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Formation CS conduite d’un élevage bovin viande : « Ici, on n’a pas de profs, on a des pros »

Découvrir, comprendre, pratiquer, pour se spécialiser dans l’élevage bovin viande : tels sont les objectifs du certificat de spécialisation « Conduite d’un élevage bovin viande », proposé par Efea dans les Pays de la Loire. Rencontre avec deux jeunes apprenants et leur responsable de formation.

C’est une formation « pas comme les autres », assurent Marine et Paul-Henri qui, tous les deux, préparent le certificat de spécialisation (CS) « Conduite d’un élevage bovin viande » proposé par Efea, organisme de formation de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Tous deux étaient à la recherche d’une formation très pratique, pas du tout scolaire, et c’est bien ce qu’ils ont trouvé dans ce CS.

« J’avais besoin de monter en compétences techniquement », confie Paul-Henri, dont les parents sont éleveurs de volailles, mais qui s’apprêtent à reprendre une exploitation en bovins allaitants. Même écho du côté de Marine qui, elle aussi, voulait de la technique, et « rentrer dans le vif du sujet » de la production de viande.

Marine et Paul-Henri réalisent leur CS en apprentissage, à raison de trois semaines dans leur exploitation de référence et une semaine en centre de formation. Mais cette semaine en centre est loin d’être théorique ! Les cours se déroulent sur trois fermes expérimentales des Pays de la Loire, en l’occurrence la ferme des Établières (Vendée) pour six semaines dans l’année, celle de Thorigné-d’Anjou (Maine-et-Loire) pour trois semaines et celle des Trinottières (Maine-et-Loire) pour deux semaines.

Le vrai terrain dans toute sa richesse et sa diversité

« On voit plein d’intervenants tels que des agriculteurs, des responsables de Cuma, des conseillers d’entreprise, c’est le vrai terrain », commente Paul-Henri. « On est tout le temps “au boulot”, on n’a pas de matières générales. On n’a pas de profs, on a des pros ! », résume Marine. « On fait beaucoup de visites, on a une ouverture sur des systèmes différents. »

Cette ouverture sur les différentes façons de produire de la viande bovine est intrinsèquement présente dans la formation à travers les deux fermes expérimentales sur lesquelles pratiquent les élèves : « Aux Établières, le système est en polyculture élevage sur 300 hectares avec 140 vêlages en charolais, achat d’animaux pour les essais et finition des mâles en JB », témoigne Pierrick Barbot, le responsable du CS. « Tandis qu’à Thorigné-d’Anjou, c’est un système davantage herbager, très pâturant, avec un troupeau de 80 limousines en autonomie alimentaire avec finition des mâles en bœufs, le tout conduit en agriculture biologique sur 160 hectares. »

Lire aussi notre dossier | Fières d’être éleveuses

« Durant cette année de spécialisation en bovins viande, nous avons des jeunes qui, pour la plupart, se destinent à l’installation. Notre rôle, c’est de leur donner les bases techniques de la production, mais aussi celles de la gestion d’entreprise. On le fait avec des gens de terrain », poursuit Pierrick Barbot. Lui-même est d’ailleurs très proche du terrain. Éleveur pendant 17 ans, il a récemment pris le poste de responsable du CS, motivé par l’idée de transmettre son expérience, et il est encore très proche de l’exploitation familiale.

Cet enseignement « par des pros et pour de futurs pros » semble porter ses fruits et réussir à faire prendre aux apprentis davantage de hauteur. « En bac pro, on n’apprend pas à analyser les systèmes et à adopter un point de vue critique », estime Paul-Henri. « Les chiffres, je trouvais cela pénible, poursuit Marine. Mais après avoir suivi les présentations sur les coûts de production, on se rend compte que ce sont sur les chiffres que reposent les trois quarts d’une exploitation ! »

 

Un bon cru pour la rentrée 2023

À la rentrée 2023, le CS bovin viande proposé par Efea a connu un engouement puisque 19 personnes se sont inscrites. Pour la première fois depuis dix ans que le CS existe, les responsables ont scindé les apprenants en deux groupes. Les recrutements pour la rentrée 2024 sont en cours. La bonne conjoncture de la viande bovine et le grand nombre d’exploitations à reprendre sont toujours favorables à la formation.

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