Élections européennes : les 4 propositions de la FNB pour les éleveurs allaitants
Clauses miroir, transition écologique… à l’approche des élections européennes, la Fédération nationale bovine (FNB) appelle les candidats et futurs représentants à porter les intérêts des éleveurs de bovins viande et garantir la cohérence des politiques communautaires.
Clauses miroir, transition écologique… à l’approche des élections européennes, la Fédération nationale bovine (FNB) appelle les candidats et futurs représentants à porter les intérêts des éleveurs de bovins viande et garantir la cohérence des politiques communautaires.
« Inverser la trajectoire européenne » pour maintenir l’élevage et assurer des produits de qualité aux consommateurs, voici l’appel de la Fédération Nationale Bovine (FNB) lors d’une conférence de presse le 23 avril 2024. À sept semaines des élections européennes du 9 juin, le syndicat adresse aux candidats quatre propositions pour soutenir les éleveurs de bovins viande.
1.Appliquer la réciprocité des normes dans les échanges commerciaux
La réciprocité des normes est la « pierre angulaire » des propositions du syndicat, qui souligne des « premiers signes encourageants », comme la loi sur les antibiotiques validée à Bruxelles en 2018 et appliquée depuis 2022. Mais pour la FNB, les règlements d’application manquent de rigueur dans les contrôles des produits importés, et sont donc loin d’être suffisants.
« Tant qu’il n’y aura pas de clauses miroir, nous ne souhaitons pas de nouveaux quotas d’importation de viande bovine négociés par l’Union Européenne », appuie Patrick Bénézit, président de la FNB, tout en remarquant que les accords commerciaux récemment signés ou en cours de négociation comportent « à chaque fois une offre de contingent de viande bovine ».
2. Agir pour des prix rémunérateurs
Le constat est partagé dans toute l’Union Européenne : la décapitalisation se poursuit, le nombre d’éleveurs diminue, « nous perdons aussi de la compétence », souligne Cédric Mandin, secrétaire général de la FNB, qui rappelle que la filière viande génère plus de 180 000 emplois en France. Le syndicat appelle les futurs législateurs européens à agir « pour la juste rémunération des acteurs de la filière et notamment des producteurs par un prix couvrant leurs coûts de production ».
Pour cela, la FNB appelle Bruxelles à appliquer le « principe d’exception du secteur agricole au droit de la concurrence, prévu dans l’article 39 de l’Union Européenne ». « La sacro-sainte liberté libérale des prix appliquée aujourd’hui n’est pas à la hauteur de l’urgence des enjeux du secteur agricole, affirme Cédric Mandin, tant en termes de souveraineté et de renouvellement des générations d’agriculteurs que de transition écologique ».
3. Pour une Pac qui soutienne les éleveurs
Les aides représentent près d’un tiers du chiffre d’affaires des exploitations bovins viande, selon une étude d’Inosys Réseaux d’élevage. « Les aides couplées animales doivent être renforcées » et il faut mieux valoriser les « aménités positives » de l’élevage, plaide le syndicat. Pour la FNB, c’est un levier incontournable de la souveraineté alimentaire : « si on ne veut pas importer de la viande, nous devons la produire au niveau européen. Nous devons donner les moyens financiers pour que des jeunes puissent s’installer et que s’arrête la décapitalisation ». Afin de sécuriser les systèmes, le syndicat souhaite que la Pac « permette la protection et l’accompagnement des producteurs face aux aléas climatiques de plus en plus fréquents ».
4. Reconnaître la durabilité des élevages bovins dans la transition écologique
Le modèle d’élevage français et européen est « l’un des plus respectueux au monde », insiste la FNB, citant notamment les normes environnementales et de bien-être animal, contrastant avec l’élevage en feedlot pratiqué dans plusieurs pays tiers. Le syndicat appelle donc à « valoriser nos acquis plutôt que de durcir la réglementation », citant notamment la réglementation sur le transport des animaux.