Elevage bovin
Des veaux en meilleure forme dans des logements propres, aérés et confortables
Elevage bovin
La propreté, l´hygiène et le confort des petits veaux sont essentiels si l´on veut qu´ils passent l´hiver dans de bonnes conditions. Le bon renouvellement de l´air ambiant, une litière épaisse et bien sèche sont indispensables.
Des petits veaux mal logés sont rarement en bonne santé. De nombreux autres facteurs sont susceptibles d´accroître le taux de morbidité de la naissance jusqu´à la mise à l´herbe. Quoi qu´il en soit, au cours des premières semaines de vie, les défenses immunitaires d´un jeune veau sont encore loin d´avoir atteint un haut niveau d´efficacité et il est alors très sensible à différentes affections, au premier rang desquelles viennent les diarrhées. Or ces premières semaines correspondent souvent à la fin de l´automne ou à la période hivernale, lorsque la plupart des troupeaux ont été rentrés en bâtiment. Les conditions d´ambiance qui règnent alors à l´intérieur de ces derniers ne seront certes pas à l´origine des diverses pathologies qui peuvent affecter le veau. Mais si certaines règles de bonne salubrité ne sont pas respectées, elles vont en constituer autant de facteurs aggravants. L´un des premiers éléments à prendre en compte concerne le volume d´air disponible.
Renouvellement d´air suffisant mais sans courants d´air
Dans les stabulations libres récemment construites, cette donnée ne constitue généralement pas un problème. Compte tenu de la hauteur de ces installations, la norme de 35 m3 par couple mère-veau la plus souvent avancée en terme de volume d´air nécessaire est généralement respectée.
Il en est souvent tout autrement dans des bâtiments entravés où les veaux sont généralement logés dans un petit local contigu au bâtiment de leurs mères. Le volume d´air par animal est souvent bien insuffisant, de même que le renouvellement de cet air, d´où une mauvaise évacuation de l´humidité produite par la respiration des animaux à laquelle s´ajoute celle provenant de la litière. Qui dit mauvaise évacuation de l´humidité signifie également mauvaise évacuation de l´ammoniac, des poussières et autres agents infectieux. Certains éleveurs ont aussi beaucoup trop tendance à calfeutrer leur bâtiment pour chercher à en garder la chaleur. « Trop souvent, les éleveurs ferment toutes les ouvertures du bâtiment par crainte du froid. C´est une erreur grave », avertit l´Institut de l´élevage.
©F. d´Alteroche |
La mauvaise aération se traduit alors par des traces d´humidité : le toit qui « goutte », les murs suintent, des parties métalliques du bâtiment qui s´humidifient et ont tendance à rouiller, l´odeur d´ammoniac parfois nettement perceptible. Pour remédier à cela, il faut au contraire avoir un renouvellement de l´air suffisant dans le bâtiment. Ce qui ne veut pas dire courant d´air. La vitesse de l´air ne doit pas dépasser 0,25 m/seconde au niveau du nez des veaux si la température ambiante est de moins de 10ºC. On peut évaluer la vitesse de l´air avec la flamme d´un briquet. Allumé à la hauteur des veaux, la flamme ne doit pas vaciller. Sinon cela signifie que la vitesse de l´air est supérieure à 0,3 m/s. Mais en cas de problèmes d´ambiance manifestes, il est bon de réaliser un diagnostic précis en utilisant des appareils de mesure de la vitesse de l´air et/ou des fumigènes qui permettent de visualiser sa circulation.
Contrairement à certaines idées tenaces, un veau ne craint pas particulièrement le froid dès l´instant qu´il est logé dans un bâtiment bien aéré, à l´abri des courants d´air et où il dispose d´une litière parfaitement sèche et confortable. Pour cela, il peut être utile de mettre un caillebotis en bois sous cette dernière de façon à ne pas avoir d´accumulations de « jus » et favoriser ainsi le maintien d´une litière toujours sèche. Dans ces conditions, il tolère sans difficultés des températures de 0 à 5º C. « Les jeunes veaux sont sensibles aux pertes de chaleur à proximité des parois froides, ainsi qu´à l´humidité et aux courants d´air. Les pertes de calories dues à une aire de couchage peu isolante peuvent être considérables. Elles sont trois fois plus élevées sur un béton nu que sur une litière de paille sèche. On peut considérer que les veaux résistent bien au froid ambiant à partir du moment où ils ont commencé à se nourrir normalement et dès l´instant que leur pelage est parfaitement sec », explique l´Institut de l´élevage dans une brochure consacrée au logement des bovins.
Un bon éclairement est un élément essentiel de confort
Un pelage sec est en effet très isolant. Par contre, il perd ce pouvoir dès l´instant qu´il s´humidifie. Une fermeture excessive du bâtiment avec réduction de la circulation de l´air provoque une saturation de l´humidité ambiante. Le veau dont le pelage devient humide ressent beaucoup plus le froid et doit dépenser davantage de calories pour maintenir sa température. Sa résistance aux agents pathogènes est alors plus faible.
Si les veaux sont au contact d´un mur susceptible d´être très froid, il est recommandé de procéder à l´isolation de ce dernier. Un simple doublage en bois améliore singulièrement les choses. Si le climat est particulièrement rigoureux, le fait de glisser une plaque de matériau isolant entre le mur et le bardage est un plus. Un bon éclairement est ensuite un élément de confort essentiel tant pour les animaux que pour améliorer les conditions de travail de leur propriétaire. Le soleil va favoriser l´assèchement de la litière et l´assimilation de la vitamine D. En toiture, l´utilisation de plaques de translucides à raison de 1/20e de la surface couverte est un bon compromis.
Précieuse lorsque les veaux commencent à peser
Avec des mises bas d´hiver, il est relativement aisé d´attraper les veaux dans leur case. Lorsqu´il s´agit de vêlages d´automne, il en est souvent tout autrement dès qu´ils commencent à prendre de l´âge et du poids. Dans ce dernier cas, il est donc bien agréable d´avoir un moyen de contention dans leur case pour se faciliter la tâche.
« La contention des veaux peut se faire dans leur parc, au moyen d´un simple panneau en contre-plaqué amovible placé près d´un angle. On obtient un meilleur blocage du veau en utilisant la porte sélective réglable en largeur comme cornadis », expliquent les Chambres d´agriculture du grand Ouest dans une brochure traitant des bâtiments à usage du cheptel allaitant. Lorsque le veau est entré dans le parc qui lui est réservé. On ressert le passage de la porte sélective en ramenant son ouverture autour de 20 cm pour qu´il ne puisse passer que sa tête puis on rabat le panneau le long de son flanc en le bloquant à l´arrière avec une petite chaîne.
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Ce sujet est celui du dossier de Réussir Bovins Viande du mois de Novembre 2002. "Litière propre et confortable, air frais et bien renouvelé, facilités d´accès pour la surveillance... Mettez tous les atouts de votre côté pour avoir des veaux bien logés," préconise la revue qui présente pour cela l´expérience de plusieurs exploitations. (RBV nº88, 15 pages).
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