Identification électronique : une obligation en Irlande
L’Irlande a rendu obligatoire l’identification électronique des veaux nés à partir de juillet 2022 afin de gagner en efficacité et en compétitivité à l’échelle de la filière. Pour les éleveurs allaitants, la plus-value est moins évidente.
L’Irlande a rendu obligatoire l’identification électronique des veaux nés à partir de juillet 2022 afin de gagner en efficacité et en compétitivité à l’échelle de la filière. Pour les éleveurs allaitants, la plus-value est moins évidente.
« Entrer dans l’ère digitale », c’est ainsi que Pat Keena, du ministère irlandais de l’agriculture (DAFM), décrit le passage à l’identification électronique des bovins. En effet, tous les veaux nés en Irlande depuis le 1er juillet 2022 doivent être identifiés par des boucles équipées de puces RFID. « Les animaux ont tendance à voyager beaucoup dans le système : les boucles électroniques évitent les erreurs », estime Catherine Lascurettes, directrice de l’organisme de conseil Cül Dara Consultancy. Le choix de se concentrer sur les veaux naissants s’explique par la structuration de la filière irlandaise. « La grande majorité des mouvements de bovins concerne les broutards et les jeunes de 2 à 3 ans sur les marchés aux bestiaux. Les vaches circulent moins, et généralement sur des circuits parallèles, donc les marchés n’auront, pour la plupart, pas besoin du double équipement électronique et analogue » au-delà des premières années, explique Tomas Bourke, Livestock Policy Executive à l’IFA (1).
Aussi, « les vêlages irlandais sont groupés autour du mois de janvier. Par conséquent, 87 % des veaux étaient déjà bouclés au 1er juillet 2022 », reprend le spécialiste. En amont, toutes les boucles commandées à partir du 1er janvier étaient livrées en deux exemplaires : analogues (jaunes) et électroniques (blanches).
1 euro remboursé par paire de boucles
Le surcoût associé aux boucles électroniques est estimé à 1 euro. Pour faciliter la transition, le gouvernement rembourse 1 euro par paire de boucles achetée entre 2022 et 2025, dans la limite de 100 paires par élevage, ce qui permet de couvrir l’ensemble des achats des petites exploitations, qui constituent la majorité de la filière irlandaise. « Nous anticipons le fait que la demande accrue en boucles électroniques fera baisser les prix », indique Pat Keena. Les éleveurs, eux, n’en sont pas si sûrs. « Ce surcoût pour les éleveurs, imposé au nom d’une meilleure efficience pour la filière, risque de perdurer au-delà des trois années de subvention. Reste à voir si les retombées économiques atteindront les cours de ferme », relève Tomas Bourke. Les boucles électroniques ont en effet une application limitée sur les fermes allaitantes. « L’intégration de cette technologie reste à améliorer en élevages bovins viande », reconnaît Catherine Lascurettes.
Une enveloppe de 200 000 euros pour les marchés aux bestiaux
L’amélioration de la santé au travail avancée par le DAFM, elle aussi, concerne avant tout les marchés aux bestiaux. Ce maillon bénéficie d’une enveloppe de 200 000 euros afin de s’équiper du matériel nécessaire. « Cette enveloppe peut couvrir jusqu’à 40 % des investissements, plafonnés à 8 000 euros par demande, précise Pat Keena. Presque tous les marchés aux bestiaux ont déposé un dossier. »