"J’ai sursemé du plantain dans une prairie naturelle dégradée"
Avec la chambre d’agriculture de Moselle, Jérôme Albert, éleveur laitier en bio, a réalisé un essai de sursemis de plantain dans une prairie naturelle dégradée après plusieurs années de sécheresse. Le plantain a bien levé, mais l’éleveur a été déçu par une pousse estivale pas plus importante que celle de la prairie en place lors de la sécheresse de 2020.
Avec la chambre d’agriculture de Moselle, Jérôme Albert, éleveur laitier en bio, a réalisé un essai de sursemis de plantain dans une prairie naturelle dégradée après plusieurs années de sécheresse. Le plantain a bien levé, mais l’éleveur a été déçu par une pousse estivale pas plus importante que celle de la prairie en place lors de la sécheresse de 2020.
Avec la chambre d’agriculture de Moselle, Jérôme Albert, éleveur laitier en bio, a réalisé un essai de sursemis de plantain dans une prairie naturelle dégradée après plusieurs années de sécheresse. « Cette espèce est réputée pour sa résistance à la chaleur et sa souplesse d’exploitation. Même quand l’inflorescence est sortie, celle-ci est peu développée et le plantain reste appétent pour des bovins. Sa qualité alimentaire est correcte, avec environ 14 % de MAT », explique Céline Zanetti, de la chambre d’agriculture de Moselle.
L’éleveur est intervenu début août 2019. Après un passage de herse étrille, 5 kg/ha ont été semés (dose très forte par rapport aux recommandations habituelles qui sont plutôt 2 à 3 kg/ha, ceci pour être sûr de voir comment se comporte cette espèce) avec un semoir en ligne dont les sabots étaient levés.
« Les vaches en pâturage tournant dynamique se sont chargées du rappuyage (55 vaches laitières sur 60 ares pendant une journée). Une pluie assez conséquente a suivi et cela a plutôt bien fonctionné : la levée a été satisfaisante », témoigne Jérôme Albert.
Mais la concurrence de la prairie naturelle s’est révélée un peu trop forte par la suite. L’automne a en effet été très doux et favorable à la pousse. Un passage des animaux a été effectué début novembre puis au printemps suivant, en pâturage tournant dynamique.
« Les vaches l’ont plutôt bien pâturé et le plantain a bouché les trous, observe Jérôme Albert. Mais le plantain ne donne pas beaucoup de tonnage et il n’a pas produit en période sèche en 2020. » Le plantain n’a pas mieux poussé que le reste de la prairie naturelle. Fin août, on ne le voyait plus. « Avec les pluies de septembre, il est reparti et pratiquement tous les pieds étaient bien là : il a donc bien résisté à la sécheresse. Par contre en 2021, le plantain avait complètement disparu de la prairie."
Projet Super G : des pistes pour des prairies plus durables
Le projet Super G (pour Sustainable Permanent Grassland : prairie permancente durable) est un projet européen entamé en 2018, regroupant des partenaires de 14 pays. En France, les chambres d’agricultures de deux régions sont engagées : la Normandie et le Grand Est. Ce projet permet de tester de nombreux leviers permettant d’améliorer la durabilité des prairies permanentes et de quantifier les services écosystémiques qu’elles rendent (qualité de l’eau, stockage de carbone, lutte contre l’érosion…). Au niveau technique, les thématiques des essais et les solutions testées ont été coconstruites entre les groupes d’éleveurs impliqués dans le projet et les conseillers. En Lorraine, quatre pistes de travail ont été lancées, toutes liées à l’adaptation des prairies aux sécheresses estivales : le sursemis de plantes réputées tolérantes à la chaleur (plantain), le stock d’herbe sur pied, le pâturage tournant et l’agroforesterie.