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[Installation] Des évolutions entre le papier et le terrain

Dans le Calvados, Séverine Lepetit a repris l’élevage et les prairies de ses beaux-parents en 2014. Même si elle s’est installée seule, l’entraide fait partie intégrante de son mode de fonctionnement.

Séverine Lepetit connaissait bien le milieu agricole, sa grand-mère et son père y travaillant. Par ailleurs, son conjoint est à la tête d’une exploitation de polyculture-élevage depuis dix-huit ans. Pour autant, elle ne savait pas, il y a quelques années, qu’elle serait installée aujourd’hui. L’idée a germé lorsque ses beaux-parents lui ont proposé de reprendre une partie de leur exploitation. « J’avais en effet un BTS action commerciale et exerçais dans le milieu bancaire. J’ai donc fait un BPREA pour pouvoir m’installer, en janvier 2014, à 38 ans. J’ai repris uniquement les bêtes et les herbages et mon beau-frère les cultures. J’ai également racheté une partie du troupeau de mon conjoint d’un bon niveau génétique », explique Séverine Lepetit qui dispose d’un troupeau salers naisseur-engraisseur de 75 mères conduites en partie en croisement avec un taureau charolais et d’une SAU de 90 hectares (dont 80 d’herbe et 10 de cultures), à Pertheville-Ners dans le Calvados.

Trois entités différentes mais beaucoup d’entraide

« Après une ou deux années d’installation, on se rend compte qu’il y a une différence entre ce qui est écrit dans le Plan de développement de l’exploitation et la réalité. Ainsi, avec mon compagnon on s’était dit : chacun son atelier d’engraissement. Cela fonctionne sur le papier mais dans la réalité, c’est plus compliqué, les animaux se situant dans le même bâtiment ! » Il a donc été décidé que l’éleveuse rachète les broutards de son conjoint au sevrage pour les engraisser. D’autre part, après avoir effectué une formation en tant que jeune agricultrice, elle a réalisé qu’elle pouvait bénéficier d’un PCAE (Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles). « J’ai donc opté pour la construction d’un bâtiment de 56 places couples mères-veaux pour surveiller les naissances hivernales (période de vêlages d’octobre à février) et choisi de laisser l’engraissement à Cauvicourt, l’autre site d’exploitation à une trentaine de kilomètres. » Simplification du travail et sécurité ont été les maîtres mots dans cette construction.

Si les exploitations de Séverine Lepetit, de son conjoint et de son beau-frère sont trois entités différentes, l’entraide est importante dans le fonctionnement des trois structures. Un groupement d’employeurs a également été créé entre les trois exploitations. L’éleveuse utilise ainsi le salarié du groupement à hauteur de 10 %. Elle ne possède par ailleurs que d’un tracteur, d’une benne et d’un pourcentage sur le bol mélangeur de son conjoint. Elle se sert du reste du matériel des exploitations de son compagnon et de son beau-frère contre facturations. « Ce dernier surveille les animaux sur le second site, on échange paille contre du fumier et il me vend du foin de luzerne qu’il a intégré dans sa rotation pour diversifier son assolement. »

Développer la vente directe

L’éleveuse a développé un atelier de vente directe en colis et fait partie d’une association de producteurs. Le but est d’accroître la valorisation par le biais de ce créneau et non d’augmenter le troupeau. Pour 2018, 11 jeunes vaches ou génisses sont programmées. L’objectif est de passer à un gros bovin tous les 15 jours. « J’ai commencé la vente de viande de veau (5 par an) il y a un an et j’ai ouvert en mars 2018 un point de vente à la ferme dans lequel je commercialise de la viande au détail et assure un dépôt-vente pour d’autres producteurs (miel, légumes, viande de porc, œufs, produits laitiers…). Je travaille également avec la cantine scolaire de sept communes (environ 180 repas). Ce mode de commercialisation est à petite échelle mais il me permet de mieux valoriser mes animaux. Même si une partie de ma production passe sous contrat BNR (Bœufs de nos régions), les prix ne sont pas toujours suffisamment élevés. Il m’apporte par ailleurs une meilleure reconnaissance de mon travail. J’apprécie également le contact avec les clients. »

Autre évolution prévue, le rassemblement des deux troupeaux, les bâtiments des mères se jouxtant. « Depuis un an, j’essaie de prendre des vacances. Une semaine l’année dernière. Deux cette année. C’est important pour souffler. Je n’ai pas eu à fermer le magasin. La voisine pour laquelle je commercialise des produits est venue tenir le point de vente pendant mon absence cet été. En cas de besoin, on se remplace également sur le marché du vendredi. »

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