parthenaises de façon très pragmatique, avec succès pour ses premières expériences.
Vincent Sachot s’initie à l’homéopathie. Il employe cette médecine sur ses Parthenaises de façon très pragmatique, avec succès pour ses premières expériences.
Éleveur de Parthenaises dans le bocage vendéen, Vincent Sachot pratique l’homéopathie depuis un an. Dans le cadre d’un atelier organisé par le GDS de Vendée pendant une journée Innov’action en juin, il a pu témoigner de son expérience. Son approche est toute pragmatique : l’éleveur essaie un traitement homéopathique, en ayant à portée de mains une solution de traitement classique qu’il aurait sinon appliquée en première intention. Et il a pu observer lors de ses premiers essais que l’homéopathie fonctionne. « Pour des problèmes d’yeux qui pleurent au pâturage comme tous les ans à cause des mouches, j’ai utilisé l’homéopathie et je n’ai pas eu recours à un antibiotique longue action comme j’aurais, sinon, dû finir par le faire », explique l’éleveur. Il a choisi de donner Euphrasia et Mercurius. Cinq granules de chaque ont tout simplement été dilués dans l’eau de boisson et soigneusement agités. Les premiers signes d’amélioration ont été visibles au bout de quelques heures. « Je n’ai eu aucune piqûre à faire, aucune vache n’a eu de lésions graves de l’œil. » Vincent Sachot a également soigné un début d’abcès à la gorge sur un taureau qui s’était pris un coup, avec Arnica. Les granules ont été directement placés sur des granulés, de façon rapprochée après le traumatisme, puis en espacant les prises les jours suivants. « J’ai ainsi évité d’administrer un anti-inflammatoire. Le taureau est retourné manger rapidement, signe que la douleur s’est vite estompée. L’abcès a ensuite percé et s’est résolu. »
Une qualité d’observation des animaux à cultiver
C’est après une seule journée d’initiation que Vincent Sachot débute ainsi dans l’homéopathie. Celle-ci a été organisée par le GDS de Vendée à la demande d’éleveurs et dans l’optique du plan Ecoantibio 2017. « On commence effectivement par des choses simples et efficaces, comme l’arnica pour traiter les traumatismes. Un temps d’apprentissage pour l’éleveur est nécessaire », annonce le Dr Loïc Guiouillier, vétérinaire praticien en Mayenne et formateur pour les éleveurs. « On peut utiliser l’homéopathie dans tous les systèmes d’élevage. Par contre, il y a un préalable : de combien de temps dispose l’éleveur pour soigner ses animaux et quelle qualité d’observation exerce-t-il sur son troupeau ? » En effet, pour choisir un remède homéopathique, l’éleveur fait les gestes de diagnostic clinique classiques (température… ) mais il faut aussi pouvoir répondre à des questions un peu étranges et très précises. Par exemple : l’animal a-t-il soif ou non ? est-il froid aux extrémités malgré une température élevée ? son état s’améliore-t-il s’il se déplace ou bien a-t-il envie de rester prostré ? son comportement dans le troupeau est-il modifié ? comment s’est passé le dernier vêlage ?… Ce faisceau d’informations permet d’orienter vers tel ou tel remède à partir d’un répertoire. C’est là où il faut être très rigoureux pour être efficace. En homéopathie, on ne soigne pas un symptôme avec le même remède sur tous les animaux. On traite l’animal dans sa globalité, en tant qu’individu avec ses caractéristiques propres, qui présente des symptômes. « Quand le traitement marche, il marche vite. Si on ne n’observe pas d’amélioration dans les heures qui suivent la prise des granules, c’est que ce n’est pas le bon remède qui a été choisi », résume le Dr Loïc Guiouillier. « Il est alors toujours temps de se tourner vers un autre remède homéopathique ou de mettre en place un traitement allopathique. »
Sans risque pour le consommateur et un coût très faible
« C’est surtout autour du vêlage et du démarrage de la vie du veau que l’homéopathie apporte des bénéfices très intéressants en élevage allaitant », explique le Dr Loïc Guiouillier. Des pathologies respiratoires sur jeunes bovins sont beaucoup plus compliquées à appréhender avec cette thérapeutique. Utiliser l’homéopathie n’entraîne aucun risque pour le consommateur et ne coûte vraiment pas cher en médicaments. Pour se lancer, Vincent Sachot s’est tout simplement rendu à la pharmacie et a acheté une vingtaine de tubes de granules pour constituer une pharmacie de base, pour environ 40 euros. Très satisfait de ses premières expériences, il attend maintenant impatiemment sa deuxième journée de formation pour aller plus loin dans ses connaissances. Pour réussir en homéopathie, il faut y consacrer du temps et acquérir des conseils.