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Gain de temps : « Nous déléguons la fauche des prairies à une automotrice en Cuma »

Au Gaec Le petit bois, en Vendée, la fauche des prairies est réalisée en prestation complète par la Cuma de la Vertonne qui dispose d’une automotrice. Rapide à mobiliser, elle garantit d’être disponible sur des journées précieuses comme cette année marquée par un printemps et début d’été pluvieux.

Gwenaël et Christophe Ravon, éleveurs de parthenaises et de blondes d’Aquitaine à Sainte-Flaive-des-loups en Vendée, ne fauchent plus eux-mêmes depuis cinq ans. Ils font intervenir le salarié de la Cuma de la Vertonne avec une faucheuse automotrice. « Pour les années où la météo ne laisse pas de marge de manœuvre pour s’organiser, il fallait qu’on trouve une solution pour ne plus être dépassés au printemps. On connaissait cette Cuma voisine, et on a rejoint le groupe qui compte une dizaine d’élevages », relatent-ils. 

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Christophe Ravon, Gwenaël Ravon et leur salarié Quentin Angibaud : « Avec la délégation, on sait ce qui sera fait dans la journée. »

Les deux frères sont très satisfaits de cette nouvelle organisation. Auparavant, ces derniers allaient chercher deux faucheuses de la Cuma. Deux hommes et deux tracteurs étaient mobilisés. Et le débit n’était pas du tout le même.

Le débit de l’automotrice permet en effet de se lancer dans un chantier même dans des conditions de courtes fenêtres météo. « On peut décider en fin d’après-midi de faucher. Si son planning le permet, le salarié vient faucher en soirée, et le lendemain en début d’après-midi on assure la suite du chantier », explique Gwenaël Ravon. Le chauffeur attitré de l’automotrice, Benjamin Rouziou, connaît les parcelles et la largeur de fauche est de 9,80 mètres. « Le débit varie entre 8,5 hectares par heure au printemps et 6 hectares par heure pour des foins avec beaucoup de volume sur de petites parcelles. En moyenne sur la saison, on est à 7 hectares par heure », précise Benjamin.

Des heures gagnées mais surtout de la sérénité

Pour les éleveurs, cette organisation est gage de qualité. « C’est bien préfané. Soit on fait deux andains, soit on fait une fauche à plat quand c’est plus humide puis on refane », détaille Christophe Ravon. Quand les éleveurs stockent un ensilage d’herbe à 15,6 % de MAT au lieu de 12 % sur près de 80 hectares, ils réalisent une économie de concentrés de près de 2 000 euros pour l’hiver prochain, a chiffré leur conseiller Bovins croissance.

La machine fauche chaque année au total 120 à 130 hectares au Gaec Le petit bois (ensilage d’herbe suivi d’une seconde coupe pour récolte en foin). Gwenaël et Christophe Ravon délèguent également en prestation complète à la Cuma le pressage des balles rondes et cubiques. « On fait faire 1 000 bottes cubiques par an, facturées 7,80 euros par botte. »

La délégation de la fauche et du pressage libère des heures, mais apporte surtout de la sérénité. « On sait ce qui sera fait dans la journée. » Cela facilite aussi le respect du temps de travail du salarié du Gaec, Quentin Angibaud, et permet aux associés de planifier le travail avec le troupeau. « La semaine prochaine, nous avons 90 vaches à rentrer pour leur préparation au vêlage, et nous sommes sûrs que nous allons pouvoir nous y mettre à trois sans arrière-pensée, même si la météo est favorable pour lancer une fauche », illustre Christophe Ravon. Les deux frères se sont toujours entourés d’un salarié depuis le départ en retraite de leurs parents. Celui-ci démarre sa journée par la distribution de l’alimentation avec la mélangeuse, et lance ensuite les différents chantiers de saison. « On le rejoint dès qu’on est à jour sur le reste des tâches. »

« Le vendredi, on planifie au maximum le travail de la semaine à venir, puis on s’adapte. » Il y a toujours un imprévu, c’est le propre de l’élevage. Le Gaec Le petit bois maintient aussi un temps dédié au travail de bureau chaque semaine. « On délègue à Cerfrance la saisie des factures en plus de la déclaration PAC. » Le salarié prend trois semaines de vacances en août, les deux frères partent deux semaines chacun leur tour plus tôt dans l’été.

Fiche élevage

 

  • 200 ha de SAU dont 40 ha de prairies naturelles et le reste en prairies temporaires, blé, maïs ensilage et maïs épi
  • 200 vêlages dont 130 parthenaises et 70 blondes d’Aquitaine avec vente de broutards
  • 200 femelles engraissées par an en atelier avec achat et revente
  • 2 associés et 1 salarié.

 

Un projet de pôle de salariés en inter-Cuma

« On reçoit de plus en plus de demandes de la part des éleveurs adhérents pour des chantiers en délégation complète avec chauffeurs. Nous réfléchissons à une organisation pour mieux répondre à cette attente », explique Gwenaël Ravon, qui est aussi président de la Cuma La pas sans peine. « Nous préparons avec des Cuma voisines une mutualisation de nos emplois salariés qui pourrait aboutir début 2026 », renseigne-t-il.

Ceci concernera les travaux, mais aussi l’entretien, les réparations du matériel et le travail administratif. La Cuma La pas sans peine salarie déjà un mécanicien et grâce à son atelier, des prestations pour d’autres Cuma fonctionnent déjà. La Cuma de la Vertonne emploie une secrétaire à trois quart-temps qui pourrait aussi assurer des services pour des Cuma voire directement pour des élevages.

Une faucheuse automotrice pour une dizaine d’élevages

La faucheuse automotrice de la Cuma de la Vertonne est employée par une dizaine d’élevages et a travaillé 1 050 hectares l’an dernier. La prestation est facturée 50 euros par hectare tout compris. Un planning prévisionnel est établi chaque vendredi matin pour la semaine suivante, et le premier éleveur noté est celui chez qui la machine passe en premier. « Cela s’organise sans problème dans un rayon de 30 kilomètres, avec des secteurs plus ou moins précoces et des éleveurs qui ne cherchent pas le même type de fourrages entre laitiers et allaitants », observe Gwenaël Ravon.

Le choix de la Cuma s’est porté pour la machine actuelle – la troisième depuis 2004 – sur une occasion du modèle Krone Big M 420 dotée d’un autoguidage par GPS. Cette grosse machine de 14,5 t, haute de 4 m, évite à la Cuma d’acheter un tracteur supplémentaire de forte puissance (de plus de 300 ch) qui aurait été nécessaire pour entraîner trois faucheuses et travailler comme l’automotrice sur 10 m de large.

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