Des ruminants ou des Canadair
L’année climatique 2016 ne fait pas dans la demi-mesure. À un hiver sec et doux a succédé un printemps humide puis un été déficitaire en précipitations. Fin août, la sécheresse est devenue préoccupante dans une large moitié sud du pays. Elle favorise le risque d’incendies dans des zones où le recul de l’élevage se traduit par une recrudescence des surfaces gagnées par la broussaille. Longtemps cantonnée au strict pourtour méditerranéen, cette problématique remonte peu à peu vers le Nord, favorisée par les évolutions du climat et l’abandon progressif de nombreuses parcelles.
Pour contenir la végétation et valoriser un tant soit peu landes et parcours, on n'a encore rien trouvé de mieux que les dents des bovins, ovins et caprins. Eux seuls permettent une mise en valeur de ces surfaces, dans la mesure où la mauvaise qualité de leurs sols fait qu’il est illusoire d’y voir pousser des forêts susceptibles de produire du bois correctement rémunéré.
Pour maintenir l’élevage sur ces territoires, encore faut-il donner envie à ses acteurs de poursuivre leur activité, et pour cela accepter de payer quelques centimes supplémentaires la viande et le lait qu’ils produisent. L’autre possibilité est d’importer une part croissante du contenu des assiettes en acceptant aussi d’investir davantage d’argent public dans les Canadair. Ce sont deux choix de société.