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Grand Est : des performances dégradées pour les systèmes allaitants après trois années de sécheresse

Optival a évalué l’impact de trois années successives de sécheresse, de 2017 à 2019, sur les performances des élevages allaitants du secteur Meurthe-et-Moselle, Vosges et Meuse à partir des données de reproduction et de pesée des veaux du contrôle de performances.

 

L’effectif de vaches a augmenté de 15 à 20 % mais le nombre de veaux est resté le même. Les IVV se sont allongés de 25 jours en moyenne pour les multipares, et la croissance des veaux a baissé de 5 kilos. Ce qui se cumule aux surcoûts alimentaires et à la dégradation des prairies naturelles.

« D’après nos données, l’effectif de vaches a augmenté de 15 à 20 % mais le nombre de veaux est resté le même » analyse Rémi Valette, technicien bovins croissance pour Optival (groupe Seenorest) lors d'un webinaire organisé suite à l'annulation du Salon de l'Herbe 2020.

« On constate un taux important de vaches vides, bien souvent lié à des avortements causés par les fortes chaleurs. Une partie des vaches ont aussi eu des difficultés à remplir. Pendant la canicule, l’expression des chaleurs est mauvaise et aussi, quelquefois, les taureaux ont du mal à saillir. Ce taux de vaches vides est aussi certainement en rapport avec des carences en oligo-éléments et minéraux durant la période estivale et/ou la période hivernale. » D’après ces données, l' IVV s’est allongé en moyenne de 14 jours pour les primipares et de 25 jours pour les multipares toutes races confondues.

« Nous avons mis en évidence aussi une baisse de croissance des veaux, certainement liée à une moindre production de lait de leurs mères qui recevaient une alimentation un peu moins soutenue » ajoute Rémi Valette. « Cette baisse de poids était de 5 kilos en moyenne sur les mâles et les femelles toutes races confondues. » Les pâtures se sont beaucoup dégradées sous l’effet des sécheresses répétées, notamment les vielles prairies naturelles. La complémentation des veaux était parfois tardive ou insuffisante, à cause de problèmes de trésorerie. Ceci est aussi une conséquence du manque de stock, les vaches étant souvent à la paille.

Optival a calculé l’impact économique sur un troupeau moyen de 60 vaches allaitantes :

  • 20 % des vaches vides représentent 12 vaches improductives à nourrir l’hiver, à raison de 500 euros par vaches = 6 000 euros
  • perte de 5 kilos de moyenne sur le poids de vente de 24 broutards = 336 euros
  • 1 mois en plus de complémentation des 24 broutards avec un aliment complet à 280 euros/t, à raison de 2 kg/jour = 403 euros

Soit une perte totale sur un an de 6739 euros, équivalent à la vente en moins de 7 broutards.

« Faire un diagnostic de gestation des vaches rentrée, veiller à ne pas sous doser en période hivernale comme en période estivale l’apport de minéraux et d’oligo-éléments, faire un flushing avant la mise à la reproduction permettent de limiter la casse » conseille Rémi Valette. Pour récolter des fourrages de qualité, alors que beaucoup de prairies se sont dégradées, on peut envisager des semis sous couvert ou se tourner vers des espèces plus adaptées au climat.

A ces pertes économiques importantes s’ajoute l’astreinte supplémentaire pour nourrir et parfois abreuver les animaux parallèlement aux gros travaux de fenaison et moisson.

 

Retrouvez les autres vidéos proposées suite à l'annulation du Salon de l'herbe 2020 ici

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