Gestion des strongles digestifs : « Je fais faire un dosage du pepsinogène sur mes veaux »
Éleveur de limousines dans le Finistère, David Guillou revoit sa stratégie de gestion des strongles digestifs chaque année. Un choix qui s’avère payant sur le volet sanitaire mais aussi économique.
Éleveur de limousines dans le Finistère, David Guillou revoit sa stratégie de gestion des strongles digestifs chaque année. Un choix qui s’avère payant sur le volet sanitaire mais aussi économique.
« J’élève 40 limousines sur 50 hectares, dont 40 ha de prairies, à Riec-sur-Belon dans le Finistère. Les veaux naissent dans les pâtures, entre fin août et fin octobre. Ils passent ensuite en bâtiment, en général de fin novembre à fin janvier, puis ressortent au pré avec leurs mères. Ils sont alors âgés de 3 à 5 mois au moment de la mise à l’herbe. Je les traite systématiquement contre les strongles digestifs le jour de la pesée du contrôle de performance. C’est le plus pratique pour moi, et ça correspond assez bien au moment où ils ont besoin d’être protégés. Ils ont 4 à 5 mois et pâturent déjà un peu depuis quelques semaines. Les veaux reçoivent à ce stade de l’ivermectine en pour on.
La question de les traiter à nouveau ou pas se pose au moment de leur sevrage, à l’âge de 8 à 9 mois. Depuis 2021, adhérent Innoval, je fais faire par un vétérinaire un dosage du pepsinogène. Cela revient à environ 30 euros pour l’analyse auxquels il faut rajouter les frais de prélèvement sanguin. En même temps, je fais tester le lot de génisses en deuxième année de pâturage.
En 2021, les résultats d’analyse ont montré que tous les lots étaient protégés vis-à-vis des strongles digestifs à l’automne, et aucun traitement n’a été fait. Par contre en 2022, les résultats étaient différents. Les veaux au sevrage présentaient des charges parasitaires trop importantes, donnant lieu à un traitement pour on. Je m’en doutais, car les animaux sont restés un moment durant l’été sur la même parcelle à cause de la sécheresse, et ils ont surpâturé. L’analyse m’a permis de savoir que le traitement se justifiait.
Les adultes ne sont jamais traités. Je pratique le pâturage tournant dynamique, avec un retour sur les paddocks à plus de 20 ou 21 jours en moyenne. J’ai traité cette année quelques primipares qui présentaient un poil un peu piqué, une légère diarrhée. Je prévois de ne plus faire passer les primipares sur les prairies naturelles humides, tout du moins pas avant l’été. Il est important de raisonner les traitements pour limiter les frais de produits vétérinaires, et pour protéger la vie de ses sols. »
Le saviez-vous ?
Le pepsinogène est le précurseur de la pepsine qui est produite par la muqueuse de la caillette. En perforant la muqueuse de la caillette, les strongles digestifs facilitent le passage du pepsinogène dans le sang. Son dosage, exprimé en milli-unité de tyrosine, permet d’estimer le nombre de vers présents dans la caillette.