Aller au contenu principal

Comprendre les profils de dominant et de subordonné dans un lot de bovins

Pauline Garcia, éleveuse et comportementaliste animalière conseille d’adapter son attitude au statut social de l’animal. Elle rappelle que le statut est souvent lié au départ à celui de la mère de l’animal.

Dans les grands troupeaux, il peut y avoir des multitudes de rangs : par exemple une super dominante et plusieurs dominantes. © S.Bourgeois
Dans les grands troupeaux, il peut y avoir des multitudes de rangs : par exemple une super dominante et plusieurs dominantes.
© S.Bourgeois

" Attention de pas mettre d’étiquette sur un animal. Son statut peut changer après un réallotement, ou à cause de différents événements dans le troupeau » explique Pauline Garcia. L’arrivée d’un nouveau aussi perturbe le statut de tous les animaux d’un lot. Et si on sépare deux vaches qui ont l’habitude d’être toujours ensemble, se lèchent, se reposent côte à côte, et dont l’une sert souvent de protection à l’autre – ces liens étant très forts et durables – la séparation peut être très déstabilisante pour elles.

« Quand on rompt la hiérarchie, cela constitue un stress. Il est nécessaire de laisser un temps d’adaptation aux animaux pour établir une nouvelle hiérarchie », observe Pauline Garcia. Cela peut prendre entre dix minutes et une heure. Par contre, dans les troupeaux dont la composition est stable, il y a très peu de compétition entre animaux. « La hiérarchie s’exprime surtout quand les accès aux abreuvoirs, à la nourriture, ou aux zones d’ombre au pré sont limités », constate la comportementaliste.

Lire aussi : Pauline Garcia, la conduite positive du troupeau

« Une vache dominante peut être agressive avec l’homme. Elle a l’habitude d’avoir physiquement le dessus donc elle n’a pas peur du conflit et ne cède pas." C’est aussi une vache posée, pas stressée. Dans les déplacements, elle se place au milieu : elle envoie souvent les meneuses devant car elle se préserve des imprévus. Quand on travaille avec une dominante, elle est dans cette attitude et il ne faut donc rien y voir de personnel si elle est peu agréable. Les rapports de force ne sont pas la solution, il faut être plus malin. « On privilégie la récompense alimentaire. Si elle s’énerve par exemple dans le couloir de contention, on attend qu’elle baisse en pression pour lui donner un grattage ou une récompense alimentaire et elle comprend qu’elle obtient cela en se calmant », explique Pauline Garcia.

De la patience avec tous les profils de vaches

« Quand on s’occupe d’une subordonnée, émotive et fuyante, on travaille avec une gestuelle lente pour lui faire comprendre que l’humain est stable et rassurant. » Elles ont l’habitude de céder quand on leur met une pression, donc dans l’éducation il y aura moins de conflit. Par contre, elles sont très observatrices et un stress chronique peut facilement s’installer.

« Dans nos grands troupeaux, il peut y avoir des multitudes de rangs. Par exemple une super dominante et plusieurs dominantes », précise Pauline Garcia. Elle distingue aussi ce qu’elle appelle des « marginales ». Ce sont des vaches qui ne cherchent pas à s’intégrer, même si elles ont des relations sociales avec les autres. Elles sont assez sûres d’elles mais n’ont pas le statut de dominante. Les meneuses, celles le plus souvent en tête lors les déplacements du troupeau, ont un statut entre dominantes et subordonnées. « Il faut de la patience avec tous les profils, conclut Pauline Garcia. S’occuper des bovins demande une adaptation constante et une remise en question sur nos comportements. »

Les plus lus

<em class="placeholder">éleveur vétérinaire charolaise</em>
Santé animale : comment maintenir des vétérinaires aux côtés des éleveurs

Face au délitement du maillage vétérinaire dans les zones d’élevage bovin, les professions vétérinaires et agricoles, les…

veau race Gasconne des Pyrénées
Noms en A : nos idées pour les veaux nés en 2025

Vous cherchez des noms commençant par la lettre A pour le millésime 2025 de vos veaux ? Voici quelques idées pour les mâles et…

Carte de la zone régulée au titre de la FCO 3 au 12 décembre 2024
FCO 3 : plus de la moitié des départements sont touchés

À date du jeudi 12 décembre 2024, le ministère de l’Agriculture annonce 8 710 cas de fièvre catarrhale ovine de sérotype…

morvan vaches charolaises prairie
Bovins viande : « J’ai un contrat forfaitaire avec mon vétérinaire pour le suivi global du troupeau et la garantie du service »

Romaric Gobillot, éleveur de charolaises à Asnois dans la Nièvre a conclu un « semi-forfait » contractuel avec son…

MHE : moins de cent nouveaux foyers cette semaine

Entre le 1er juin et le 13 décembre 2024, 3 438  foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) ont été…

<em class="placeholder">Magali Rhodé, éleveuse de parthenaises à Loué dans la Sarthe, en échange avec son vétérinaire, Aurélie Naveau</em>
Vétérinaire : « Nous proposons aux éleveurs différentes formules de suivis forfaitaires »

La clinique vétérinaire de Monestoy, en Saône-et-Loire, rencontre un certain attrait de la part des éleveurs pour des suivis…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande